Oh-Roh Vol.1 : Critiques

Oh Roh

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 09 Octobre 2008

On ne peut s’empêcher de se dire qu’il faut être un peu masochiste pour vouloir lire Oh-Roh après l’atroce Japan, en effet, il s’agit de la deuxième collaboration de Buronson (scénariste de Ken, Sanctuary et autres titres) et de Kentaro Miura (auteur de Berserk), et pourtant Oh-Roh n’a pas grand chose de comparable à l’horreur qui a précédé !

Sur le papier une telle collaboration ne peut laisser que rêveur, et enfin on se dit qu’on le tient ce petit bijou issu de deux auteurs talentueux !
Pourtant cela commence à peu prés de la même façon, sans que l’on sache pourquoi ni comment (et on ne le saura jamais) le héros est téléporté dans le passé et va devoir s’adapter à son nouvel environnement !
Ce one shot connaît pas mal de défauts, il faut le reconnaître, comme notamment ce voyage dans le temps sorti de nulle part. On retrouve le personnage féminin potiche (et on reconnaît la misogynie de Buronson) ne servant à rien d’autre qu’à tomber enceinte pour donner naissance à un garçon ; cette même jeune femme passe du Japon contemporain à la Chine du 13e siècle, et bien entendu, il n’y a aucun problème de communication, et surtout on retrouve ce petit coté narcissique, presque nationaliste : le célèbre conquérant Gengis Khan se trouve être Japonais…et ben tiens ! Pour la défense des auteurs, cette théorie avait déjà été évoquée auparavant, ce que les auteurs s’empressent de signaler, comme pour se dédouaner…
Mais à coté de cela le titre dispose de bien des qualités qui font que ces défauts se font oublier ! Le voyage dans le temps en lui même devient vite intéressant car le héros sait ce qui adviendra de Gengis Khan (l’histoire se passe en 1213, et le Khan ne doit mourir qu’en 1227, autrement dit 14 ans aprés), se pose alors des questions relatives aux paradoxes temporelles, l’histoire ne doit pas être changé, sinon c’est toute l’Asie et sans doute le monde entier qui en sera affecté ! Ajoutez à cela des personnages intéressants (excepté bien entendu le pauvre personnage féminin du titre), charismatiques et plutôt bien travaillés pour un one shot. Les affrontements sont bien faits, maîtrisés et haletants, rien à voir avec l’insipide Japan. Et même le fait que le Khan soit en fait Japonais, finit par servir l’histoire !

On retrouve un peu l’ambiance de Berserk et de Ken dans ce titre, on a la sauvagerie du premier et la droiture et l’aspect imposants (ou presque) des personnages du second. Ajoutons à cela le graphisme de Miura, pas encore au sommet de son art mais déjà très attractif (il ne faut pas s’arrêter à la couverture qui ne rend pas hommage à l’auteur).

Bref on a ici un titre d’une grande qualité, vraiment prenant, avec une histoire solide ! Ne vous laissez pas influencer par le ratage de Japan sous prétexte que les deux titres sont issu de la même collaboration, passer à coté de Oh-Roh serait une erreur !


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Erkael
17 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs