Père Fouettard Corporation Vol.3 - Manga

Père Fouettard Corporation Vol.3 : Critiques

Black Night Parade

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 15 Novembre 2019

"Mon père, c'est le père-noël. Pour de vrai..."

Telle est l'improbable vérité qui vient de tomber sur la tête de Miharu, et qui, après réflexion, lui semble loin d'être si improbable que ça quand il repense à son enfance... Oui, mais alors, comment a-t-il bien pu mourir pendant l'exercice de ses fonctions ? Pourquoi n'y a-t-il toujours pas de remplaçant ? Que manigance le Père Fouettard au sein de l'atelier-entreprise ? Quelle menace semble planer derrière tout ceci ? Autant d'interrogations que notre héros ne peut que se poser, des interrogations qui ne feront que s'intensifier assez vite dès lors que d'étranges dangers surviennent, à commencer par des souris on ne peut plus agressives (si si) et poursuivant visiblement leur propre but... mais s'il veut avoir les réponses, le Père Fouettard est formel: il lui faudra d'abord réussir l'insurmontable examen pour devenir renne !

Ainsi, tandis que les questions se multiplient dans le scénario sinueux de Hikaru Nakamura, c'est avant tout l'examen de renne qui se poursuit ici, avec des deuxième et troisième épreuves qui risquent bien de réserver leur lot de surprise, que ce soit dans leur déroulement où la mangaka ne manque à nouveau pas d'imagination et d'humour décalé, ou dans ce qu'elles nous permettent d'apprendre sur deux personnages en particulier, personnages n'ayant pas traversé que de joyeuses choses...

Le premier n'est autre que le crétin s'affichant sur la jaquette: ce cher Kaiser, l'ancien collègue insupportable de Miharu à la supérette qui est désormais à l'atelier lui aussi, et qui continue de gentiment profiter de notre héros tout en glandouillant... Mais, et si ce comportement cachait en réalité tout autre chose ? L'heure est venue de le découvrir, au travers d'un petit flashback nous expliquant bien pourquoi Kaiser considère autant Miharu, mais aussi quel est son véritable rôle. L'autre personnage développé, au beau milieu de la deuxième épreuve, n'est autre que Teppei, garçon intrigant depuis le tome précédent, et dont on découvre là aussi un passé expliquant largement sa personnalité, son caractère, ce qui se cache derrière son but ambigu et son désir de préserver ses petits frères... Bien sûr, l'humour reste très présent, ne serait-ce qu'à travers la dénommée Ina qui aura mis une belle mouise dans la supérette, l'aspect décalé de nombreuses situations, ou la façon dont Nakamura se moque gentiment de l'obsession de certains pour les réseaux sociaux. Et pourtant, en filigranes, ce sont aussi des choses plus sérieuses que l'autrice parvient à évoquer à travers Kaiser et Teppei, tous deux ayant vécu des choses douloureuses les ayant forcément conditionnés. Entre pour l'un une mère exploitée par un gigolo et qui exploite elle-même son fils, et pour l'autre un père faisant office de pire ordure possible en allant jusqu'à arnaquer ses propres gamins, il est difficile de ne pas s'intéresser de plus belle à ces deux personnages...

Et la dernière partie du tome, elle, n'est pas en reste, avec une troisième épreuve réservant aussi son lot de surprises, entre des jouets étrangement agressifs, l'identité de certains des rennes, ce que l'on apprend de Shino et de son rapport à Rudolphe, l'entrée en scène d'un nouveau personnage extravagant qui aura assurément un rôle important... et, surtout, tout ce que ces éléments suggèrent concernant un scénario plus imprévisible que prévu. Alors que tout dans le tome 2 nous dirigeait vers la révélation a priori prévisible sur l'identité du père-noël/père décédé de Miharu, cette fin de volume brouille de plus belle les pistes avec cohérence, Nakamura se jouant ainsi malicieusement de nous et ayant bien préparé son coup.

Beaucoup d'humour, des développements de personnages réussis, des choses plus sérieuses qui en résultent, un scénario tout compte fait toujours plus surprenant... Hikaru Nakamura, en grande forme, nous offre ici un très bon volume. Et puis, quand féérie de Noël rime avec massacre de petites bêtes à coups de poêle, ça donne un tome nickel.
   

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs