Orochi Vol.2 - Actualité manga
Orochi Vol.2 - Manga

Orochi Vol.2 : Critiques

Orochi

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 21 Octobre 2020

Sous les traits d'une jolie jeune fille, la dénommée Orochi ne vieillit pas et parcourt les lieux du Japon et les époques en jetant parfois son dévolu sur certaines personnes, en tant que simple observatrice, ou alors en essayant parfois d'influer en bien sur leur vie grâce à ses pouvoirs. Mais parfois, rien ne peut empêcher les vices de la nature humaine à frapper...

Avec ce deuxième pavé d'environ 330 pages, le maître de l'horreur Kazuo Umezu, à travers son héroïne atemporelle, nous propose trois nouvelles histoires: les deux premières d'environ 120 pages chacune, et la dernière d'environ 90 pages.
Dans la première, un couple fête le premier anniversaire de son bébé en s'extasiant, persuadé que l'enfant a déjà un brillant avenir tout tracé à l'image de celui de son père, avant qu'un voleur muni d'un couteau ne surgisse en provoquant un véritable drame... Intriguée puis touchée, Orochi s'immisce alors dans la vie de l'enfant en question, l'observant voire essayant de l'aider de ses jeunes années jusqu'à son adolescence. Car en plus d'être le sujet de moqueries et de dégoût à cause de sa cicatrice dans le coup, il n'a aucun ami et ne se voue qu'à des études acharnées comme le lui force sa mère... Mais quel secret y a-t-il derrière tout ça ?
Dans la deuxième, Orochi, intriguée par le concept de village natal, suit un homme qui, après avoir été arnaqué et avoir a tourné en ville, décide de rentrer dans la petite bourgade provinciale de son enfance, revoyant alors pour la première fois depuis très longtemps ses parents et ses vieux amis. Mais dans l'ombre, d'inquiétants événements se produisent, du fait de la présence d'un enfant très particulier et que tous les habitants craignent...
Dans la troisième, Orochi emménage dans un immeuble de ville et est bientôt confrontée à un nouveau voisin, un petit garçon que tout le monde appelle le menteur car seuls des mensonges sortent de la bouche de cette petite teigne, à tel point que même notre héroïne en vient à le détester. Mais quand survient réellement un terrible drame meurtrier et que le menteur en est le seul témoin, forcément personne ne le croit quand il en parle à son entourage, et le voici bientôt traqué en ne pouvant compter que sur lui-même... pour quelle issue ?

Avec trois récits aux ambiances assez différentes et où Orochi se montre sous des jours assez différents, on peut dire que Kazuo Umezu sait plutôt bien varier les plaisirs. Quand l'inquiétude plane sur une tranche de vie plus sordide qu'il n'y paraît dans la première histoire, le deuxième récit se pare d'une touche de fantastique dans un cadre rural où l'horreur est visuellement un peu plus crue, tandis que la dernière livre un récit à suspense meurtrier un petit peu plus réaliste. Quant à notre héroïne, elle oscille entre affection, curiosité ou détestation envers les trois personnages qui attirent ici son intérêt. Umezu cherche à chaque fois à offrir un climax bouleversant vers la fin, avec une réussite particulière pour la première histoire (tandis que celui de la deuxième histoire est plus gros), et sait profiter de l'ensemble pour brasser rapidement nombre de sujets autour des vicissitudes humaines: le désarroi social (pauvreté, famine...), le meurtre, la haine, la vengeance, le rejet de la différence, le mensonge... mais s'il y a bien un point commun à ces histoires, ça reste l'enfance (et ses rapports retors avec l'adulte et les parents), que celle-ci soit bafouée, brisée, au contraire à l'origine des maux...

Après un bon premier pavé, Orochi revient donc avec un deuxième volume encore plus réussi, Kazuo Umezu peaufinant un peu son style, sa narration et ses sujets, ce qui nous laisse forcément espérer une suite allant crescendo en qualité.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs