Nanja Monja Vol.5 - Actualité manga

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 07 Octobre 2011

L'impensable est arrivé dans le petit village insulaire de Hananoki: comme prévu, le pouvoir du Nanja Monja s'est réveillé et tous les habitants et touristes présents dans le village ont été rapetissés. Pourtant pas question pour eux de se laisser abattre: alors que le village semble à l'abandon, personne ne se doute que sous les pieds se ceux qui se risquent à aller dans le village, s'organise une véritable nouvelle vie, une petite communauté qui prend peu à peu ses marques: chasse, pêche... la survie s'organise et chacun a un rôle à y jouer, Shizuka Ito sachant mettre en avant ses personnages secondaires, à commencer par Tae et sa détermination à toute épreuve qui lui vaut des exploits que l'on n'aurait jamais soupçonnés de sa part.

Pourtant, tout n'est pas facile pour autant, et si la lutte pour survivre s'annonce périlleuse tant les vivres pourraient manquer à tout moment, c'est bel et bien un tout autre problème qui occupe les pensées de Futa, puisqu'il a laissé derrière lui une famille abasourdie et désemparée quand elle est revenue de voyage. Le père reste désemparé face à la disparition de son fils, alors que la mère reste forte. Mais le plus touchant reste sans doute le grand-père de Futa, qui semble peu à peu s'éteindre de désespoir sous les petits yeux de son fils qui ne peut se montrer à lui.
Ici, Shizuka Ito montre à merveille, sans forcer, toute l'importance de la famille, une importance dont, bien souvent, on ne prend conscience que lorsqu'on se retrouve éloigné de ceux qu'on aime. Bribes de souvenirs, visages endoloris...

Preuve d'un récit maîtrisé, Shizuka Ito utilise également ce malaise pour mettre en exergue la situation qu'a toujours connue Taro, orphelin depuis son tout jeune âge. Et ainsi, Futa ne peut que mieux comprendre les sentiments que son ami peut ressentir et cacher.

Mais Ito ne s'arrête pas là, puisque l'épreuve que subit Futa amène Sora à se rapprocher de lui, et quelques quiproquos suffisent à Taro pour se faire des idées et cacher difficilement sa jalousie. Pas question pour l'auteur d'insister là-dessus, mais cela amène une richesse supplémentaire à l'oeuvre, en laissant entrevoir chez Taro des sentiments que tout le monde peut connaître.

On se régale avec cet avant-dernier volume, qui développe habilement le personnage de Futa tout en dépeignant des protagonistes toujours aussi bienveillants et solidaires les uns envers les autres. Voir la nouvelle vie des habitants s'organiser est un régal, les douleurs ressenties par les personnages touchent naturellement, et le volume trouve un juste équilibre, équilibre entaillé par des événements qui se précipitent dans le dernier tiers du tome et laissent le lecteur sur un certain suspense.

Un tome délicieux, vif et chaleureux d'un bout à l'autre, porté par des personnages toujours aussi sympathiques et des rebondissements prenants. Un volume qui file à cent à l'heure, en attendant de découvrir avec le sixième tome une conclusion pour l'instant totalement imprévisible.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
17 20
Note de la rédaction