7 milliards d'aiguilles Vol.1 - Actualité manga

7 milliards d'aiguilles Vol.1 : Critiques

70 Oku no Hari

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 10 Mars 2010

Hikaru est une lycéenne solitaire au possible, portant toujours un casque sur ses oreilles. Alors qu'elle est en voyage de classe et s'est éloignée des autres, une étrange entité fonce droit sur elle depuis l'espace, et elle perd connaissance. Elle se réveille plus tard, plus ou moins surprise d'être rentrée chez elle. Plus tard encore, elle commence à distinguer une étrange voix dans son casque, qui lui explique qu'elle n'est plus seule: la fameuse entité, qui n'est autre que la voix, s'est immiscée dans son corps pour la maintenir en vie après le crash. Mais ce n'est pas tout: l'entité demande à Hikaru de coopérer pour mener à bien sa mission: retrouver le Maelström, un fléau exterminateur qui se serait infiltré dans le corps de l'une des 7 milliards d'âmes humaines de notre planète, et qui se trouverait dans son lycée...

7 milliards d'aiguilles, le nouveau seinen de Doki Doki, s'est achevé avec son quatrième volume il y a peu. Et si l'on a encore du mal à bien cerner ce qui nous attend par la suite, ce nouveau titre possède un charme indéniable.

Un charme qui passe en premier lieu par l'héroïne, la jeune Hikaru, solitaire au possible, évitant tout contact avec les autres, se fichant royalement de tout. Dès lors, une ambiance assez particulière se met en place au début de l'oeuvre, une ambiance assez nonchalante que viennent à peine perturber l'arrivée de l'entité dans le corps de la jeune fille et son souhait de coopérer avec elle.
Parallèlement à cela, l'identité du Maelström au sein du lycée est rapidement dévoilée, le lecteur étant invité à suivre les premiers actes horrifiants de ce dernier, à la recherche de la personne contenant l'entité en elle. Petit à petit, les disparitions et les morts se succèdent dans le lycée, le sang coule, et la nonchalance laisse place à une atmosphère dominée par un léger malaise et par l'envie qu'a le lecteur de savoir comment tout ceci va tourner. Et un petit suspense finit également par s'installer: du Maelström ou du duo improvisé Hikaru/entité, le premier qui parviendra à identifier l'ennemi prendra un sérieux avantage.
Mais l'entité aura fort à faire pour parvenir à motiver Hikaru: pour pouvoir à mener à bien sa mission, la jeune fille doit entrer en contact avec ses camarades de classe, et qu'y a-t-il de plus difficile pour une lycéenne qui s'est toujours recluse dans sa solitude ? Ce premier tome tourne également autour de cela: la lente resocialisation, forcée par l'entité, de notre héroïne, d'abord réticente, mais qui va finir par se faire deux amies. Hikaru se découvre alors un but: protéger ses nouvelles amies lorsque celles-ci se retrouveront en danger face au Maelström.

Le charme de l'oeuvre passe également par son aspect visuel.
Le coup de crayon de Nobuaki Tadano est intéressant: si le design des personnages peut paraître au début un peu carré par instants, il révèle vite ses qualités: sans que l'auteur ait besoin de tomber dans l'exagération, les personnages ont des traits fins et gagnent vite en expressivité, que ce soit pour faire ressortir la nonchalance de Hikaru, les paniques des personnages ou encore l'aspect terrifiant que peut dégager le jeune garçon possédé par le Maelström. On saluera également, en fin de tome, le design monstrueux réussi de ce dernier.
Un autre bon point pour les décors, jamais surprenants, jamais trop denses, mais bien présents. Les cases paraissent rarement vides.
Tout ceci vient parfaitement renforcer ce qui est l'une des grandes forces du manga: un dynamisme et une fluidité exemplaires dans la narration et le découpage. Le récit de Tadano semble couler de source, l'auteur semble savoir où il va, bien que ce soit moins le cas pour le lecteur.

De nombreuses questions nous viennent à l'esprit à la lecture de ce premier volume: qu'est réellement l'entité ? A-t-elle vraiment tout dit ? Et quel avenir pour Hikaru, qui semble destinée à sacrifier sa vie ? Arrivé à la fin de ce tome, difficile de savoir ce que l'auteur va nous réserver par la suite, de prévoir l'orientation que tout ceci va prendre. En attendant, l'essentiel est là: grâce à une narration parfaitement maîtrisée, à un dynamisme certain, à une ambiance dans laquelle on plonge facilement, et à une héroïne plutôt attachante dans le fond, ce premier opus de 7 milliards d'aiguilles, qui rappelle un peu l'excellent Parasite chez Glénat, parvient sans mal à nous faire entrer dans son univers, et ce malgré des évènements qui peuvent paraître finalement assez classiques.

Du côté de l'édition, Doki Doki nous propose une nouvelle fois un travail de bonne facture. En plus des quatre premières pages en couleurs, le travail effectué sur la traduction, l'adaptation, le lettrage et l'impression est convaincant. Seules deux ou trois petites fautes de frappe ou d'orthographe viennent s'immiscer dans ce bilan plutôt positif.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
17 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs