Noragami Vol.12 : Critiques

Dans le corps du lycéen dont il a pris possession, le père de Yato, épaulé par Mizuchi/Nora, part à la rencontre de son enfant, avec semble-t-il, la ferme intention de semer la discorde entre lui, Yukine et Hiyori. Une intention qui semble se confirmer lorsque Nora, de son propre chef, part attaquer le jeune shinki de Yato. Ce qui nous offre un début de tome amenant d'emblée une certaine tension, d'autant qu'en parallèle Bishamon et Tenjin poursuivent difficilement leur enquête pour découvrir qui est le véritable mage, et que de nouvelles choses se dévoilent, notamment sur les ambitions que le père de Yato pour Yukine, ou sur les raisons faisant que Yato ne peut contre-attaque face à son père. Cela dit, c'est encore un autre mystère qui anime considérablement un tome riche, très riche.

Le "Secret des dieux". A ces mots, Hiyori ne peut qu'être intriguée, car ce fameux secret semble impliquer beaucoup de choses. Des choses aussi mystérieuses que possiblement graves, à tel point qu'elles poussent même Yato à mentir à son shinki... Que cache donc exactement ce Secret des dieux résidant dans la vie passée des shinki ? Pourquoi Yato refuse-t-il catégoriquement de révéler à Yukine sa vie passée ? On peut dire qu'Adachitoka, tout en apportant quelques éléments de réponse, fait très bien monter le mystère dans ce début de tome... avant que la suite n'arrive en révélant énormément de choses, dès lors que Hiyori se retrouve plongée dans les souvenirs de Yato.

A travers le regard de Hiyori, l'heure est donc venue de découvrir toute une facette du passé du héros de Noragami. Sa naissance, l'influence de son père, sa relation avec Mizuchi... On savait déjà que celui qui était alors nommé Yabuki à l'époque avait une face extrêmement sombre, qu'il avait tué à de nombreuses reprises, et l'occasion nous est enfin donnée de découvrir plus en détail tout cela, et plus précisément les circonstances ayant fait du jeune garçon un assassin... jusqu'à une rencontre ayant changé sa façon de voir le monde que lui avait imposé son père. On découvre avec beaucoup de plaisir la dénommée Ôki, son caractère plus positif contrastant avec la vie meurtrière que Yabuki connaissait jusque là comme unique vérité, et l'impact que sa présence a eu sur notre héros. Les visuels d'Adachitoka, fins et parfaitement encrés, ont rarement été si puissants, en ceci qu'ils alternent avec brio les moments d'horreur durant les meurtres, et les phases plus douces et positives aux côtés d'Ôki. Tandis qu'en filigranes, nous comprenons enfin beaucoup mieux pas mal de choses : les origines du nom Yato, les raisons pour lesquelles Mizuchi possède une personnalité si sombre et dépourvue de sentiments, le lien de cette dernière avec notre héros, ou même quelques éléments du passé de Tenjin/Michizane. C'est parfaitement cohérent par rapport à tout ce qui a eu lieu précédemment dans la série, c'est riche, c'est excellent en termes d'ambiance et de graphismes... et tout est là pour nous amener jusqu'à des toutes dernières pages marquant autant un véritable drame dans le passé de Yato qu'une cruelle vérité concernant ce fameux "Secret des dieux"...

Au final, on tient un tome véritablement charnière, sur lequel il n'y a vraiment pas grand-chose à redire (allez, pour chipoter : la façon un peu facile dont Hiyori se retrouve plongée dans les souvenirs de Yato). Adachitoka sait où elle va, mène impeccablement son récit.