Orange Lips - Actualité manga

Orange Lips : Critiques

Kuchibiru ni Suketa Orange

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 11 Juillet 2013

Le dernier petit yuri de Taïfu fait sa presse avec une couverture plutôt sensuelle et délicate, dans les tons orangés et blancs qui accompagnent bien le titre. C’est la première œuvre de l’auteur que l’on découvre en France, et l’on y va, curieux et intéressés par le peu de yuri qui sortent. On espère toujours avoir une bonne surprise. Dans ce one-shot, comme dans bien d’autres, on a droit à une histoire principale qui prend quelques chapitres et les trois quarts du tome environ. Ensuite, les petites nouvelles se succèdent au nombre de deux, pour nous faire découvrir d’autres pistes de la part de l’auteur. Tout commence dans un lycée de campagne, où Chizuru vit une existence tranquille et sans heurts. Elle a un groupe d’amies fidèles avec qui elle traîne, un peu à l’écart des gens populaires et autres stars de son école. Rien ne vient contrarier son quotidien, jusqu’au jour où une jeune fille de Tokyo est transférée dans sa classe. Kanae est belle, a les cheveux longs, a un corps attirant qu’elle sait mettre en valeur avec des habits adaptés et du maquillage qui la rende immédiatement populaire. D’ailleurs, le groupe des gens « beaux » et connus du lycée tente de l’approcher pour l’intégrer. Mais Kanae n’est pas seulement belle, elle est également très gentille et vient d’elle-même intégrer le groupe de Chizuru, changeant sa vie au passage. En effet, Kanae va métamorphoser les amies de Chizuru en leur donnant des conseils de beauté, les rendant belles et féminines, mais laissant cette dernière à part qui, timide, ne fait que regretter ses anciennes amies et envier la beauté de Kanae qui resplendit dans la couleur orangée du crépuscule.

Le titre provient de la détermination de Chizuru à acheter le même gloss orangé que Kanae, la couleur lui faisant penser au soleil jouant dans ses cheveux or et ses yeux gris. C’est grâce à ce gloss que la jeune fille comprendra la réelle nature de ses sentiments pour son amie. Elle veut embrasser ces lèvres, et si elle le cache bien pour ne pas être jugée, Chizuru est amoureuse de Kanae. Comblant seule son désir d’être touchée par cette jeune fille qu’elle pense indifférente, qu’elle ne fut pas sa surprise en découvrant que cette situation ne durera pas bien longtemps. L’auteur nous entraîne dans des sentiments adolescents, où la découverte de l’amour et de l’autre sont des choses primordiales. Le côté yuri ressort plutôt bien, grâce à la douceur des personnages et on sent bien le tabou, la différence que ressent Chizuru. Le désir féminin est également bien mis en avant, avec une lycéenne qui n’hésite pas à se donner du plaisir, à en demander, à désirer. C’est un bon point que de n’avoir pas joué sur le platonique à tout prix, et la poésie et la fascination de Chizuru pour Kanae est légitime pour une jeune fille. Jusqu’ici c’est donc plutôt pas mal, sauf que l’on tombe tout de même rapidement dans le cliché. La jeune fille timide, introvertie et peu mise en avant physiquement tombe amoureuse de la star du lycée qui prend les devants et devient plus autoritaire dans la relation … Le schéma est malheureusement très classique, et ce même si l’auteur s’en tire bien avec quelques ficelles importantes telles que la place de la sexualité et du regard des autres.

Bref, c’est bien traité par endroits et finalement, ça ne nous laisse pas un souvenir impérissable. Les caractères sont vraiment trop clichés et trop peu complexes pour que l’on s’attache réellement aux personnages. Et que dire alors des deux autres histoires, qui ne sont là que pour amener des scènes entre jeunes filles, en bon fan service. C’est clairement ça et ob ne va pas plus loin, sans jamais découvrir les héroïnes de ces pages éphémères. Tant pis. Le graphisme est assez rond et plein, mettant en avant les formes des jeunes filles, notamment sur les lèvres où l’auteur s’applique à créer un relief, au vu du titre de son histoire principale. On regrette un peu le manque de logique dans la taille de la poitrine de ces demoiselles japonaises, et le manque d’expressivité. Le dessin leur prête à toutes des visages un peu vagues, des regards perdus et un manque cruel de nuances dans les sentiments éprouvés. De plus, il existe une certaine différence entre l’histoire où Chizuru apparait comme une petite file, presque, et les scènes de sexe où elle parait avoir trois ans de plus. Dommage. L’édition de Taïfu nous propose une page couleur, une traduction correcte mais toujours des onomatopées non adaptées entièrement, aux goûts des uns ou des autres. L’épaisseur des pages ne semble pas tout à fait suffisante pour ce récit où la transparence est de mise, sans doute à cause de la pauvreté des arrières plans de l’auteur. Enfin, le prix nous fait bien plaisir puisqu'il est inférieur aux tarifs habituels de Taifu pour le yaoi, et pour la taille du manga cela parait tout à fait justifié.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
NiDNiM
15 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs