Critique du volume manga
Publiée le Vendredi, 03 Juin 2011
Yuri est un jeune homme plein d'entrain et bien décidé à changer de vie lors de son entrée au lycée. Fini les nuits blanches passées sur ses jeux, fini les refus de sorties entre amis pour cause de niveau à terminer au plus vite. Notre bonhomme veut rencontrer du monde et devenir populaire ! Populaire comme Izuru, le délégué des élèves qui semble avoir tout pour lui. Mais, ce que Yuri ne sait pas, c'est qu'Izuru est également un otaku fini et qu'il passe son temps à imiter ses héros favoris où à dessiner des mangas. Et il ne tardera pas non plus à retrouver Shinya, un ancien ami avec qui il avait réalisé une petite BD étant plus jeune. Enfin, n'oublions pas non plus Kei, celui qui aime par dessus-tout se cosplayer en fille !
Voila un pitch qui, sans être particulièrement original, nous donnait de quoi espérer un one shot fort sympathique en compagnie de quelques otakus bien allumés. Et tout ça commence plutôt bien. On nous présente dès de le départ et de manière bien dynamique notre héros en insistant juste comme il faut sur son amour des jeux et des mangas et le reste des principaux personnages est lui aussi très plaisant à découvrir. Chacun possédant une personnalité marquée et singulière. C'est clairement là un des bons points du titre. Un des seuls, malheureusement. Si les premières pages se veulent délirantes à souhait et bien rythmées, l'auteur ne tarde pas à s’essouffler et la lecture en devient immédiatement bien plus quelconque. Et l'enchainement des évènements un peu bateau n'aide pas non plus Otaku club à sortir la tête de l'eau.
Cela dit, on pourra malgré tout saluer la tentative de Yukimura Kuroyurihime de mettre en avant et à tour de rôle chacun des protagonistes du récit. Ce qui est moins bien, par contre, c'est que cela passe presque systématiquement par l'une ou l'autre scénette qui tente de jouer la carte de l'émotion au lieu de celle de l'humour. Donner un côté tragique à l'ensemble, ce n'est pas une mauvaise idée en soit mais, dans ce cas, il faut que la réalisation suive. Et c'est loin d'être une réussite à ce niveau-là. Et sur le plan humoristique le bilan est également mitigé, d'ailleurs. Si certains passages sont vraiment amusants, ce n'est jamais hilarant pour autant et la plupart du temps on se contente d'assister aux déboires de notre petit groupe d'otakus sans que cela ne nous intéresse plus que cela.
De plus, les dessins ne viennent pas non plus sauver les meubles. Le trait se veut très basique et les proportions fantaisistes sont assez fréquentes. En outre, les expressions faciales manquent de ce petit quelque chose qui auraient pu les rendre vraiment tordantes. Un comble pour une histoire de ce type. Bref, il n'y a pas grand chose à sauver sur ce plan là. Et ce n'est pas non plus sur la qualité de l'édition que Vegetal se démarquera. On notera, notamment, de grossières coquilles ça et là.
Otaku club se révèle donc être un one shot à tendance humoristique avec un léger côté yaoi tout à fait dispensable. Sans être mauvais pour autant, il ne possède rien qui puisse le démarquer de la concurrence et lui donner un tant soit peu de personnalité. Seuls les fans absolus du genre pourraient y voir un divertissement appréciable s'ils n'ont vraiment rien d'autre à ce mettre sous la dent.