Orbitaria Vol.4 : Critiques

Kidou Teikoku Obitaria

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 23 Décembre 2015

Alors qu'Al, à la tête de l'Ultime Pays Céleste, s'apprête à répondre à l'attaque du Pays Nocturne des Cendres, il est interrompu par Akinakes, le pilote de l'Eternel Pays d'Acier, qui souhaite éviter que le jeune garçon ne s'engouffre dans la voie de la destruction... Quelle sera l'issue du conflit ? Qu'adviendra-t-il des différents pays ?
Vous ne le saurez jamais.

En effet, si l'on avait toutes les raisons de craindre le final d'Orbitaria, cette crainte ne fait que se confirmer, et, pire, s'intensifier au fil de la lecture de ce quatrième et dernier volume, qui ne conclut rien, tout simplement, et où l'auteur prend une voie on ne peut plus discutable en nous plongeant rapidement dans une succession de flashbacks qui dévoilent certes des éléments intéressants sur le passé de l'Ultime Pays Céleste ou sur celui de Walfran, mais qui s'avèrent surtout désastreux dans la façon dont Masakazu Ôi mène tout ça.
Dans les volumes précédents, l'un des gros problèmes du récit était une narration beaucoup trop rapide, passant sans cesse du coq à l'âne, ce qui nuisait au rythme et ne facilitait pas la bonne compréhension des choses, mais on s'y retrouvait quand même. Mais ici, le problème est encore plus présent, l'auteur vomissant constamment un flot d'informations, de nouveaux pays aux noms impossibles à retenir et de nouveaux personnages sortis de nulle part, le tout sans la moindre transition, ce qui fait qu'on finit par ne plus rien comprendre, par se perdre dans une gestion du temps hasardeuse (à certains moments, on ne comprend pas quand exactement se passent les choses)... et tout ça pour quoi ? Hé bien, on se le demande. Car on a beau connaître à la fin certaines facettes du passé, on reste dans l'absence totale de réponses concernant le présent. Quid de ce qu'il advient de l'Ultime Pays Céleste ? Du Pays Nocturne des Cendres ? D'Al ? De ses amis ? D'Enkidu ? De Prau Zlau ? Aucune idée.

Et mieux vaut ne pas chercher à comprendre certains moments qui font tache, comme ce petit passage où Walfran enfant se retrouve nue sans raison, ou quelques moments d'action expéditifs et rendus incompréhensibles, car ils sont mal amenés. Dommage, car à côté de ça, d'autres petites choses étaient plus enthousiasmantes, comme les petits clins d'oeil (à Laputa par exemple), et les références à l'Utopie de Thomas More qui laissaient deviner un récit ambitieux.

Car la problème est finalement là : avec ce déferlement incompréhensible de nouvelles choses, les nombreux enjeux posés auparavant, ou l'univers qui pouvait devenir très important, on reste sur l'impression que Masakazu Ôi voulait proposer une oeuvre riche et ambitieuse, mais qu'il a dû (mal) précipiter tout cela dans un final bâclé qui ne conclut rien. Comme une oeuvre bourrée d'idées, mais morte après avoir à peine éclos. Et l'on ne peut rien reprocher à l'édition de Doki-Doki qui reste vraiment qualitative, autant dans la qualité d'impression que dans la traduction qui s'en tire avec les honneurs dans ce méli-mélo. Mais difficile de faire plus frustrant, notre principale pensée en refermant cette fin étant celle présente à la dernière page du manga : "Pourquoi ?"


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
5 20
Note de la rédaction