Netsuzô Trap - NTR Vol.1 - Actualité manga

Netsuzô Trap - NTR Vol.1 : Critiques

Netsuzou Trap - NTR

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 11 Mars 2020

Chronique 2

Uniquement portée par le succès du pourtant très moyen Citrus pendant trop longtemps, la collection Yuri de Taifu Comics se relance bien et s'enrichit depuis quelques mois, quitte à dépasser le cadre du yuri à proprement parler, comme avec le très bon Octave ! Ainsi, après le très bon Octave en décembre, et en attendant le tout aussi bon Plongée dans la nuit fin mars, la collection a accueilli en février pur titre du genre, à la réputation certaine, mais ayant également divisé les foules de par son côté plus sulfureux et immoral. Il s'agit donc de Netsuzô TRap - NTR-, une série en 6 volumes dessinée de 2015 à fin 2017 pour le compte du magazine Comic Yurihime, un magazine phare du genre, ayant aussi vu passer dans ses pages Citrus, All we need is love, Elles ou encore Sweet Little Devil. On doit cette oeuvre à Naoko Kodama, une autrice que dans le milieu amateur on connaît aussi au sein du cercle doujinshi Monaco Meister, et qui officie depuis déjà plusieurs années en ayant dessinée un certain nombre de titres souvent courts dans différents registres, allant du yuri/shôjo-ai à la comédie ecchi, en passant par le shôjo coquin, ses récits ayant donc souvent pour point commun d'avoir une part d'érotisme. Toutefois, Netsuzô TRap reste, à ce jour, son oeuvre la plus connue, si bien qu'elle a même connu en été 2017 une adaptation en série animée que vous avez peut-être suivie en vostf sur la plateforme Crunchyroll.

Yuma et Hotaru sont voisines et amies depuis leur plus tendre enfance. Autrefois, Hotaru était une enfant très timide, que Yuma a toujours tâché de protéger, et dont elle est toujours restée l'unique amie. Mais du temps est passé, les deux jeunes filles sont désormais lycéennes, et chacune d'elle a un petit ami ! Etonnamment, la situation est loin d'être nouvelle pour Hotaru: on apprendra par la bouche de Yuma qu'elle a eu son premier petit ami dès la 5e, et par d'autres filles la qualifiant de "pute" qu'elle enchaîne les conquêtes, sa dernière prise étant le beau gosse Fujiwara. En revanche, c'est une première pour Yuma: très pure et novice en amour, elle vient tout juste de commencer à sortir avec Takeda, très gentil et attentif garçon faisant partie du même club qu'elle, celui de basket. Hotaru aurait sans doute pu simplement se réjouir que sa précieuse amie connaisse enfin l'amour, qui plus est avec un mec vraiment bien. Pourtant, Yuma voit le comportement de son amie d'enfance changer depuis peu: prétextant vouloir l'"entraîner" en vue de ses premières fois avec Takeda, elle se met à l'embrasser, à la toucher sans prévenir, de manière toujours plus osée, si bien que les deux jeunes filles s'enfoncent toujours plus dans une relation défiant la morale, Hotaru semblant s'y plaire, tandis que Yuma ne sait pas toujours comment réagir...

Le diminutif "NTR" du titre n'est pas là par hasard: il s'agit de la contraction de "netorare", un terme très présent dans les récits "chauds", et désignant des histoires où le/la protagoniste se détourne de son/sa petit(e) ami(e) et se fait "voler" par un(e) autre. C'est exactement ce que nous propose la série de Naoko Kodama, où l'on se contente surtout de suivre la façon dont, petit à petit Hotaru pousse Yuma à fauter avec elle, alors qu'elle a un petit ami pourtant adorable. De ce fait, n'attendez aucune morale du début de cette série... Est-ce un mal ? Hé bien, tout dépend de ce que vous attendez d'un yuri, celui-ci proposant donc des fantasmes assez spécifiques, et ayant au moins le mérite de joueur sur une pointe d'érotisme parfois trop absente des yuri publiés en France. Un aspect que le dessin de Kodama appuie assez bien, dans la mesure où, même si ses scènes coquines ne vont pas trop loin visuellement (pour l'instant ?) et qu'elles sont souvent trop abruptes et raccourcies, cherchent à bien souligner la beauté des courbes des deux protagonistes.

Et à part ça ? Hé bien... pour l'instant, Netsuzô TRap, ça ne va pas chercher très loin: dans des petites scènes aux situations peu recherchées (le bain, les sports d'hiver...) et téléphonées, on se contente de suivre les taquineries voire les manipulations coquines de Hotaru envers son amie, les choses pouvant parfois mettre un peu mal à l'aise quand on pense au pauvre Takeda et à la manière dont la belle brune agit. Qui plus est, le beau gosse Fujiwara, qui capte déjà certaines choses de la situation, ne semble lui-même pas franchement idéal dans sa relation avec Hotaru, si bien que dans ce premier opus, il n'y a vraiment que Takeda qui attire la sympathie.

Pourtant, il y a vraiment de quoi attendre plus des deux héroïnes sur la longueur. Car on le sent bien au gré de divers indices et de certaines réactions de Hotaru, il y a autre chose derrière cette fille aux allures de fille facile. Peut-être cherchait-elle à fuir autre chose, comme des sentiments qu'elle pensait impossibles, en se mettant à sortir avec plein de mecs depuis la 5e ? Quant à Yuma, elle prend parfois un plaisir coupable avec son amie, se met même à rêver d'elle... Alors, peut-être qu'elle n'est pas totalement sincère envers elle-même ? Tout ceci, seule la suite nous le dira, du moins l'espère-t-on.

Avec ce premier tome, Netsuzô TRap -NTR- a de quoi diviser, tant la lecture pourra plaira aux uns et être détestée par d'autres. Pour le moment, le récit est classique et téléphoné dans ses premières situations, et joue surtout sur cette part d'érotisme un brin malsain mais joliment dessiné. Reste alors à voir si la série saura gagner un peu plus de consistance, comme le laissent espérer certains choses entrevues autour essentiellement de Hotaru.

Côté édition, le travail est très appliqué, avec une traduction claire du studio Charon, une bonne qualité de papier et d'impression, et 3 premières pages en couleurs.


Chronique 1

Le catalogue yuri des éditions Taifu ne cesse de s'enrichir ces derniers temps ! Outre le très moyen Citrus, l'éditeur nous a dernièrement offert les très bons Kase-san et Octave (quand bien même ce dernier est en réalité un seinen), tandis que paraîtra prochainement le prometteur Plongée dans la Nuit.
Mais en attendant, un autre manga intègre la collection, un récit que certains ont peut-être d'abord pu découvrir par l'anime : Netsuzô Trap -NTR-. Un anime disponible depuis 2016 sur Crunchyroll, et qui est en réalité l'adaptation du manga éponyme de Naoko Kodama, publié entre 2015 et 2017 au Japon, et terminé en 6 tomes. Dès son annonce, le titre avait de quoi titiller les curiosités : là où les récents choix de Taifu étaient davantage des tranche de vie plutôt feel good, Netsuzô Trap s'annonçait comme un récit sulfureux, jouant sur des quiproquos et des dilemmes moraux.

L'histoire est celle de Yuma et Hotaru, deux amies d'enfance qui ont toujours été très présentes l'une pour l'autre. Elles sont désormais au lycée, et voilà que Yuma vient de se mettre en couple avec son premier petit-ami. Mais elle est aussi inexpérimentée en la matière, ainsi que dans les relations charnelles... tout le contraire de Hotaru qui, taquine, l'embrasse et la palpe en guise « d'entraînement ». Yuma apprécie peu ces initiatives, mais ne rejette pas son amie dont les tentatives sont de plus en plus insistantes... Mais Hotaru ne cacherait-elle pas certaines choses à son amie ?

Dès l'annonce du manga Netsuzô Trap, les avis sont mitigés. Certains sont enthousiastes à l'idée de voir arriver un titre plus sulfureux, et donc plus coquin, tandis que ceux qui sont passés par l'anime regrettent un récit plutôt malsain. Et à la lecture de ce premier tome, difficile de leur donner tort. Le début de l'intrigue de Naoko Kodama joue en grande partie avec les relations toxiques, de plus en plus mises en avant au sein de cet opus. Si l'idylle entre Yuma et son petit-ami est pure et exemplaire, difficile de ne pas tiquer lors des approches de Hotaru, tripotant et embrassant son amie à plusieurs reprises. Certes, l'idée de rapports intimes entre deux amies d'enfance est alléchant, mais elle s'oppose à bon nombre d'aspects qui rendent le tout moralement abject. Yuma est en couple, mais cela ne gène pas Hotaru dont les discours sont souvent ceux d'une manipulatrice. Dès lors, difficile de s'attacher au personnage et d'être émoustillé par les différentes situations.

Pourtant, on sent une volonté de l'autrie de créer un récit sérieux, peut-être même complexe. Car le comportement de Hotaru semble avoir une explication, certaines sont même données dans ce premier tome, laissant même espérer que la série abordera, à termes, certains sujets grave de manière plus intelligente. On aimerait donc accorder le bénéfice du doute à la série, puisque de plus nobles intentions semblent être montrées dans ces premiers chapitres. Cela n'excuse pas le reste de ce début d'intrigue, bancal et très mauvais dans les messages, mais on aimerait juger Netsuzô Trap sur un peu plus de contenu. On a un goût très mitigé en bouche, mais peut-être que la suite rectifiera le tir, voire permettrait une autre vision de ce début de série.

Ce premier tome a alors pour lui le dessin de la mangaka. Naoko Kodama a un trait fin et agréable, et sait dessiner de jolies filles. Un argument qui va de pair avec la volonté de ce premier opus à proposer quelques scènes intimes entre les deux héroïnes, aussi le titre affirme déjà ses qualités torrides et sensuelles, ce qui ne rattrape pourtant pas les lacunes du scénario.

L'édition de Taifu, elle, est comme à l'accoutumée : de très bonne facture. Nous avons droit à quatre jolies pages couleur en guise d'ouverture, à un papier de qualité très correcte, et à une traduction de la part du Studio Charon qui semble sans fausse note.

Le verdict de ce premier tome est donc particulièrement mitigé : Derrière des thèmes sérieux se cache un début de série aux idées plutôt abjectes, qui trahit souvent la volonté très aguicheuse de ces premiers chapitres. L'ensemble sera alors à l'appréciation de chacun. De même, certains donneront une autre chance au titre, tandis que d'autres choisiront de s'arrêter là, de manière compréhensive.
   

Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Koiwai

11.5 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
10 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs