Critique du volume manga
Publiée le Lundi, 30 Janvier 2012
Alors qu'il est arrivé en Tarkus et qu'il s'est fait de nouveaux alliés en la présence de Beat, le tireur d'élite et de la charmante mademoiselle Mixy, Hope est toujours à la recherche de son frère. Mais les Crimson Executers suivent encore ses traces pour retrouver la jeune Nicola... Cette fois, nos héros seront aux prises avec la redoutable Conny Levin, qui les neutralise sans mal ! Mais, plutôt que de les achever sur le coup sans autre forme de procès, la terrible tueuse blonde leur propose un jeu mortel dans la ville désolée qu'est Iconoclast...
Jamais deux sans trois, dit-on. Ryouji Minagawa remet le couvert avec un troisième opus de Peace Maker reprenant la même formule que les deux précédents : beaucoup d'action et de poudre, mais une intrigue qui peine encore à s'établir. Ainsi, l'épisode qui nous est proposé ici tombe dans les carcans d'une recette très fade et convenue. Prenez une belle méchante, un brin sadique, qui semble au-dessus du lot. Laissez marinez vos héros à feu doux sans les tuer tout de suite, dans un bouillon de tueurs nés qui se feront éliminer les uns après les autres. Remuez le tout pendant une demi-heure et salez un peu en fin de lecture. A table ! Dans un champ de bataille très mal exploité, l'auteur accumule les rebondissements prévisibles et les situations absurdes. Dans une ville ou tout le monde s'entretue, comment arriver à une telle hiérarchie ? Et surtout, comment les membres les plus faibles de notre petite troupe pourraient décemment s'en sortir ?
Bien sur, il reste à la série un talent unique pour la mise en scène, avec une peinture semi-réaliste des personnages et décors, pour un ensemble jouant le chaud et le froid. On peine malheureusement à ressentir le même frisson que ceux perçus dans Arms au même niveau, la faute à un manque d'implication du lecteur et d'empathie pour les protagonistes. Néanmoins, l'auteur semble s'ouvrir à de nouvelles pistes scénaristiques qui en surprendront plus d'un, avec la révélation "physique" des talents de ses protagonistes... Images métaphoriques et fantasmées, ou véritable décrochage vers le fantastique ? L'avenir nous le dira.
En trois volumes, Peace Maker a su prouver ses qualités de récit d'action pure et dure, mais... n'en attend-on pas plus de Ryouji Minagawa ? Alors que le récit fait déjà du surplace, l'auteur oscille entre perspectives illusoires pour intriguer ses lecteurs, et situations très basiques pour assurer ses arrières. Mais pour l'heure, on peine encore à savoir ce qui pourra ressortir de tout cela. Le chemin s'annonce encore long et semé d'embuches... mais vers quel horizon ?