Critique du volume manga
Publiée le Mercredi, 24 Juillet 2013
Thobari a disparu avec l’Engetsurin. Mais plus important encore : Yoite est mourant, il ne reste plus beaucoup de temps à Miharu pour l’effacer. Les deux ninjas trahissent ainsi les Kairôshû et sont vivement recherchés par le Kasa. Au même moment, Yukimi prend ses distances avec le monde de Nabari, et part sur les traces du passé de son camarade.
Ce volume aborde ce que l’on pourrait qualifier « d’arc Yoite ». En effet, tous les évènements de ce volume et du suivant, ou presque, seront centrés sur Yoite ! L’utilisateur du Kira se meurt à petit feu, et il ne reste que peu de temps à Miharu pour exaucer son souhait, celui de l’effacer. Que ce soit par la mort où cet accomplissement, la fin du personnage est proche, et c’est paradoxalement à cet instant que celui-ci va évoluer. Aux côtés de Miharu, il trouve une raison de vivre, un regain d’humanité, ce qui octroie au personnage une facette des plus touchantes. Yoite est, depuis le début, un protagoniste complexe, généralement aimé des fans de la série. Véritable mystère de Nabari, son côté effacé trouve ici un début de légitimité : Yukimi part à la recherche du passé du personnage, nous permettant ainsi de rencontrer sa « famille » et ses proche, même si la réalité sur son malheur d’antan n’est pas encore clairement exposée. Yoite récolte donc tous les honneurs, déjà grâce à un retour sur son passé du côté de Yukimi, mais aussi pour son évolution psychologique, tant le personnage entame clairement une phase d’humanisation aux côtés de Miharu. Yoite devient touchant, il a désormais trouvé une raison de vivre. Mais le Kira le ronge de l’intérieur, la mort le guète… L’issue semble incertaine, on se demande bien si l’auteure ne cherche pas à terminer son travail sur le personnage avant de lui dire adieu. Le prochain tome nous donnera le verdict !
Depuis le début de Nabari, la relation entre Miharu et Yoite frôle le shonen-ai. Les détracteurs aux relations masculines à tendances amoureuses grinceront sans nul doute des dents, tant la complicité entre les deux ninjas dépasse désormais la simple amitié, même la plus puissante qui soit.
Nous aurions tout de même tort de penser que ce tome 9 ne trouve sa légitimité que dans le personnage de Yoite. Car dans sa quête de vérité, Yukimi devient lui aussi attachant, plus complexe qu’il n’y paraît. La couverture de ce tome n’a d’ailleurs rien d’anodin : Yoite et Yukimi sont les deux stars de cet opus, les deux acteurs du scénario mis à l’honneur dans cette partie de l’histoire. Ici, Yukimi tombe le masque. Nous ne le voyons plus comme le ninja des Kairôshû, mais bel et bien en humain souhaitant découvrir la vérité sur son camarade.
D’ailleurs, quel rythme adopté par ce tome consacré à l’évolution de ces deux personnages ? Si Nabari tourne souvent autour du dialogue, ce tome 9 est doté d’une grande intensité, à commencer par la fuite de Miharu et Yoite des Kairôshû, et la traque endiablée qui commence vers la fin de volume et constitue une excellente amorce pour le tome suivant. D’abord ennemis, puis alliés, les Kairôshû sont de nouveau dans l’autre camp, même si objectivement le camp ne fait que mettre tous les moyens de leurs côtés afin de réaliser leurs idéaux de paix. Mais à l’heure actuelle, ce sont bien les motivations de Miharu, Yoite et Yukimi qui nous importent.
La seconde moitié de Nabari est enclenché, le rythme de la série s’accélère alors. Ce tome s’avère plaisant, car intense et truffé de petites révélations et de développements de personnages. Un bon volume donc, la seule réserve concerne le passé de Yoite qui aurait pu être exprimé d’avantage, et sa relation avec Miharu qui a tendance à partir dans le shônen-ai avec excès. Le fan-service a ses limites, ou alors il serait bon d’assumer comme il se doit l’éventuelle relation entre les deux protagonistes masculins au lieu de retranscrire uniquement des sous-entendus.