Critique du volume manga
Publiée le Mardi, 29 Juillet 2025
La « mort » de Shûya était un plan rondement mené par Kilihito pour infiltrer Masaru dans les rangs de l’ennemi, et ainsi débusquer sa planque. Désormais, il ne tient qu’à l’ex-capitaine de la division commando de négocier avec les propriétaires de la casse, un groupe de travailleurs immigrés, pour laisser Kilihito lancer l’assaut final.
De son côté, Kyôranki pleure la mort de Nikaku, mais cherche la garantie quant au décès de Shûya, craignant un coup fourré…
La guerre qui oppose Kilihito à Kyôranki ne nous laisse aucun répit. Outre son intensité de tous les instants, l’arc a su nous impressionnant par sa grande humanité, grâce à des développements de personnages devenus touchants, brouillant toute la possible dichotomie dans ces rapports de force. Étant donné les drames récemment survenus, cette émotion est encore très présente dans ce seizième volume. La mort de Nikaku laisse indéniablement des traces, et ce dans les esprits des deux camps. Difficile d’être insensible à ce ton qui marque tout le drame de l’histoire de Kilihito, dont la génération actuelle et la précédente, autrefois soudées, sont maintenant deux ennemis jurés près à s’écharper.
Toutefois, le cœur du volume vient des préparatifs en vue d’un affrontement décisif entre les deux groupes. Dans les différentes manœuvres narrées dans le récit, la tension ne manque jamais, surtout quand il s’agit de montrer les déboires de Masaru lors de négociations tendues avec un groupe de travailleurs immigrés. A ce titre, OUT développe davantage sa portée sociétale liée au monde underground, celui des laissés pour compte. La série aborde ça de manière terre à terre par la vision de Masaru, mais aussi sur le plan philosophique grâce à un grand discours d’Atsushi pour motiver ses troupes. On sent bien que Tatsuya Iguchi, l’auteur du manga, a une vision de la société de l’ombre et souhaite en parler à travers son histoire et ses personnages. La démarche est d’autant plus louable qu’elle ne délaisse jamais l’humanité de ses personnages et met de côté les grosses ficelles et autres caricatures, tout en constituant un excellent parallèle avec Tatsuya, le protagoniste, qui cherche justement à embrasser la voie de la société en acceptant sa réhabilitation. Mais pourra-t-il assumer ce choix jusqu’au bout ? Le protagoniste ayant été très en retrait lors des quatre tomes précédents, on peut croire que les enjeux qui le concerne seront de nouveaux mis en avant lors des prochains opus.
En bref, OUT reste aussi endiablé que lors des précédents tomes, et se dirige vers ce qui ressemble à un climax d’arc. Par ses différentes orientations, le récit reste extrêmement bien calibré, multiplie ses richesses scénaristiques, et nous laisse impatients de la prochaine fournée de volumes.