Persona 3 Vol.8 - Actualité manga

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 04 Juin 2020

Ryoji a recouvré la mémoire, et amène avec lui la nouvelle la plus désastreuse possible. Les jours de l'humanité sont comptés, car prochainement apparaîtra la déesse Nyx qui provoquera la fin des temps. Incarnation de la mort, le jeune garçon a gardé sa part humaine et propose un marché à ses amis : S'ils le tuent, ils oublieront tout des Personae et des Shadows, et vivront dans l'ignorance sans redouter la mort qui les attend. Le cas contraire, ils vivrons dans la peur jusqu'au jour fatidique. Dans ce contexte particulier, chacun se questionne sur le meilleur choix à faire...

La fin du tome précédent nous permettait d'aborder l'arc final de Persona3, et visiblement de manière bien plus fluide puisqu'il n'est plus question (pour le moment en tout cas) de saut entre les époques, mais d'une adaptation linéaire du segment final du jeu d'Atlus. En terme de narration, voilà qui fait un énorme bien à l'adaptation de Shûji Sogabe. Les nouveaux lecteurs n'ont plus à être perdus, et peuvent désormais apprécier comme il se doit le récit. Le choix narratif du manga (qui résulte d'une pure volonté marketing de faire apparaître tôt certains personnages) est corrigé, ce qui permet de profiter pleinement du scénario.

Car l'intrigue se révèle globalement percutante, ce par le climat instauré suite aux révélations du tome précédent. Exit les affrontements réguliers contre les Shadows et les déboires de lycéen, c'est désormais la fin de temps qui attend le SEES. Fidèle à l'aspect psychologique du jeu original, une grande partie du volume fait un focus sur les états d'esprits des principaux personnages. S'ils étaient jusqu'ici difficile à percevoir à cause du découpage scénaristique, chacun prend maintenant plus d'envergure et montre une forte humanité. Les interactions sont assez puissantes, retranscrivant toute la richesse du jeu initial, et permet de nous impliquer réellement pour la première fois, dans cette adaptation.

Vient ensuite la question du choix, dont on devine logiquement l'issue. Pas question pour le mangaka d'adapter la mauvaise fin du jeu, aussi c'est une transition vers la bataille finale à venir qui est proposée. Transition riche d'intensité, l'ambiance étant particulièrement lourde par rapport aux enjeux. Et en parallèle, c'est tout un focus sur la société qui est présenté, avec une mise en relief intéressante du rôle des Strega. Chose inédite dans le récit, l'auteur prend totalement son temps pour planter l'importance des événements, ce qui donne une densité toute particulière à ce début de dernier arc qui s'étendra pendant encore trois opus, soit jusqu'à la fin de la série.

Mais avant cette grande bataille finale, qu'il y a de quoi être curieux de découvrir sous le trait de Shûji Sogabe, la tome propose une conclusion optimiste qui tranche nettement avec la lourde ambiance de l'arc en cours. Il est à noter que l'auteur adapte ici une possibilité supplémentaire des jeux Persona3 FES et Persona3 Portable, versions complémentaires de l'épisode original.

Un huitième volume fort, et qui donne une belle richesse au casting de la série ! Revenir à une narration linéaire des événements est un réel plus pour cette adaptation manga. Aussi, après des premiers opus parfois en demi-teinte à cause du procédé, la version de Shûji Sogabe montre enfin son plein potentiel.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
15 20
Note de la rédaction