Nichijô Récits du quotidien Vol.2 : Critiques

Sorti en France en février 2024, le deuxième volume de Nichijô fut longtemps mis de côté par votre serviteur, suite à la très longue pause de plus d'un an de Noeve Grafx. Mais étant donné que l'éditeur et la série s'apprêtent à faire leur retour (non sans une avant-première du tome 3 à Japan Expo), il est désormais temps de reprendre le cours des délirante péripéties des personnages farfelus de cette oeuvre. D'autant plus que l'anime CITY The Animation, adaptation d'un autre manga de Keiichi Arawi en cours de diffusion sur Prime Video, connaît actuellement un bel engouement !

Bien des choses attendent les protagonistes de la série au fil de cette nouvelle salve de moments du quotidien qui tendent facilement à partir en vrille. Et même si les autres personnages ne sont pas oubliés (à l'image de Sakurai qui reste une enseignante assez laxiste ou dépassée sur certains points, ou de Misato qui maltraite l'imperturbable Sasahara à sa manière, c'est-à-dire de façon invraisemblable), c'est sans doute cette chère Yukko qui anime le plus les pages cette fois-ci: quand elle ne déclare pas la guerre aux moustiques chez elle de façon un peu trop extrême, la jeune fille fait des siennes à l'école, entre ses jeux de mots pourris qui rencontrent un succès très (très très) relatif, ses rêves d'une confondante absurdité (mais s'agit-il toujours de rêves ? ) en plein cours ou examens, ses tentatives de ne pas réagir aux idioties tout en self control de Mai, sa rivalité insolite avec Mio pour une affaire de dessin...

Mais à côté de ça, il ne faudrait aucunement négliger la fille-robot (mais chut, ne le lui dites pas, elle croit ne pas avoir été démasquée) Nano, surtout dans son quotidien avec l'immature savante de 8 ans (si si) qui l'a mise au point et qui s'amuse toujours à modifier ses options (donc ne vous étonnez pas de voir son bras se faire la malle dans le ciel dès les premières pages, entre autres). Faire ses premiers pas au lycée avec maladresse, ne pas savoir quoi faire du cafard qu'elle vient d'attraper, ou encore composer avec l'adoption par la professeure d'un chat parlant et au caractère très particulier, sont quelques-unes des choses qui sont au programme ici, Keiichi Arawi adoptant régulièrement dans ces cas-là un format yonkoma (strips verticaux en quatre cases typiquement japonais, pour rappel) qu'il maîtrise très bien pour appuyer ses éléments humoristiques.

Par rapport au tome 1, la recette ne change pas et ne demande que deux choses pour être appréciée: être de base réceptif à ce genre d'humour, et être dans le mood au moment de la lecture. A partir de là, il faut bien avouer que Keiichi Arawi déballe son sens de l'humour avec joyeuseté, et à un rythme bien maîtrisé, en jouant tout à tour sur l'absurde le plus total, le grotesque, le loufoque... le tout avec pas mal de références, un dessin jouant la carte de la simplicité pour faire d'autant plus ressortir son expressivité et les traits de caractère des personnages, et même une traduction française souvent bien inspirée de la part de Rodolphe Gicquel (le chapitre 34 en est un bon exemple). Pour peu que l'on se laisse convaincre par les gimmicks comiques du mangaka, le cocktail est donc hautement réjouissant !