Père et fille Vol.3 : Critiques

Nous voici déjà au tome final de Père et fille, petite tranche de vie assez agréable jusque-là, et centrée sur la jeune Shima qui arrive à l'âge délicat de la puberté, ainsi que sur son père Chihiro qui l'élève seule.

Au programme de cet ultime volume d'à peine un peu plus de 130 pages, une nouvelle succession de chapitres assez courts qui vont encore nous faire vivre différents instants du quotidien de ce duo uni par le lien du sang. Ici, quand Shima se cogne le bras, elle ne comprend pas l'inquiétude que montre son père et en fait peu de cas. Là, quand elle connaît son premier petit chagrin d'amour, il est évidemment hors de question pour elle de le montre à son papa. Lorsque la pluie menace, elle refuse catégoriquement de prendre le parapluie proposé par son père car c'est relou. Et quand elle demander à aller faire des courses seules en premier lieu pour acheter une nouvelle ampoule pour sa lampe de bureau, elle va vite se laisser distraire par d'autres choses. Tout simplement, les petites situations s'enchaînent en n'allant pas chercher loin et en restant souvent lisse, mais en dégageant souvent une certaine légèreté sous le dessin mignon et clair d'Asami Sekiya, et en cristallisant honnêtement tous les petits caprices, les petits secrets, les instants de honte, l'envie de grandir, l'émancipation que l'on peut avoir à cette période si particulière qu'est l'adolescence.

Mais pour ce dernier tome, Sekiya ne se contente pas tout à fait de simples moments quotidiens indépendants: un très léger fil conducteur a lieu autour de l'anniversaire de Shima qui atteint enfin les 13 ans (avec son lot de caprices pour le choix du gâteau !) puis, dans la foulée, autour de son passage en deuxième année de collège, même si finalement la mangaka n'en fait vraiment pas grand chose. Il y a aussi quelques instants s'éloignant un petit peu du binôme principal, pour s'intéresser à l'entrée au lycée de la voisine Nami ou à la découverte par la meilleure amie de Shima que sa grande soeur a un petit copain, mais là aussi ça reste totalement en surface. Enfin, n'oublions pas les moments plutôt centrés sur Chihiro, entre une visite chez des proches qui permet d'entrevoir vaguement quelques très brefs détails sur leur situation familiale, ou la question de l'achat d'une voiture.

Tout ceci est bien mignon, et la légèreté de ton fait qu'on ne passe jamais un mauvais moment quand on aime la tranche de vie, mais malheureusement un constat s'impose: l'ensemble, par manque d'un minimum d'approfondissement, reste un peu insipide, et cette impression est forcément renforcée par l'absence totale de fin, ou en tout cas d'une idée directrice qui aurait pu cristalliser la relation père/fille. Ici, il n'y a rien de ce genre et il y a de quoi en ressortir un peu frustré, tant on a l'impression que le récit sera beaucoup trop resté en surface sans parvenir à réellement développer quelque chose.

Au final, il est difficile de réellement conseiller Père et fille, d'autant plus que quelques coquilles de traduction viennent un peu faire tâche (le bébé de Yûka qui passe de sexe féminin à masculin sur une même page, "occassion" au lieu d'"occasion"...). On ne passe pas un mauvais moment en suivant cette amusante et mignonne collégienne qui entre dans l'adolescence et son père qui fait de son mieux même s'il est parfois dépassé, mais l'absence de réels approfondissements et d'une fin valable ternissent le bilan.