Critique du volume manga
Publiée le Jeudi, 17 Février 2022
Réincarnés en jumeaux et enfants de l'idole Aï Hoshino, Gorô et Sarina, ou plutôt Aquamarine et Ruby selon leurs nouvelles identités, semblaient promis à un avenir tout tracé, d'autant plus que le garçon a fait ses premiers pas sur les petits écrans. Mais un drame survint quand Aï se fait assassiner par un fan détraqué. La dernière volonté de l'idole mourante ? Que ses enfants brillent de mille feux dans le monde du show-business. Les années passèrent, et voilà qu'Aqua et Ruby sont aujourd'hui adolescents. Si la demoiselle souhaite devenir une idole accomplie comme sa mère, le garçon garde en tête un unique objectif, celui de la vengeance en retrouvant son père, complice du meurtrier. Un premier indice va le pousser à fréquenter de nouveau le monde de la comédie...
Quelle surprenante amorce fut le premier volume d'Oshi no Ko, tranche de vie teintée de suspense écrite par Aka Akasaka et dessinée par Mengo Yokoyari, mettant en exergue et sans concession le monde impitoyable du show-business. Les airs fantastiques de la série servaient surtout de prétexte pour lancer un scénario qu'on pouvait croire tout tracé... Jusqu'à ce que le twist final (bien que fortement sous-entendu au début des différents chapitres) ne redistribue totalement les cartes, plantant un objectif revanchard chez le héros, mais tout en conservant l'intérêt des auteurs pour le monde du divertissement audiovisuel.
Le premier tome était une longue et étonnante amorce, aussi les choses sérieuses semblent débuter avec ce second volet, prenant place après une ellipse de quelques années. A ce titre, Kurokawa ne s'est pas trompé en publiant les deux premiers opus en simultanée. Outre la cruauté de laisser le lecteur sur sa faim après le volet premier, c'est bien avec cette suite que l'on comprend davantage les enjeux, et là où l'histoire veut en venir. Ce sont alors deux protagonistes adolescents que nous retrouvons, tous deux étant confrontés à leur manière au monde du show-business. Oshi no Ko évolue alors sur une double optique, celle de l'entrée de Ruby dans l'univers des idoles d'une part, et le plan de vengeance d'Aqua ce l'autre. Deux trames complémentaires tant toutes deux permettent aux héros de côtoyer cet univers sans scrupule sous des angles différents. Ainsi, si Ruby choisit la voie de la musique par le prisme du girls band, Aqua, lui, va chercher à évoluer devant les caméras, afin de mieux atteindre son objectif.
Mais bien qu'il y ait cette complémentarité dans l'écriture, l'intrigue se focalise surtout sur le point de vue du garçon, en ce qui concerne ce volume. Voilà l'occasion pour lui de balayer les premières pistes dans le but de dénicher son père biologique, ce qui fait directement évoluer l'intrigue, ne serait-ce légèrement. Et au-delà de ça, toute cette histoire (particulièrement prenante) est aussi une occasion pour Aka Akasaka d'étoffer son discours sur l'univers du showbiz qui est particulièrement virulent. Ainsi, le mangaka s'attaque cette fois au concept d'adaptations live d'œuvres connues, aussi bien pour développer le parcours du jeune homme et ses retrouvailles avec Kana que pour pointer du doigt cette forme de divertissement orchestrée à des fins purement pécunières. Le propos peut sembler extrême mais n'en demeure pas moins fascinant puisqu'il se penche sur plusieurs points de vue de personnages, et pas seulement celui d'Aqua. Sachant que l'auteur lui-même a vu son œuvre phare profiter d'une telle adaptation, il semble en bonne position pour évoquer toute cette réflexion, et ce en apportant la nuance nécessaire pour ne pas tomber dans un discours excessif.
Oshi no Ko pose donc de nouvelles bases avec un second tome qui poursuit son optique de dénonciation du milieu, en opposant les rêves d'artistes aux ambitions mercantiles de producteurs, tout en décortiquant peu à peu le chemin des trois personnages centraux dans ce milieu. Le récit conserve son petit côté suspense de par la quête d'Aqua, mais étoffe surtout tout une aventure des protagonistes dans ce monde entre art et business, avec sérieux quand il le faut, ainsi qu'un zeste d'humour. La formule est confirmée et celle-ci prend sans mal, confirmant tout le potentiel de l'œuvre conjointe d'Aka Akasaka et Mengo Yokoyari. Une belle surprise que nous n'avions pas forcément vu venir.
Quelle surprenante amorce fut le premier volume d'Oshi no Ko, tranche de vie teintée de suspense écrite par Aka Akasaka et dessinée par Mengo Yokoyari, mettant en exergue et sans concession le monde impitoyable du show-business. Les airs fantastiques de la série servaient surtout de prétexte pour lancer un scénario qu'on pouvait croire tout tracé... Jusqu'à ce que le twist final (bien que fortement sous-entendu au début des différents chapitres) ne redistribue totalement les cartes, plantant un objectif revanchard chez le héros, mais tout en conservant l'intérêt des auteurs pour le monde du divertissement audiovisuel.
Le premier tome était une longue et étonnante amorce, aussi les choses sérieuses semblent débuter avec ce second volet, prenant place après une ellipse de quelques années. A ce titre, Kurokawa ne s'est pas trompé en publiant les deux premiers opus en simultanée. Outre la cruauté de laisser le lecteur sur sa faim après le volet premier, c'est bien avec cette suite que l'on comprend davantage les enjeux, et là où l'histoire veut en venir. Ce sont alors deux protagonistes adolescents que nous retrouvons, tous deux étant confrontés à leur manière au monde du show-business. Oshi no Ko évolue alors sur une double optique, celle de l'entrée de Ruby dans l'univers des idoles d'une part, et le plan de vengeance d'Aqua ce l'autre. Deux trames complémentaires tant toutes deux permettent aux héros de côtoyer cet univers sans scrupule sous des angles différents. Ainsi, si Ruby choisit la voie de la musique par le prisme du girls band, Aqua, lui, va chercher à évoluer devant les caméras, afin de mieux atteindre son objectif.
Mais bien qu'il y ait cette complémentarité dans l'écriture, l'intrigue se focalise surtout sur le point de vue du garçon, en ce qui concerne ce volume. Voilà l'occasion pour lui de balayer les premières pistes dans le but de dénicher son père biologique, ce qui fait directement évoluer l'intrigue, ne serait-ce légèrement. Et au-delà de ça, toute cette histoire (particulièrement prenante) est aussi une occasion pour Aka Akasaka d'étoffer son discours sur l'univers du showbiz qui est particulièrement virulent. Ainsi, le mangaka s'attaque cette fois au concept d'adaptations live d'œuvres connues, aussi bien pour développer le parcours du jeune homme et ses retrouvailles avec Kana que pour pointer du doigt cette forme de divertissement orchestrée à des fins purement pécunières. Le propos peut sembler extrême mais n'en demeure pas moins fascinant puisqu'il se penche sur plusieurs points de vue de personnages, et pas seulement celui d'Aqua. Sachant que l'auteur lui-même a vu son œuvre phare profiter d'une telle adaptation, il semble en bonne position pour évoquer toute cette réflexion, et ce en apportant la nuance nécessaire pour ne pas tomber dans un discours excessif.
Oshi no Ko pose donc de nouvelles bases avec un second tome qui poursuit son optique de dénonciation du milieu, en opposant les rêves d'artistes aux ambitions mercantiles de producteurs, tout en décortiquant peu à peu le chemin des trois personnages centraux dans ce milieu. Le récit conserve son petit côté suspense de par la quête d'Aqua, mais étoffe surtout tout une aventure des protagonistes dans ce monde entre art et business, avec sérieux quand il le faut, ainsi qu'un zeste d'humour. La formule est confirmée et celle-ci prend sans mal, confirmant tout le potentiel de l'œuvre conjointe d'Aka Akasaka et Mengo Yokoyari. Une belle surprise que nous n'avions pas forcément vu venir.