Naja Vol.3 : Critiques

Morvan et Bengal continuent de nous entrainer dans cette histoire de guerre entre tueurs à gages assez convenue mais à la narration originale.
Après Naja, la n°3 et Max le n°1, c'est n°2 qui entre scène. La particularité du titre est d'avoir des personnages presque muets. Très peu de dialogues mais une narration en voix off très efficace qui ne nous raconte pas ce qui se passe sur le dessin mais vient le compléter. En fait on pourrait même dire que le texte et le dessin raconte la même histoire de manière différente. L'un ne domine pas l'autre : les auteurs ont su trouver un bon équilibre pour donner quelque chose de fluide qui se lit autant qu'il se regarde. On se laisse vite porter par cette voix monocorde à la personnalité bien marquée. Le récit évolue toujours entre présent et flashback. Pas de véritable transition graphique entre les différentes scènes mais le lecteur n'est pas perdu pour autant car le texte fait vite le point sur la situation, toujours de manière subtile.
Le dessin de Bengal ne cache pas son inspiration manga. Pour autant il n'essaie pas d'imiter mais a su créer son propre style avec un trait simple et de grandes vignettes à la japonaise tout en gardant une mise en page franco-belge avec des cases bien structurées. Je disais que l'histoire était assez convenue mais la fin de ce tome relance le scénario avec un événement inattendu et un mystère qui s'épaissit autour de la voix off. Les hypothèses que les lecteurs avaient pu formuler après les deux premiers tomes sont balayées. Ça se lit vite mais on n'est pas déçu.

Un titre intéressant à la croisée des genres. Un mélange réussi, moderne et sans prétention qui pourra peut-être réconcilier les amateurs des 2 formats qui regardent encore l'autre avec dédain.