Pacte des Yokaï (le) Vol.10 - Manga

Pacte des Yokaï (le) Vol.10 : Critiques

Natsume Yûjin Chô

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 21 Avril 2011

Aaah, les retrouvailles avec le "Pacte des Yôkai" procurent toujours autant de joie et génèrent comme d'habitude une certaine impatience de se replonger dans l'univers si chaleureux et doucement mélancolique de l'auteure, Yuki Midorikawa. Et pour ne rien gâcher, la couverture de ce dixième tome est superbe, très travaillée et attire irrésistiblement le regard. Mais qu'en est-il du contenu ? L'auteure parvient-elle à se renouveler et à nous faire regretter à nouveau qu'il nous faudra encore attendre un an pour avoir la suite des aventures de Natsume ?

La réponse est oui, et encore oui. Dans ce volume, Midorikawa met de côté le fameux carnet d'amis pour montrer les progrès de Natsume dans sa socialisation et son ouverture au monde. On retrouve ainsi notre héros plus souriant, moins prompt à se morfondre, et plus ouvert. La scène d'ouverture a d'ailleurs ce quelque chose de surprenant, mettant en scène Natsume avec d'abord sa mère d'adoption, et puis tout de suite après avec ses amis. Mieux encore, notre héros est confronté à son passé, en la personne d'un de ses anciens camarades de classe, et il ne perd pas son sang-froid, et pense d'abord à protéger sa vie actuelle. Bref, sa vision du monde évolue en accord avec ses expériences dans les volumes précédents, et c'est tant mieux.

Deux histoires nous sont proposées dans ce tome. La première fait intervenir un ancien camarade de Natsume, de l'époque où il était regardé comme un menteur cherchant uniquement à se faire remarquer. Malgré tout, Natsume est le seul à qui il peut parler de ses doutes concernant une fille dont il est tombé amoureux et qui a cependant tout d'un fantôme à bien des égards. Une histoire mêlant mystère, un peu de frisson et amour sans espoir, comme Midorikawa sait si bien les conter. Les dernières pages de ce premier récit sont d'ailleurs déchirantes à plus d'un titre, et l'air de rien, elle se démarque en bien des points par rapport aux autres histoires similaires des précédents volumes. Des petits volumes détails qui font la différence et qui évitent toute lassitude aux lecteurs.

La deuxième histoire nous présente la déchéance des dieux due à la perte de la spiritualité des hommes, et la tombée des vieilles croyances dans l'oubli. Un bien triste constat quand on y pense, car même si certaines pratiques peuvent sembler archaïques, elles permettaient néanmoins de maintenir un lien entre la nature et les humains. Ainsi, au-delà de la tension et de l'enjeu de la cérémonie faisant s'affronter deux dieux (qui nous évoquent l'opposition bien/mal, indissociable l'un de l'autre) lors d'un jeu pour déterminer la prospérité des récoltes d'une montagne proche, on sent une certaine mélancolie, la nostalgie des temps maintenant oubliés. Cette impression est d'ailleurs renforcée par la conclusion, superbe à nouveau et très touchante. Bref, deux histoires qui savent nous faire rêver à nouveau, et continuer à explorer de manière intéressante l'univers des yôkai et des humains, vu à travers le regard de Yuki Midorikawa.

En conclusion, ce dixième tome du "Pacte des yôkai" s'impose comme une lecture plus qu'agréable, et confirme sans appel la qualité de la série. En mêlant avec plus d'harmonie que jamais le monde des humains et celui des yôkai, en montrant une évolution évidente du personnage de Natsume, et en conservant ce même style aigre-doux dans la narration, avec ses joies et ses séparations sans appel, le titre ne déçoit à aucun moment, et se laisse lire sans lassitude, de la première à la dernière page. Indispensable.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Sorrow
18 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs