Perfect World Vol.10 - Actualité manga
Perfect World Vol.10 - Manga

Perfect World Vol.10 : Critiques

Perfect World

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 28 Avril 2020

Chronique 2

Après bien épreuves, Itsuki et Tsugumi ont finalement pu obtenir la bénédiction de leurs proches, de leur famille, y compris du père gravement malade de la jeune femme: ils sont désormais mari et femme, chose qui occupait une très grande place dans le poignant volume précédent, jusqu'à marquer en quelque sorte la fin d'une première grande partie dans l'oeuvre. L'heure était donc plutôt à l'optimisme et à l'avenir... alors même que, pourtant, la toute première page de ce dixième opus ouvre les choses sur un drame inévitable et qui était annoncé depuis désormais un moment, à savoir le décès du père de Tsugumi, seulement quelques semaines après son mariage. L'ambiance pourrait alors être morose, mais Rie Aruga aborde la chose avec la pudeur et la maturité qu'on lui connaît désormais: cet inévitable drame de la vie est énoncé en toute sobriété, sans explosion de pathos, et surtout avec des messages bénéfiques derrière, car si le papa de notre héroïne s'est malheureusement éteint, il est néanmoins parti avec le bonheur évident d'avoir vu sa fille heureuse, épousant celui qu'elle aime. L'homme malade l'a lui-même dit: il ne pouvait espérer mieux. Quel plus beau cadeau ? Si ce n'est, peut-être, de profiter alors au mieux de la nouvelle vie qui s'ouvre pour les deux jeunes mariés ?

Et c'est donc bien ce qui s'ouvre ici, puisque c'est bel et bien une véritable nouvelle étape qui démarre pour Tsugumi et Itsuki. Leur quotidien sera désormais celui d'un couple marié vivant ensemble, avec tout ce que ça peut impliquer, des choses que Rie Aruga aborde avec pudeur, comme toujours, tout en ouvrant à ses deux héros des perspectives nouvelles. Itsuki réfléchit à un plan de maison, il se remet au handi-basket... et au gré de certaines rencontres, de certains événements, c'est tout naturellement qu'ils commencent à penser à l'étape suivante: devenir parents.

Toujours aussi soucieuse d'aborder sous tous les angles le handicap et la vie de couple particulière qu'il implique, Aruga entame donc ici la question de la possibilité d'avoir un enfant et, le cas échéant, de pouvoir l'élever comme il se doit. C'est tout naturellement que l'idée et l'envie viennent à l'esprit de nos deux héros, en me^me temps que des doutes évidents, et leurs premiers pas vont d'abord les mettre face à un autre couple dans cette situation, devant un enfant ayant lui-même un père handicapé, leur confirmant qu'une telle situation ne sera forcément pas toujours évidente mais qu'elle est faisable et est source de bonheur... mais encore faut-il que notre couple parviennent à enfanter.

Et c'est là tout l'enjeu principal de ce volume, où la mangaka s'applique à aborder sous des angles pointus, mais sans non plus tout décortiquer inutilement, la manière forcément particulière pour que notre couple parvienne (ou non) à avoir son enfant. Toujours aussi mûre dans son abord, l'autrice amorce alors aussi une chose qui peut également toucher des couples au-delà du handicap, à savoir les PMA et les FIV, leurs réussites et leurs échecs... Les informations sur le déroulement de tout ceci sont bien là, mais ce qui frappe le plus est à chercher du côté de l'impact que toutes ces opérations peuvent avoir sur l'état psychologique des demandeurs. Entre stress face aux incertitudes, déception quand ça ne fonctionne, espoir quand les premières étapes sont passées mais que la désillusion peut vite d'abattre à nouveau... la mangaka montre à quel point tout ceci peut être épuisant, éprouvant pour un couple, jusqu'à évoquer des semblants de dispute où chacun a besoin d'évacuer sa frustration, ou des profonds sentiments de culpabilité injustifiés face à l'incapacité d'enfanter...

Tout simplement, l'autrice n'idéalise rien et aborde le sujet avec son application et sa pudeur habituels, et nous invite tout naturellement à nous interroger sur l'avenir de Tsugumi et d'Itsuki dans leur nouveau but, en les faisant progresser à leur rythme, avec réalisme. Difficile de ne pas attendre la suite avec impatience, une nouvelle fois.


Chronique 1

Tsugumi et Itsuki ont eu la bénédiction de la famille de la jeune femme, et ont pu s'unir par le mariage. Mais du côté de Tsugumi, un tragique incident survient, ce qui n'empêche pas le couple de savourer, au mieux, leur vie de jeunes mariés. De manière logique, certaines questions viennent se poser : malgré la condition d'Itsuki, peuvent-ils étendre leur foyer avec un heureux événement ? Leur entourage leur répond par la positive, mais les choses ne seront pas forcément aussi simples...

Le neuvième tome de Perfect World concluait, d'une certaine manière, une véritable première partie à la série. Après tant de difficultés, Tsugumi et Itsuki peuvent s'aimer librement, et les voilà ainsi mariés. Une belle entrée en matière... contrebalancée par un drame, auquel on pouvait s'attendre depuis un moment déjà. Un petit coup douloureux, pourtant présenté avec un certain optimisme, pour permettre à cette « partie 2 » de ne pas totalement démarrer de manière négative.

Ainsi, une seule question est décortiquée dans ce tome : le couple peut-il avoir un enfant ? Une évolution logique pour le couple, et qui permet à Rie Aruga de s'intéresser à une autre facette de la réalité des personnes handicapées : la difficulté à enfanter. La mangaka aborde alors le sujet jusqu'à développer une certaine issue, et on apprécie une nouvelle fois qu'elle ne cherche pas à enjoliver les choses, et cherche à présenter les difficultés telles qu'elles sont, quitte à apporter plusieurs moments émotionnellement forts et quelques instants cruels, au fil du volume.

Un dixième opus assez passionnant pour ce qu'il a à dire sur son sujet, et ce qui peut présenter dans l'évolution des deux personnages centraux, donc. On apprécie ainsi toute la gestion du rythme de la part de l'autrice : sans trop s'étendre, elle donne les informations nécessaires pour saisir toute la situation, tout en développant correctement les ressentis des deux concernés, les instants de joie comme les profondes déceptions, et la manière dont de tels événements peuvent influer la vie d'un couple. C'est très pudique et crédible, un ton d'écriture qu'on apprécie toujours autant au sein de la série.

Alors, quel avenir pour Tsugumi et Itsuki ? C'est la question qu'on peut légitimement se poser, une fois arrivé vers la fin du tome. Et plus qu'une astuce scénaristique, c'est une ouverture à un autre sujet qui est proposée, une thématique passionnante et très humaine, et qui a de quoi présenter de nombreux faits sociétaux, par le prisme de ce couple dont on n'espère que du bonheur, surtout après ce volume.

Force est de constater qu'après dix volumes, Perfect World ne tourne jamais en rond, aborde de nouvelles idées et nourrit une véritable progression dans le couple central. La romance de Rie Aruga, qui est aussi une tranche de vie dont l'intention n'est jamais d'enjoliver la réalité, se révèle toujours aussi percutante, même après la dizaine de tomes atteinte.
  

Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Koiwai

16 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs