Nyu Boy - Actualité manga

Nyu Boy : Critiques

Shucchou Host Nyu Boy

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 16 Mai 2019

Tout juste sorti en ce mois de mai dans la collection Hana des éditions Boy's Love, Nyu Boy est le tout premier (et, à ce jour, le seul) manga de Ryo Shinou. Prépublié en 2018 au Japon sous le titre Shucchou Host Nyu Boy dans le magazine Canna des éditions Printemps Shuppan (le magazine de Hidamari ga kikoeru, Je pense à toi...), ce récit en 5 chapitres (plus un épilogue, pour un total de plus de 170 pages) nous fait suivre une rencontre plutôt inattendue pour Kei Katagiri, le plus populaire escort boy de la boîte de prostitués où il travaille. Beau et doué, le jeune homme plaît beaucoup aux femmes qu'il entretient, et reste l'une des valeurs sûres aux yeux de son patron. Il n'y a normalement aucune raison que ça change... du moins, jusqu'à sa rencontre avec une nouvelle cliente un peu particulière, qui lui demande un cours de plaisir sexuel... et qui s'avère être en réalité un homme du nom de Kôji Naruse ! Kôji veut à tout prix que Kei s'occuper de lui comme s'il était une femme, ce qui n'enchante pas l'escort boy, d'autant plus que la boîte où il travaille est normalement réservée aux femmes. Mais étant donné que Kôji a payé, Kei décide tout de même de lui donner un cours quelque peu... particulier. Sans savoir encore que ce choix sera le point de départ de quelques problèmes. Et, peut-être, d'une histoire d'amour inattendue.

Si le début de Nyu Boy entame les choses de façons somme toute très classique, assez rapidement (à partir du chapitre 2, on va dire), la mangaka trouve bien ses marques en développant une petite histoire qui parvient à jouer tour à tour sur différentes ambiances. Ainsi trouve-t-on plusieurs notes d'humour idiot qui peuvent être très efficaces, mais aussi une forte dose d'érotisme avec quelques scènes de sexe entièrement non censurées, assez intenses et très explicites et sexy (corps luisants, gros plans...). Mais surtout, Ryo Shinou arrive à tirer assez bien parti de la part sentimentale: celle-ci a beau être plutôt rapide dans l'évolution des sentiments amoureux des deux héros, elle approfondit assez efficacement Kei et Kôji, en particulier ce dernier qui, depuis toujours, vit très mal son homosexualité. Il n'a jamais connu qui que ce soit comme lui dans son entourage, a subi des remarques qui lui ont fait penser qu'il est anormal, a peur du regard des autres... L'autrice évoque ainsi la place délicate que peut encore avoir l'homosexualité sous le regard des autres, elle évoque cela assez rapidement et sans non plus rentrer dans les détails, mais elle l'évoque avant tout en dégageant beaucoup de détresse et d'intensité dans son personnage de Kôji, jeune homme qui sait se faire attachant et passionné.

Du côté des dessins, en dehors de l'érotisme qu'on a déjà évoqué, le résultat n'est pas mal du tout. Entre humour, dureté, tranche de vie, la dessinatrice sait bien adapter son trait selon les ambiances (par exemple, les cases comiques offrent un trait très simple et relâché), et est capable de livrer des planches très intenses dans les sentiments et d'offrir des expressions faciales et des regards très marqués. Certaines pages par-ci par-là dévoilent plus d'inégalités et de relâchements qui montrent bien qu'il s'agit de la toute première oeuvre de la mangaka, mais dans l'ensemble Ryo Shinou s'en sort très bien, et livre dans l'ensemble une oeuvre efficace, à forte teneur érotique, mais développant aussi une petite histoire réussie pouvant faire passer par des émotions bien différentes.

L'édition française est, dans son ensemble, agréable à prendre en mains. Le papier allie souplesse et épaisseur, l'impression est bonne, la première page en couleur constitue toujours un sympathique petit plus, et la traduction de Laurie Asin est très fluide en sachant s'adapter aux différentes ambiances.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15 20
Note de la rédaction