Critique du volume manga
Publiée le Vendredi, 06 Septembre 2024
L'arrivée de Sensei et de ses compagnons d'aventures à Goryune n'a pas été de tout repos: non seulement ils ont appris que leur chère Boulette n'est autre que Mathilda, la princesse du royaume des demi-humains en quête de liberté, mais en plus son père le roi l'a forcée à redevenir une sage princesse en échange de quoi il a épargné nos héros. Laissant derrière eux la princesse, l'écrivain dépressif et les siens trouvent refuge dans une taverne où la serveuse Gothica, ancienne domestique du château royal, accepte bientôt de leur révéler le tragique passé de Mathilda. A cet instant-là, tous ignorent encore qu'une terrible menace vient de commencer à s'abattre sur Goryune: Kaibara, l'un des sept transfuges vainqueurs du Roi Haineux du Mal, est arrivé sur place dans le seul but de ravager et dévorer les habitants du pays afin de satisfaire son insatiable gourmandise...
Le schéma proposé par les auteurs ici est alors on ne peut plus simple: tout en découvrant dans les grandes lignes et somme toute très rapidement le douloureux passé de Boulette/Mathilda, nos héros vont devoir tâcher d'éliminer Kaibara avant que le carnage, déjà entamé, ne soit total. Dans les faits, rien ne surprend, tant on est une nouvelle fois sur des ficelles très classiques du genre, et pourtant la sauce prend suffisamment: les scènes d'action sont certes classiques mais limpides, Sensei nous accroche toujours aussi facilement par son désir de puiser son inspiration dans les histoires dramatiques des gens pour concevoir ses prochains écrits, et surtout notre héros se fait assez facilement un peu voler la vedette par l'intrépide demi-humaine féline, désireuse non seulement de sauver son pays, mais aussi de démontrer sa valeur en tant que combattante à un père qui a voulu trop la préserver suite aux drames du passé, au risque d'être trop castrateur. Même si, là aussi, on a déjà vu ça un millier de fois, il y a toujours un certain plaisir à voir des personnages comme Boulette tâcher d'avancer, de s'émanciper et de forger leur voie.
Que dire d'autre ? Eh bien, que même si l'on reste un peu déçu par le travail minime sur Kaibara (un ennemi très banal, au passé de gosse de riches cliché et au pouvoir classique et finalement peu exploité), cela est compensé par pas mal de bonnes petites choses, en tête desquelles l'intervention d'une Wordellia toujours assez intrigante, surtout dans sa part de tristesse qui continue de titiller Sensei. A l'arrivée, la lecture reste à nouveau suffisamment sympathique, à défaut d'être vraiment originale.