Pavillon des hommes (le) Vol.16 - Actualité manga
Pavillon des hommes (le) Vol.16 - Manga

Pavillon des hommes (le) Vol.16 : Critiques

Ōoku

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 16 Avril 2020

Ayant pris le nom de Tenshôin après la mort d'Iesada, Taneatsu a décidé d'épauler du mieux possible sa "belle-fille", la nouvelle shôgun Iemochi, qui a été préférée à Tokugawa Yoshinobu, au grand dam du fief Mito, du clan Satsuma et de l'Empereur lui-même. Propulsée shôgun à seulement 12 ans, Iemochi démontre vite un esprit brillant ainsi que beaucoup de pureté et de bonté, en souhaitant notamment éviter d'inutiles conflits internes qui ne feraient qu'affaiblir encore le Japon. La situation reste pourtant tendue: sans être aussi violent que le défunt Ii Naosuke, le nouveau tairô Andô Nobumasa poursuit la même politique d'ouverture qui est très loin de plaire à tout le monde, et l'entente entre la cour impériale et la bakufu reste au plus mal... Le mariage d'Iemochi avec le rince impérial Kazunomiya va-t-il y changer quelque chose ? Certains l'espèrent, mais une bien surprenante vérité finit vite par éclater aux yeux de Takiyama et de la shôgun: ils ont visiblement été trompés, car Kazunomiya s'avère être une femme ?! Que fait-elle là ? Quel est son but ? Quel sort va lui être réservé ?

Fumi Yoshinaga poursuit son récit en restant toujours fidèle aux grandes lignes historiques, comme le mariage d'Iemochi avec Kazunomiya, ou encore des incidents comme celui de la porte Sakashita où Andô Nobumasa frôle la mort ou celui de l'auberge Teradaya montrant les subtilités et velléités des Shimazu. Mais comme toujours, elle se plaît à réinterpréter les choses à sa manière, avec donc, cette fois-ci, la nature féminine de Kazunomiya, qui cache pas mal de choses. La surprise est évidemment au rendez-vous pour la shôgun, pour Takiyama, pour Kuroki ou pour Tenshôin, mais il s'agit là d'un secret qu'il vaut mieux garder uniquement entre ceux l'ayant déjà découvert, afin de ne pas déshonorer le bakufu... Au-delà de ces considérations, pourtant, c'est surtout l'évolution de la relation entre la shôgun et le faux prince qui pique le plus notre intérêt. Comme toujours, la mangaka ne néglige aucunement le facteur plus personnel, et ici elle s'applique subtilement à dépeindre le lien étonnant se construisant petit à petit entre une Iemochi décidément bonne et compréhensive en plus d'être avisée das les affaires politiques, et une Kazunomiya dont on découvre avec intérêt les différents tourments liés à son enfance, à son handicap physique, à sa relation difficile avec sa mère...

En filigranes, les tensions internes et les enjeux impliquant tut le pas sont, bien sûr, toujours là, et peut-être plus fortes que jamais. Yoshinaga ne manque pas une occasion de montrer les nombreuses petites tensions entre les gens de Kyoto et ceux d'Edo, et elle narre avec toujours autant de clarté le contexte d'alors, où expulser les étrangers ne semble évidemment plus possible sans risquer de faire sombrer le pays, chose qui risque d'être délicate à faire comprendre à des personnes extrêmes comme ceux de Chôshu ou l'Emperer Kômei lui-même. De ce fait, différents éléments piquent de plus belle la curiosité, comme le rapprochement obligé entre Iemochi et son "ex rival" Tokugawa Yoshinobu, où ce que la shôgun va visiblement devoir faire dans le prochain tome vis-à-vis de l'Empereur.

Le tome est ainsi moins marqué par ces moments forts dont Fumi Yoshinaga est capable, mais il reste toujours aussi passionnant dans la riche et limpide peinture historique ainsi que dans les interprétations que la mangaka en fait.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16.5 20
Note de la rédaction