Palais - Samji Vol.1 - Actualité manga

Palais - Samji Vol.1 : Critiques

Goong

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 24 Décembre 2009

« Je vous comprends c’est normal. Le rôle de princesse est … pesant »

Lorsque l’on achète Palais, on s’attend à tomber dans une monarchie constitutionnelle coréenne totalement fictive mais fortement ancrée dans les temps modernes. Si ce postulat parait étrange, l’auteur a parfaitement compris comment le faire passer aux lecteurs un tantinet curieux : un peu d’humour dans l’introduction, des explications relativement claires, et le tour est joué. Petit à petit, on découvre que le manhwa est en fait l’histoire de l’alliance un peu étrange entre le prince héritier Shin et une lycéenne banale : Chae-gyeong. Pas très jolie, absolument pas maligne, la jeune fille ne va se retrouver mariée à cet homme qu’à cause d’une promesse entre leurs grands pères. Shin se voyant refuser la demande en mariage de celle qu’il semble aimer, il se plie alors à cette ancienne alliance secrète et accepte de prendre une inconnue pour épouse, histoire de … s’amuser ? Pendant ce temps, Chae-gyeong accepte face au désarroi de sa famille qui compte sur elle … sans forcément savoir ce qui l’attend. Elle doit alors devenir une princesse, se séparer de tout ce qu’elle connait pour habiter au palais, apprendre les codes et les règles de bonnes manières, et surtout, supporter son fiancé. Celui là même qui représente l’idole de toutes les filles, elle comprise, jusqu’à ce qu’elle se confronte à son mauvais caractère. Et tout ceci plutôt rapidement puisque le mariage arrive dès la fin de ce premier tome, et c’est avec curiosité qu’on ira lire la suite.

En effet, le scénario un peu singulier se révélera tout à fait plaisant. Le fait de ne pas commencer tout ceci par une histoire d’amour (bien sûr, on la devine tellement elle est sous jacente) mais par une opposition qui, cependant, ne se transformera pas en jeu du chat et de la souris pendant plusieurs tomes sans aucune action, est une excellente initiative. Au contraire, amener le mariage et la cohabitation rapidement permet alors de profiter des caractères originaux de nos personnages principaux : une adolescente pleine de vie, un peu ridicule et bien décidée à tirer profit de sa situation peu enviable quand on se rend compte des contraintes, tandis que son futur époux ne cherche qu’à provoquer ses réactions afin de les observer. Bref, avec une cruche et un gosse mal élevé, on a tout des antagonistes du prince héritier et de sa princesse … Leur destin, lié, est un effet de style un peu facile mais il permet de mettre en relief ce qui unit, ou plutôt désunit, les deux jeunes gens : leur volonté commune de se séparer le plus rapidement possible. Et rien que cela suffit à nous amuser, nous plaire. Un intérêt particulier nait au cours de la lecture, notamment grâce aux régulières allusions de l’auteur à la tradition coréenne. Bref, si le récit démarre un peu lentement et manque encore de dynamisme, on y retrouve des classiques et une petite touche de singularité qui ne fait pas de mal … On se moque d’un romantisme parfois trop présent, et c’est avec nonchalance que la manhwaga nous guide à travers les pages de ce premier tome prometteur de Palais.

Esthétiquement parlant, le style s’accorde bien à la narration, pourtant il dérange quelque peu … Au-delà de l’histoire, les personnages sont assez plats et leurs proportions parfois oubliées. On retrouve les défauts du manhwa, notamment en ce qui concerne les expressions un peu figées, les grands yeux et les bouches trop voyantes. La mise en page est souvent inégale en ce qui concerne les fonds, mais certains détails ou tenues sont particulièrement soignés (la dernière page est sublime). Mais ce qui est de trop, bien qu’indispensable, ce sont bien évidemment les super deformed (SD). Ceux-ci sont exagérés (c’est le but) mais à outrance. Très mal dosés, trop présents dans ce premier tome et surtout utilisées trop facilement, ils perdent en impact même s’ils sont, au début, amusants. L’humour qui flotte derrière est pourtant de qualité, mais sa mise en images n’est pas toujours pertinente. Mais au final, on ne peut que remercier Samji de reprendre cette série bien sympathique, malgré ses 21 tomes en cours en Corée, ce qui fait un peu peur … Là où soleil a baissé les bras, on espère que Samji réussira. Et la sortie simultanée des quatre premiers tomes, ainsi qu’une qualité satisfaisante d’édition, nous encourage à leur faire confiance.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
NiDNiM
14 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs