Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 15 Mars 2023

Aqua a été casté sur une ambitieuse adaptation théâtrale d'un manga à succès, Tokyo Blade. L'équipe doit travailler d'arrache-pied pour faire de la pièce un succès, aussi la mangaka de l'œuvre en personne, Abiko Samejima, vient assister à une répétition. Mais la rencontre met le feu aux poudres : L'autrice rejette en bloc le travail d'adaptation de Goa, le dramaturge, et souhaite le mettre sur la touche afin de revoir elle-même le texte. L'égo de la mangaka n'aurait-il pas trop pris le pas sur le projet ? Avec le peu de moyens à sa disposition, Aqua va tenter d'intervenir...

Après une douce transition qui suivait le dense arc de l'émission de téléréalité, Aka Akasaka nous emmène dans un tout autre pan du show-business et du divertissement : Les adaptations théâtrales d'œuvres culturelles à succès. Un univers que le lectorat francophone ne connaît que peu, tant ces déclinaisons ne sortent que peu du territoire nippon. Évidemment, c'est par la plume de l'auteur et les évocations visuelles du trait de Mengo Yokoyari qu'on attend de découvrir ce qui nous attend.

Au fil de la lecture, on peut se montrer surpris du parti-pris choisi, qui est finalement le plus adapté pour les deux artistes qui ont connaissance de cet aspect du sujet. Si Aqua est particulièrement en retrait, ce cinquième volume préfère traiter les dilemmes que ces adaptations imposent à l'auteur original, et à la personne en charge de l'adaptation de l'intrigue, en passant par toute la réalité de la chaîne de production qui serait elle-même un frein à la création artistique. Cela passe par deux figures centrales, la mangaka Abiko et le dramaturge Goa, l'enjeu étant alors de concilier leurs deux démarches, au risque de faire de la pièce de théâtre Tokyo Blade un échec cuisant.

C'est évidemment pour sa dose de drame que l'opus nous happe de bout en bout, l'optique de l'arc étant suffisamment forte et parfaitement gérée dans le rythme pour aboutir à une lecture qu'on ne saurait stopper en cours de route. Au-delà de ces ingrédients narratifs, c'est toute la subtilité qu'a Aka Akasaka, pour étoffer son propos, qui fait mouche. Loin d'être aussi virulent que dans l'arc de l'adaptation live, il fascine ici par l'équilibre de ses développements, en soulevant de multiples enjeux et en établissant un portrait juste des implications diverses. Il y a presque un côté didactique dans cet opus, d'autant plus pour le lecteur non habitué à cet univers du divertissement, qui se voit livrer quelques clés pour apprécier avec objectivité le sujet.

Dans tout ceci, la position d'Aqua se questionne. Son rôle est assez mineur, ce qui permet à l'ouvrage de davantage montrer des personnages comme Kana et Akane qui, elles, ne manquent pas d'approfondissement. Un traitement juste de l'attitude passive du protagoniste, d'autant plus sur la toute fin de l'ouvrage où ce tempérament est largement remis en cause, à divers égares. Une sorte de cliffhanger en dehors des intérêts de l'arc en lui-même, mais qui aiguille une nouvelle fois vers la suite du récit, dont on se délecte avec toujours autant d'intérêt tant les qualités ne manquent pas dans Oshi no Ko. Au contraire, elles ne font que se renforcer.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
16 20
Note de la rédaction