Pacte des Yokaï (le) Vol.5 - Actualité manga
Pacte des Yokaï (le) Vol.5 - Manga

Pacte des Yokaï (le) Vol.5 : Critiques

Natsume Yûjin Chô

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 12 Octobre 2010

L’immortalité. Un don que nombre d’humains désire ardemment. Dans le folklore japonais, il est dit que le sang et la chair de sirène ont le pouvoir de l’octroyer. Mais c’est oublier les douleurs que peuvent engendrer cette faculté. À l’évidence, les humains sont trop fragiles pour ce genre d’existence. Et ceux qui, en croyant bien faire, l’ont octroyé à un de leurs proches, peuvent le regretter toute leur vie. Alors que penseraient ceux qui seraient condamnés à marcher sur cette terre, et voir toujours plus de personnes auxquelles ils tiennent disparaître ?
Pourtant, de manière générale, les êtres qui se considèrent comme supérieurs ont la conviction qu’ils ont tous les droits sur les autres. Mais là aussi, ils oublient que tous les êtres vivants sont capables de combattre et de déjouer leur arrogance. Et inversement, ceux qui ont des dons hors du commun peuvent parfois être condamnés à une vie de solitude, à cause de leur différence.

Ce cinquième tome du Pacte des Yôkai est dans la même lignée que les précédents, c’est-à-dire très bon. À travers les créatures fantastiques japonaises, Midorikawa continue d’explorer certaines facettes de la douleur humaine : la solitude, le regret, l’exclusion, la difficulté de garder un lourd secret,… Toujours à sa façon si poétique, tout en douceur et avec beaucoup d’émotion, surtout dans les regards des protagonistes de la série. Une ambiance quasiment onirique, et en même temps réaliste dans les sentiments transmis. Et si la mangaka continue de nous proposer des épisodes stand-alone, elle développe cependant un peu plus son univers, notamment par l’introduction d’un nouveau personnage, Taki, qui croit elle aussi dans l’existence des yôkai et est capable de les voir grâce à des cercles magiques. L’auteure revient aussi sur l’autre personnage qui voit les démons, Tanuma, apparu dans le volume un et très peu développé jusqu’ici. Et elle développe à nouveau par bribe le passé de Reiko, et nous présente enfin le père adoptif de Natsume.
Midorikawa met également Natsume face à ses propres contradictions : il voudrait arrêter de voir les yôkai, pour mener une vie normale. Mais si cela arrivait, en serait-il vraiment satisfait ? Assurément non. Grâce à Madara et à ses autres rencontres, Natsume s’est ouvert à un autre monde. Et même si celui-ci lui cause bien des ennuis, le voir disparaître reviendrait à perdre une part importante de lui-même, et les amis qu’il a pu se faire. Quel sera son choix et sa réaction, si un jour il arrêtait de voir les yôkai ?

En conclusion, il apparaît clairement que Midorikawa se décide enfin à étendre son univers. Ce qui n’est évident pas pour nous déplaire. La routine est brisée et la série peut enfin prendre son envol. On peut compter que la mangaka ouvrira toujours plus de voies à partir de maintenant, en se libérant de sa règle des premiers tomes, tout en gardant la même qualité de narration qui est la sienne. Une série vraiment très agréable, tout en douceur, et qui ne cesse d’évoluer dans la bonne direction. Une véritable bouffée de sentiments sincères, sans tomber dans le mièvrisme, cela fait beaucoup de bien par les temps qui courent.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Sorrow
15 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs