Nomi & Shiba Vol.1 - Actualité manga

Nomi & Shiba Vol.1 : Critiques

Nomi × Shiba

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 23 Novembre 2021

Quasiment un an pile après leurs premières incursions dans le yaoi via les sympathiques one-shot Everyday is a Good Day et J'en croque pour toi !, et seulement quelques semaines après la conclusion de la série en 3 tomes Comme un adieu de Takako Shimura, les éditions Akata récidivent en ce mois de novembre en publiant deux nouvelles oeuvres estampillées boy's love, avec d'un côté le dénommé Old Fashion Cupcake sur lequel nous sommes déjà revenus, et de l'autre l'oeuvre qui nous intéresse dans ces lignes: Nomi & Shiba.

Toujours en cours au japon avec actuellement 2 volumes parus, cette série est prépubliée dans son pays depuis 2019 dans le magazine Kimi Koi des éditions Shûeisha sous le titre NomixShiba. Il s'agit du tout dernier succès de Tohru Tagura, mangaka déjà connue chez nous pour les titres Love Stories et plus récemment Maux Mêlés. A l'origine prévu comme un one shot, ce manga adolescent a rencontré un tel succès qu'il en est devenu une série.

Dans un lycée pour garçons avec internat, Shiba et Nomiya partagent la même chambre. Le premier est un garçon d'apparence un peu frêle et féminine, tellement mignon qu'il fait même craquer plusieurs mecs de l'établissement, plus encore depuis qu'il est apparu déguisé en fille au concours de miss du bahut (oui oui, un concours de miss dans un lycée pour garçons), à son grand désarroi. Et le deuxième est un garçon grand et sportif qui vient souvent en aide à Shiba quand ce dernier est convoité par d'autres garçons. Ca aurait pu s'arrêter là, sauf qu'aucun de ces deux adolescents n'ose s'avouer un amour qui, pourtant, est mutuel ! Shiba s'est mis en tête que Nomiya doit détester les gays, tandis que Nomiya essaie constamment de se mettre en tête qu'il n'a aucune attirance pour les garçons afin de ne pas décevoir sa famille. C'est ainsi que tous deux se tournent autour sans oser franchir le cap, par peur. Alors même qu'absolument tout leur entourage a déjà totalement cerné leurs sentiments réciproques...

Sortant de sa narration plutôt posée et calme vue dans Love Stories et Maux Mêlés, Tohru Tagura livre ici une pure comédie qui se veut portée par un rythme assez entraînant et, surtout, par un bon paquet de choses prêtant à sourire. En tête, il y a bien sûr le côté un peu bêta de ces deux personnages principaux ne captant rien de leur amour mutuel, situation amusante bien renforcée par le fait que leurs potes, autour d'eux, sont tous au courant. D'ailleurs, les potes en question ne sont pas en reste pour animer les pages, parfois avec exubérance, entre l'ouvertement gay tantôt amusé tantôt agacé par nos deux héros (et qui leur sert de confident à tous les deux !), l'adepte de photos gênantes, le fan de travestis qui veut à tout prix déguiser Shiba en fille... sans oublier un adolescent tombé tellement sous le charme de Shiba pendant le concours de miss que, bêtement, il s'est persuadé qu'il s'agit réellement d'une fille et lui fait des avances en tant que tel.

Mais derrière l'humour léger, la mangaka parvient également à esquisser différentes petites choses, qu'elle accompagne toujours soigneusement avec son dessin propre et expressif. En tête, il y a évidemment différentes choses touchant à l'homosexualité, comme la peur d'être rejeté en avouant son amour à un garçon ou en faisant son coming out, ou la crainte de décevoir ses proches. Mais il y a également toutes ces petites choses assez typiques de l'adolescence et des premiers émois, que Tagura parvient plutôt bien à capter.

En résulte une lecture franchement sympathique, porté par son humour teinté de tendresse envers une galerie de personnages parfois un peu idiots mais souvent attachants. Qui plus est, la mangaka a le bon goût de ne pas s'enfoncer dans un schéma qui aurait pu être redondant et répétitif puisque, au fil des pages, il y a déjà de nette évolution entre nos deux héros.

Côté édition, on a droit à une copie très soignée. La jaquette proposée par Tom "spAde" Bertrand est très proche de l'originale japonaise, le papier assez épais et sans transparence permet une très bonne impression, le lettrage d'Elsa Pecqueur est très convaincant, et la traduction d'Aline Kukor est aussi limpide que vivante.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15 20
Note de la rédaction