Nyankees Vol.6 - Actualité manga

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 08 Avril 2021

Au bout de la bataille féline au sein de l'entrepôt, seul Ryûsei est resté debout face à Madara, qu'il est enfin parvenu à vaincre. A la question posée par notre héros pour retrouver son maître, Madara a alors répondu de la plus dramatique des manière: voici déjà longtemps que Gekka serait mort, seul, dans la misère... Et comme si ça ne suffisait pas, Madara, lui-même tourmenté, retourne à Ryûsei une autre question bourrée d'amertume: dans le fond, que savait-il de Gekka ? Pour le chat vaincu, l'heure est alors venue d'évoquer son propre lien avec Gekka, et cela passe par l'abord du plus tragique des passés...

Principal antagoniste de Nyankees, Madara manquait encore d'un traitement plus approfondi, d'un mobile à ce qu'il a fait... Un développement qu'Atsushi Okada a fort logiquement réservé pour le dernier volume de la série, choix loin d'être anodin tant l'abord de Madara et de son passé se veut fort et lourd de sens, en permettant au mangaka d'évoquer bien des choses.

On commence alors ce tome en découvrant ce que fut la vie de Madara jusqu'à présent, une vie expliquant très bien pourquoi ce chat a ensuite eu le comportement qu'il a montré au fil de la série. Une vie de misère, une vie d'exclusion, particulièrement atroce, tragique et injuste dès sa naissance, et qui commence déjà à interroger sur pas mal de choses: le rapport que les chats et plus encore les chats des rues peuvent avoir avec les humains, la vision de cette même espèce humaine vis-à-vis des chats (certains les maltraitent, d'autres les soignent... ne somme-nous pas bizarres ?), le mode de vie de ces chats des rues (y a-t-il un sens dans leur existence ?)... soit des questions pouvant trouver écho dans notre propre condition humaine parfois, et offrant alors une symbolique supplémentaire au choix de l'auteur de représenter ses personnages félins sous forme humaine.

"Pourquoi les chats des rues mènent-ils cette vie ?"

Ces thématiques, une fois installées, ne font alors qu'imprégner en permanence la dernière ligne droite du récit, une fois le flashback achevé, car il reste encore des choses à régler pour ces personnages félins. Choses qui, bien souvent, mettront de plus belle en lumière les thématiques installées. Que ce soit le choix de Madara, la vérité sur ce qu'est exactement devenu Gekka, les cas de chats en particulier comme Mocchi, les décisions prises par les différents félins pour peut-être vivre ensemble... Okada n'oublie rien (pas même Mr Moke, qui aurait pu être zappé !), et tout semble avoir un sens, avoir quelque chose à dire. Que ce soit sur la vie de ces chats, sur notre rapport à eux, ou sur nous-mêmes.

"On est tous différents, et la race n'a strictement aucune importance."

A tout ceci s'ajoute un rendu visuel toujours aussi soigné, intense quand il faut, réaliste et touchant à d'autres moments... Et avec même quelque très beaux instants de mise en scène, à l'image de ces quelques pages idylliques où l'auteur se débarrasse de tout découpage, pour nous laisser simplement profiter, comme dans un idéal, de ce chat rêvant de bonheur.

"Même s'ils ne brillent que l'espace d'un instant... les chats vivent leur vie avec intensité !"

Nyankees s'offre alors une dernière ligne droite suffisamment aboutie, avec juste ce qu'il faut d'ouverture à la fin, et avec nombre d'éléments touchants et intelligents, ce qui serait presque un peu inattendu pour une oeuvre qui semblait commençait comme une simple comédie de baston féline. En somme, le combo furyô/félins fait ici très bon ménage, pour nous offrir une série qui, en dehors de quelques rallonges au milieu, s'avère vraiment réussie.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16.25 20
Note de la rédaction