Critique du volume manga
Publiée le Mardi, 22 Octobre 2013
Raku et Chitoge commencent à s’habituer à leur « relation », un peu trop même, si bien qu’ils ne manquent pas d’oublier qu’ils doivent simuler leur couple et commettent bien des impaires, ce qui éveille les soupçons de Ruri, l’amie d’Onodera. Ainsi, Ruri met tout en œuvre pour que sa meilleure amie puisse avouer ses sentiment à Raku. Mais du côté de nos tourtereaux, chacun commence à découvrir l’autre sous un autre jour.
Alors qu’on craignait que Nisekoi commence à tourner en rond, le fléau des comédies sentimentales du genre, Naoshi Komi nous prouve qu’avec ce second tome, son manga est tout sauf statique. Le première grande partie du tome s’intéresse aux sentiments qu’éprouvent Raku et Onodera l’un pour l’autre : leurs sentiments réciproques ne sont pas un mystère, et le mangaka appuie cette évolution mais aussi le fait qu’Onodera soit la fille des souvenirs de Raku. Bien entendu, cela n’est pas sans éviter les divers quiproquos entre les deux amoureux factices, débouchant sur des situations inévitables dans ce genre de titre, mais dont l’intérêt est puisé dans l’évolution des relations entre Raku et Chitoge. Au final, le regard sur l’autre change pour les deux personnages, et le tout reste très cohérent tant les sentiments de l’un et de l’autre ne changent pas du tout au tout, l’évolution se veut progressive et donc plus juste. Bien-sûr, l’auteur n’oublie pas les gags ci et là dans l’interaction entre les deux personnages, même si c’est bien l’aspect relationnel qui est d’avantage mis en avant sur cette suite.
La fin du tome introduit un nouveau personnage, celui qui jouera très certainement le rôle classique du rival pour Raku. L’idée est peu inventive, c’est pourquoi le mangaka choisit de la pimenter, chose qu’il réussit très bien. Les standards habituels sont ainsi rompus tant Raku n’en a rien à faire de se faire piquer sa « copine », et la vraie identité de ce rival aura de quoi surprendre et émoustiller les lecteurs masculins sur les dernières pages de ce second volet.
Oui, Naoshi Komi semble savoir que ce type de comédie romantique a été maintes fois revisité dans le shônen, c’est pourquoi l’auteur tire son épingle du jeu en présentant au lecteur différentes surprises. D’une page, rien n’est statique, et les choses bougent dans l’histoire. Nous n’en sommes qu’au second volet que déjà, certains personnages apprennent la vraie nature de la relation entre Raku et Chitoge, un atout qui remet déjà les sentiments de certains personnages en cause, sans compter que certaines révélations mettent le doute sur la réelle identité de l’amour d’enfance de Raku. Bien-sûr, ça reste assez convenu dans l’ensemble, mais la manière donc le titre reste en mouvement permanent est réellement appréciable, on sent que l’auteur fait de son mieux pour s’éloigner le plus possible des clichés habituels, et il y parvient relativement bien. Ajoutons aux qualités du titre des personnages hauts en couleurs qui sont particulièrement appréciables. Malgré le caractère bien trempé de certains, les protagonistes parviennent à évoluer et se montrer touchant. Au second tome seulement, c’est un très bon point !
Le seul regret que l’on pourrait réellement avoir, c’est le côté « guerre de gang » qui est clairement mis de côté afin de présenter les mésaventures scolaires de nos héros. L’auteur a le temps d’y revenir, mais Nisekoi a tout à gagner de miser sur cet aspect de l’histoire afin de se démarquer des autres œuvres du genre.
Nisekoi n’est pas le manga qui révolutionnera la comédie sentimentale, c’est un fait. Mais les amateurs de ce genre retrouvent ici une intrigue en évolution constante, un désir de ne pas tourner en rond, un humour décapant et des personnages hauts en couleur et attachants. La lecture est un véritable plaisir pour cette série humoristique qui accomplit avec brio son rôle de divertissement, c’est avec un grand plaisir que nous dégusterons les volumes suivants !