Critique du volume manga
Publiée le Jeudi, 04 Décembre 2014
La mère de Chitoge est repartie, ramenant les deux tourtereaux factices à des jours plus paisibles. Mais entre les fêtes de fin d’année et la Saint-Valentin approchant à grands pas, Raku et Chitoge ne sont pas au bout de leurs peines, et de nombreux déboires sentimentaux sont sur le point d’avoir lieu.
Quand Nisekoi entame un chapitre scénaristique important se développant sur plusieurs chapitres, il montre le meilleur de sa forme et nous réserve des histoires captivantes, développant immensément les personnages, des arcs sur lesquels Naoshi Komi nous démontre tout son talent de scénariste et de narrateur. Mais au contraire, lorsque l’auteur décide de prendre son temps en intégrant tout un tas de chapitres de remplissage, on obtient un tome 8 certes distrayant, mais qui nous laisse sur une impression mitigée.
Ainsi, n’espérez pas voir cette vois un quelconque développement dans les différentes relations entre protagonistes, ni même une mise en avant de certains personnages pour les aider à se démarquer. Malgré un passage de la Saint-Valentin marqué de plusieurs chapitres, ce tome fonctionne sur une formule d’histoires indépendantes basées à 100% sur l’humour et le quiproquo. Certes, l’humour est omniprésent et on rit souvent de bon cœur dans Nisekoi sachant que Naoshi Komi trouve toujours des gags qui sauront faire mouche. On prend aussi un certain plaisir à suivre les différentes péripéties de Raku, sachant que les personnages savent se montrer attachants, ce qui nous aide grandement à rentrer dans le titre même lors de ses moins bons jours. Mais cela ne suffit pas pour un shônen romantique au potentiel si important. Dans ce tome 8, on est certes divertis, mais il nous est difficile de lire tout le volet d’une traite sachant qu’il n’y a pas de réel fil conducteur, et qu’on désespère voir une histoire aussi réussie, par exemple, que celle du volet précédent autour de la mère de Chitoge. A cela, ajoutons une succession de thèmes classiques à la comédie sentimentale. Nous avions eu la pièce de théâtre autour de Roméo et Juliette précédemment (mais qui permettait au récit de faire un grand bond en avant), et nous nous retrouvons aussi avec les traditionnelles fêtes de fin d’année, ou encore l’inévitable Saint Valentin. Ce sont certes des valeurs sûres, mais leur traitement n’est pas des plus originaux et ces scénarios n’apportent rien de concret à l’histoire globale de Nisekoi. Le mangaka commencerait-il à être en panne d’inspiration pour tomber dans un récit si classique ? On se le demande, surtout lorsqu’on se doute, au vu des chapitres précédents, qu’il a déjà l’issue de son récit en tête…
Ce tome 8 de Nisekoi est loin d’être mauvais. Seulement, il se contente de reprendre des contextes vus et revus dans le genre de la comédie sentimentale, sans chercher à ce que ces chapitres aient un réel intérêt scénaristique. Cela reste toutefois drôle et même agréable grâce à cette galerie de personnages à laquelle nous nous sommes attachés, mais ce n’est pas assez. Etant donné le talent de l’auteur, on en attend beaucoup plus de Nisekoi, et on espère que le prochain volet saura redresser la barre.