Critique du volume manga
Publiée le Vendredi, 03 Janvier 2025
Akatsuki est devenu l'objectif commun de l'équipe de Naruto et de celle de Sasuke, sans pour autant amener une collaboration. L'héritier des Uchiwa se rapproche ainsi de son objectif ultime : Sa vengeance sur Itachi.
De son côté, Jiraya a infiltré le village de la Pluie, là où réside Pain, le cher de l'organisation criminelle. Mais l'ermite ne s'attendait pas à faire face à ceux qui furent d'anciens élèves qu'il sauva des atrocités de la guerre...
Naruto est maintenant entré dans une étape charnière dans laquelle Masashi Kishimoto semble vouloir étoffer ses intrigues via une multitude de développements, et à travers des combats décisifs. Cet épais tome, qui correspond aux volumes 41 et 42 de la numérotation d'origine, confirme cette idée en proposant deux affrontements distincts, chacun étant truffé de petites révélations, et dont l'un s'achève en marquant l'œuvre de manière poignante.
L'opposition entre Jiraya et Pain est l'enjeu phare de cet opus double, un combat qui amène à lui seul plusieurs points d'intensité. D'abord, c'est la difficulté de l'affrontement qui crée une tension de taille, Pain étant un adversaire redoutable. Mais à côté, l'ennemi constitue une énigme à lui seul, un combattant faisant office de concept teinté de mystères que Jiraya aura bien du mal à résoudre. Puis, par cet affrontement, l'auteur en profite pour amener des éléments de l'univers qui auront de fortes répercussions ultérieurement. Il est alors difficile de savoir où donner de la tête tant la proposition est généreuse et implique, pour le lecteur qui découvre le manga, de bien digérer toutes ces données.
Mais plus encore que les révélations, il y a la charge émotionnelle présente dans le climax de l'affrontement. Le mangaka amène un nouveau moment déchirant en concluant l'arc de l'un de ses personnages, tout en le liant à la filiation familiale. La thématique, très présente depuis les débuts de l'histoire, prend davantage de force et se couple parfaitement avec le chamboulement qui intervient en deuxième partie de tome. Si Naruto en est clairement dans sa deuxième moitié, voir certaines figures phares quitter la scène aussi tôt est assez surprenant, tout en servant l'idée du passage de flambeau qui ne cesse de prendre de l'ampleur.
Passé cet instant crucial, le lecteur n'a pas vraiment le temps de souffler puisqu'un autre combat clé est amorcé : celui entre Sasuke et Itachi. Est-ce là leur duel final, celui qui conclura la quête de vengeance du jeune Uchiwa ? La réponse ne sera pas donnée dans ce tome, ce qui n'empêche pas ce début de confrontation de s'avérer puissant et bien malin. Ne tombant pas dans la surenchère, l'auteur joue astucieusement avec les talents de chacun des deux combattants, tout en créant de nouvelles connexions avec les récentes révélations. Le Kaléidoscope hypnotique, Madara Uchiwa... Ces éléments importants sont de nouveau au centre des enjeux, prouvant bien que Masashi Kishimoto, à ce stade du récit, savait où se diriger et comment amener la phase suivante de son histoire.
Ce 21e tome de l'édition Hokage prouve bien que le manga Naruto est entré dans une phase importante de son récit, riche en affrontements clés, mais aussi en séquences émotionnellement éprouvantes et en révélations qui s’avéreront cruciales pour la suite. Si la série fait davantage dans le grand spectacle par rapport à ces débuts, l'ensemble reste bien mené par son auteur. Pourvu que ça dure, tant le manga se montre passionnant de bout en bout.
Les suppléments de cette mouture sont assez spéciaux. Plusieurs artistes français, dont Tony Valente et Jérôme Alquié, ont réalisé des illustrations hommage à un certain personnage concerné par ce tome. Pour certains, le bonus paraîtra un peu maigre, mais il traduit pour l’importance de la disparition dépeinte dans ce tome. Une mort qui fut à l’époque un événement marquant et qui, aujourd’hui, peine encore les fans de l’univers de Masashi Kishimoto, d’autant plus que la phase actuelle du récit est souvent considérée comme l’une des meilleures par les communautés de passionnés. Une belle idée de la part de Kana, donc.