Partie fine après les cours : Critiques

Gakkou de Ikou!

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 06 Mai 2025

Mangaka surtout connu du grand public pour la série Coffee Moon qui est sortie en France aux éditions Doki-Doki, Bota Mochito poursuit également toujours (voire essentiellement), depuis ses débuts professionnels il y a une dizaine d'années, une carrière dans le hentai. On en avait eu un premier exemple en France chez Hot Manga en juillet 2019 avec l'assez sympathique recueil Milky Time. Et en septembre 2024, l'éditeur coquin a récidivé en nous proposant de découvrir dans notre langue ce qui est en réalité le tout premier ouvrage de la carrière de l'auteur: Partie fine après les cours!, qui est aussi nommé "Gakkou de Ikou!" en version originale et "Wild Party After School!" en anglais.

Sorti au Japon chez l'éditeur Wanimagazine en 2017, ce recueil de près de 220 pages regroupe douze histoires courtes qui furent initialement prépubliées à partir de 2015 dans le magazine Comic Kairakuten Beast, et dont trois se suivent en ayant les mêmes personnages. Au fil des pages, il sera question d'un jeune garçon comprenant tout de travers et jouant les idiots pour conquérir la très sérieuse demoiselle qu'il aime, d'un garagiste devant composer avec les lubies d'une riche et très entreprenante femme mariée en manque, d'une prêtresse qui va beaucoup donner de sa personne pour réaliser le souhait d'un homme musclé mais toujours puceau, d'une sublime enseignante qui va se laisser entraîner dans les dérives des mecs du club d'art, d'un garçon bêtement égaré en mer et secouru par une beauté sportive et bronzée, d'une enquête qui va demander beaucoup d'implication pour un duo de détectives, d'une étudiante cachant ses vrais sentiments derrière son comportement de harceleuse envers le geek qu'elle aime, d'un extraterrestre avide d'expériences avec un humain, d'un entretien d'embauche qui va vite dériver dans une société de sex toys, d'une infirmière au méthodes particulières pour requinquer ses patients alcooliques...

Si ces différentes histoires sont généralement très classiques dans le fond, d'autant plus qu'elles restent généralement très courtes (seule la première histoire dépasse les 20 pages, ainsi qu'éventuellement celle en trois parties si on la compte comme un seul récit), Bota Mochito exploite de manière réjouissante des univers bien différents, allant du monde de l'art à celui des voitures en passant par les détectives, la mer, l'extraterrestre, l'infirmière... soit des fantasmes assez divers où chacun pourra y trouver son compte. Mais ce qui fait sûrement la principale particularité du recueil, c'est son atmosphère résolument bon enfant, jamais sérieuse voire généralement drôle et décalée, à l'image de la débilité de certains personnages (le héros de la première histoire qui joue les crétins et comprend tout de travers, le gars qui se perd en mer en voulant pécho, l'exubérance des garçons du club d'art, la manière insolite dont la situation vrille entre les deux détectives...).

Côté visuels, le style de l'auteur montre les mêmes qualités et limites que dans Milky Time, ce qui est assez logique puisque ce recueil est, rappelons-le, le premier de sa carrière. Les héroïne sont généralement jolies tout plein, pétillantes et plutôt bien mises en valeur dans de grandes cases et des angles de vue flattant leurs formes, mais elles ont toutefois un peu toutes le même gabarit généreux et les mêmes expressions faciales (avec un peu d'ahegao en prime), si bien que ce sont souvent leurs coiffures qui les distinguent le plus les unes des autres. Les pratiques et positions, elles restent, restent généralement assez classiques (la seule exception étant les ébats que la prof du club d'art se fait avec ses trois élèves, donnant lieu à des pratiques un peu plus variées), mais le mangaka s'applique suffisamment à y souligner le plaisir mutuel de ses protagonistes dans l'acte.

A l'arrivée, on a un recueil qui, à défaut de proposer des designs très variés et des histoires très travaillées, mise beaucoup sur le fun et sur l'humour, et le fait plutôt très bien, d'autant plus qu'on sent que le traducteur Yves Bohmler s'est lui-même éclaté dans plusieurs chapitres à base de métaphores grivoises et amusantes sur les sujets spécifiques de certains chapitres (l'ouïe très arrangeante du héros de la première histoire, le champ lexical de la voiture dans la deuxième... A part ça, l'édition française est également satisfaisante pour sa bonne qualité de papier et d'impression son lettrage convaincant signé Florian Morala, et ses huit premières pages en couleurs sur papier glacé. Enfin, signalons que l'ouvrage fait partie des quelques titres sortis l'été dernier qui voient Hot Manga opérer un changement pour les jaquettes: finies les bandes blanches sur le dos, pour un résultat soigné et assez esthétique.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
14.5 20
Note de la rédaction