Pas cet amour-là - Actualité manga

Pas cet amour-là : Critiques

Bokura ga koi wo ushinau riyu

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 10 Octobre 2019

Ôshirô approche tout doucement de la trentaine. Voici déjà quelques années qu'il a quitté sa froide province natale pour aller vivre à Tôkyô, où il a retrouvé son ami Misato et le petit ami de ce dernier, Someya. Mais en quittant sa province, le jeune homme a également laissé derrière lui son amour secret, celui qu'il porte depuis longtemps à son vieil ami Koba. Ôshirô sait très bien que Koba n'est pas gay et qu'il le voit presque comme un membre de sa famille, et c'est bien pour ça qu'il a préféré ne jamais se déclarer. Il a toujours refusé ces sentiments-là, préférant conserver l'amitié forte qui le lie à Koba, mais quelque part ça lui a toujours fait mal, et il y pense encore souvent de manière un peu mélancolique, en n'ayant jamais avoué cela à qui que ce soit. A chaque fois qu'il revoit Koba, il a le sentiment de repartir de zéro et de voir ses sentiments renaître, et la situation risque de devenir encore plus difficile pour lui dès lors que Koba, à son tour, finit par venir vivre à Tôkyô. Néanmoins, alors qu'il noie sa mélancolie dans un bar, Ôshirô fait la rencontre de Satoru Inamura, un homme qui tente ouvertement de le draguer, avant de lui proposer son soutien. Inamura, au premier abord, ne semble pas forcément être quelqu'un de fiable, d'autant qu'il ne parle jamais de lui. Pourtant, il pourrait devenir pour Ôshirô un soutien de poids, et plus encore.

Les nom de ces personnages vous disent quelque chose ? Rien d'étonnant à cela: deuxième manga d'itz à être publié en France, Pas cet amour-là n'est autre que le spin-off et la suite de Comme neige au soleil, premier manga de l'autrice, paru en France en même temps aux éditions Boy's Love. Dans ce récit en 6 chapitres (plus un épilogue) paru au Japon en 2017-2018 lui aussi chez Media Soft sous le nom Bokura ga koi wo ushinau riyu, la mangaka offre le rôle principal à l'un des discrets amis de Misato, le héros de Comme neige au soleil, ce dernier devenant ici un personnage secondaire et vivant désormais parfaitement son amour avec Mitoya.

itz se focalise ici sur deux personnages, Ôshirô et Satoru, qui ont tous deux un point commun: ils restent très secrets. Ainsi, le premier n'a jamais avoué à qui que ce soit le fond de ses sentiments ni me^me son homosexualité, tandis que le deuxième mettra trèèès longtemps à dévoiler ses propres douleurs intérieures, ce qui, au premier abord, peut le faire paraître un peu louche voire juste intéressé par le corps d'Ôshirô. En réalité, et sans grande surprise, il en sera tout autre, et les deux hommes vont développer l'un à côté de l'autre un lien qui commencera de façon douce, Ôshirô trouvant en Satoru un homme dont certes il ne connaît rien pendant longtemps mais faisant figure de véritable confident et soutien. C'est sur ces premières bases que leur relations va évidemment évoluer vers un certains happy end pour ces deux êtres ayant été marqué par un amour aussi secret qu'impossible.

En 160 pages, itz va forcément à l'essentiel dans l'évolution de ses héros, mais elle sait faire ressortir toutes les évolutions essentielles avec logique et application, rendant alors assez juste et crédible son histoire, celle-ci semblant même un peu plus naturelle encore que dans Comme neige au soleil, comme s'il y avait une petite pointe de maturité supplémentaire. Qui plus est, de Koba à Misato en passant par Someya, chaque personnage secondaire campe bien son rôle en démontrant son lien fort avec Ôshirô. Et puis, l'épilogue, se déroulant 5 ans plus tard, vient conclure comme il se doit les choses sans laisser de frustration.

Visuellement, itz avait déjà un très joli trait, fin et maîtrisé, dans Comme neige au soleil, et ici elle l'a encore peaufiné et affiné, en offrant notamment de très beaux moments d'épure, des expressions fines et nuancées, des tramages bien étudiés, et des angles de vue mettant bien en valeur les personnages. L'ensemble reste assez posé, un brin mélancolique et très soft, hormis une très brève et peu insistante scène un peu plus hot vers la fin.

Porté par les mêmes qualités éditoriales que Comme neige au soleil, ce spin-off s'avère donc réussi, et, dans une moindre mesure, plus maîtrisé que son aîné. De quoi donner envie de revoir en France cette artiste à la patte agréable.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15 20
Note de la rédaction