Over Squall - Actualité manga

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 21 Septembre 2021

Déjà connue en France pour les récits A Beautiful Sunny Day et L'amour tombé du ciel, la mangaka Aki Ueda a fait son retour en juin aux éditions Hana avec une double actualité, à savoir la publication de deux one-shot. Tout d'abord, Wonder Border, récit en 5 chapitres (plus un bonus) pour un total d'environ 200 pages, prépublié au Japon courant 2017 dans le magazine Qpa des éditions Takeshobo. Puis Over Squall, un manga en 7 chapitres (plus un petit bonus, là aussi) pour plus de 270 pages, prépublié au Japon entre 2018 et 2020 lui aussi dans le magazine Qpa, et qui n'est autre que le spin-off de Wonder Border. Fort logiquement, après être revenus sur Wonder Border, intéressons-nous désormais à Over Squall.

Ce nouveau récit se focalise sur Natsurô, le petit ami de Hiroharu, tristement plaqué par celui-ci à la fin de Wonder Border. De par sa gentillesse, son côté très attentionné et compréhensif, et son allure assez douce et mûre, Natsurô est un personnage qui a beaucoup plus au lectorat japonais, si bien que celui-ci a longtemps réclamé un manga dédié à sa personne. C'est donc arrivé, et ici n commence par retrouver Natsurô une semaine après avoir été plaqué, pile sur la scène où on le laissait dans Wonder Border: alors qu'il se remémore, sur un banc dans un parc (le parc où tout avait commencé pour lui), sa relation de 5 ans désormais révolue, il est abordé par un jeune inconnu ressemblant un peu à son ex, et qui semble beaucoup s'inquiéter pour lui. Face à l'innocence de ce garçon prénommé Tsuyuhiko, Natsurô se laisse aller dans ses bras, renouant avec une certaine tendresse, mais se découvrant aussi des élans plus sauvages dans ses ébats avec lui. Très vite, le trentenaire se sent très bien avec Tsuyuhiko, tombe naturellement amoureux de lui, et espère que ce sentiment est réciproque. Mais ce qu'il ne sait pas encore à cet instant, c'est que Tsuyuhiko possède une facette cachée particulièrement troublante: un corps qu'il peine à maîtriser ainsi qu'une forte empathie envers les gens qui ont l'air triste et qu'il veut donc consoler à sa manière, ce qui le pousse à avoir une vision très biaisée de l'amour, un sentiment qu'il n'a peut-être même jamais réellement connu.

Over Squall tire une première qualité évidente d'une chose toute bête: le fait que Natsurô soit déjà un personnage familier, puisqu'on a découvert toute sa bienveillance en tant que personnage "secondaire" dans Wonder Border. On est donc d'emblée assez attaché à lui, ce qui donne irrémédiablement envie de le voir trouver le bonheur. Mais pour accéder à ce bonheur, il lui faudra vivre encore bien des épreuves, entre la découverte de l'autre facette de Tsuyuhiko, et la présence d'un "rival" agressif en Gô, un homme visiblement bien décidé à continuer de profiter des vices de Tsuyuhiko.

On retrouve ici le Natsurô qui nous a tant plus dans Wonder Border: même s'il sait se montrer plus sauvage (ce qui l'étonne lui-même) dans certains moments érotiques, il est très loin de rejeter Tsuyuhiko ou d'être dégoûté en découvrant son autre facette, mais veut au contraire comprendre pourquoi il fait ça, et essayer de le faire changer en espérant lui faire découvrir ce qu'est réellement l'amour. A partir de là, le récit est assez classique, mais reste franchement bien mené en prenant le temps de s'intéresser aux personnages et à leur relation, la mangaka offrant même un petit approfondissement assez convaincant autour du passé commun de Tsuyuhiko et de Gô, et du drame qui a tout enclenché.

Visuellement, Ueda offre un rendu soigné, porté par des personnages assez fins et expressifs, avec également certains moments érotiques fort bien rendus (quelques expressions de plaisir nuancées, entre autres), ainsi que certains planches particulièrement bien mises en scène avec des envolées réussies, en têtes desquelles les dernières pages.

Enfin, concernant l'édition, on est dans la lignée de Wonder Border avec une traduction assez claire faite là aussi par Amandine Martel, un lettrage propre, un papier et une impression très honnêtes, une première page en couleurs, et une jaquette très proche de l'originale japonaise.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15.25 20
Note de la rédaction