My Teen Romantic Comedy Is Wrong As Expected Vol.1 - Actualité manga
My Teen Romantic Comedy Is Wrong As Expected Vol.1 - Manga

My Teen Romantic Comedy Is Wrong As Expected Vol.1 : Critiques

Yahari Ore no Seishun Rabukome wa Machigatte Iru. @ Comic

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 26 Octobre 2018

Chronique 2
  
My Teen Romantic Comedy is wrong as I expected est peut-être un nom qui vous parle déjà: cette oeuvre a connu en 2013 puis en 2015 deux saisons animées à succès, qui ont été diffusées en France sur la plateforme ADN, où elles sont toujours disponibles en vostf. Mais à l'origine, il s'agit d'une série de romans écrits par Wataru Watari (connu aussi pour l'oeuvre Girlish Number) et illustrés par Ponkan8. Lancé en 2011 au Japon aux éditions Shôgakukan, ce light novel connaît, depuis ses débuts, un succès ne se dément pas: il a été élu pendant trois années de suite (de 2013 à 2015) meilleur light novel de l’année par les lecteurs japonais, et fait également partie de la liste des 30 light novels qui se sont le plus vendus au Japon en 2016. Après avoir pu découvrir ce light novel par le biais des éditions Ofelbe depuis le mois de mars dernier, voici qu'arrive aux éditions Ototo son adaptation manga. Celle-ci est toujours en cours au Japon dans le magazine Sunday Gx des éditions Shogakukan et est signée Naomichi Io, dont c'est le tout premier manga. Avec ce titre, Ototo étend son catalogue vers la comédie romantique... ais pas une comédie romantique comme les autres !

On suit ici Hachiman Hikigaya, un lycéen en classe de première qui a une vision plutôt aigrie et cynique de la vie et en particulier de la jeunesse, en laquelle il ne voit rien de bon. Renfrogné, n'ayant pas d'ami, évitant les relations avec les autres, n'ayant aucune vision positive de l'avenir, il reste tout simplement dans son coin à bougonner et à étaler son cynisme. Et c'est ce comportement qui fait que Shizuka Hiratsuka, sa prof et conseillère d'orientation, l'oblige à s'inscrire dans un club un peu particulier: le "Club des Volontaires", dont les membres sont censés aider les lycéens qui ont des problèmes ou qui n'arrivent pas à accomplir leurs désirs. Mais est-ce une bonne idée d'obliger un garçon pareil à s'inscrire dans un tel club ? On se le demande forcément. D'autant que la seule autre membre du club, elle aussi forcée à s'inscrire, est Yukino Yukinoshita, l'une des élèves les plus brillantes et les plus jolies du lycée... mais qui est aussi l'une des plus solitaires, froides, hautaines et sarcastiques.

On peut d'abord se dire que My Teen Romantic Comedy is Wrong as I expected va se diriger vers une recette classique de ces dernières années: un lycéen pas très bien dans sa peau, un club où il va devoir s'activer, une jolie fille qui en appellera forcément d'autres... On peut facilement penser qu'on a déjà vu ça un paquet de fois... et c'est justement là que le scénario imaginé par le romancier Wataru Watari tire son épingle du jeu. Evidemment, en enchaînant les unes après les autres les apparitions de nouveaux personnages qui vont bien agrandir la galerie et qui ont tous leurs problèmes: la bien fournie et un peu cruchotte mais gentille Yui Yuigahama avec ses problèmes d'amitié, Yoshiteru Zaimokuza qui a une manière de parler et de se comporter bien à lui en se la jouant personnage de fiction... Des personnalités classiques sur le papier, mais que le récit va déjà pousser un peu plus loin en se focalisant sur deux aspect réussis.

Tout d'abord, sur le fait que, dans le fond, ces adolescents sont tous des freaks modernes, des adolescents un peu inadaptés à ce qui les entoure, qui se cherchent un peu et/ou ont des problèmes relationnels. Ainsi, on cerne vite que Yukino n'est pas devenue solitaire pour rien et que sa beauté lui a joué de mauvais tours contre son gré, tout comme on cerne facilement ce qui a rendu Hachiman ainsi. De même, le comportement de Yui témoigne surtout de sa peur de ne pas s'intégrer et d'être rejetée, ce qui l'a pousse à toujours chercher à se faire bien voir... Mais fait-elle bien ? Quant à Zaimokusa, il s'agit vraiment d'un garçon à part, comme le dit le titre du chapitre qui lui est dédié. Tout n'est que mise en place pour l'instant, mais nul doute que cette galerie sera amenée à évoluer ensemble. En tout cas, une chose est sûre: les traits des personnages sont exagérés juste comme il le faut afin de bien les faire ressortir, au point qu'ils peuvent facilement devenir amusants et attachants dans leurs mésaventures quotidiennes.

Ensuite, sur ce qui amène probablement le plus de piquant à la lecture: le caractère de son personnage principal, Hachiman. Pessimiste, bougon, et surtout très cynique, l'adolescent a la langue bien pendue et ne se prive jamais pour balancer des réflexions et pensées acérées. C'est d'autant plus efficace que l'essentiel de la narration passe à travers les pensées de ce jeune garçon, ses constatations piquantes, ses discussions souvent tumultueuses avec les autres... C'est souvent mordant et assez enlevé, et suivre toutes les pensées et réflexions (souvent négatives) de Hachiman devient alors vite assez addictif, voire jouissif, surtout quand tout ça permet au romancier de se moquer légèrement des habituels poncifs des comédies romantiques. Et cela, même si l'adaptation manga reste pour l'instant un petit peu plus sage que le light novel, puisque le mangaka a forcément dû faire des coupures. Retenons aussi le sens de la répartie d'une Yukinoshita qui, au-delà de sa beauté, révèle elle aussi des répliques parfois assez cinglantes et coulant toutes seules. Nul doute qu'aux côtés de Hachiman elle formera un duo détonnant, même si tous deux ne peuvent pas vraiment se voir pour l'instant !

Notons que le manga, au moins pour l'instant, reprend très fidèlement le chapitrage du light novel: un chapitre du manga équivaut à un chapitre du roman, avec les mêmes titres de chapitre, et ainsi ce tome 1 du manga, avec ses 5 chapitres, adapte tout de même entre la moitié et les deux tiers du premier volume du roman, soit plus de 170 pages. On ne va pas se mentir: ça fait beaucoup pour un seul tome, et il va donc de soi que le manga occulte pas mal de choses, surtout concernant les nombreuses pensées de Hachiman. On y perd un peu en ambiance, mais Naomichi Io a tout de même le mérite d'avoir retenu l'essentiel et de coucher en dessins un récit limpide et assez vivant. Le mangaka a même pris soin de retenir aussi le goût du romancier original pour de nombreuses références à la culture pop japonaise, ce qui est plaisant.

Néanmoins, on sent que My teen romantic comedy is wrong as I expected est le tout premier manga de l'auteur, dans la mesure où son dessin manque encore de précision et de certitude, surtout au début. Les designs peuvent parfois apparaître un peu trop relâchés, surtout concernant Yukino dont la grande beauté ne transparaît pas toujours. De plus, les décors scolaires restent très basiques, et certaines trames peinent à convaincre. Mais on le devine facilement, il y a une bonne marge de progression, que laissent déjà deviner l'expressivité des personnages, certaines bonnes bouilles (surtout chez Yui ou chez le blasé Hachiman) et un certain sens du rythme. Enfin, Naomichi Io a le mérite de vouloir rester suffisamment fidèle au character design élaboré par l'illustrateur Ponkan8 dans le light novel.

Forcément moins complète que le light novel d'origine, cette adaptation manga commence donc plutôt bien dans l'ensemble. Derrière une installation au déroulement classique, le volume laisse déjà bien apparaître les originalités et les qualités de cette comédie romantique enlevée, et on ne demande qu'à se forger un meilleur avis avec le deuxième tome qui est sorti simultanément.

Concernant l'édition, on a droit à une jaquette très fidèle à l'originale japonaise. A l'intérieur, Ototo nous gratifie de quatre premières pages en couleur sur papier glacé, puis d'une bonne qualité d'impression sur un papier souple et sans transparence. Le travail d'adaptation graphique et de lettrage de G. Houdelet est assez soigné, tout comme la traduction de Benjamin Moro qui est fluide et vivante me^me si un petit peu moins mordante que dans le light novel.
  
  
Chronique 1
  
Si la saga s'est d'abord faite connaître en France par son adaptation animée produite par le studio Brains Base, disponible chez nous via ADN, My Teen Romantic Comedy se dévoile véritablement chez nous en cette année 2018. Après le light-novel original de Wataru Watari, aux éditions Ofelbe, Ototo propose aujourd'hui la version manga signée Naomichi Io, un auteur que nous découvrons pour l'occasion. Publié depuis 2012 dans le Sunday GX des éditions Shôgakukan, le titre est toujours en cours à l'heure actuelle, avec 11 tomes au compteur.

Lycéen, Hachiman Ikiyaga est plutôt différents des autres élèves. Si eux croquent leur jeunesse à pleines dents, lui les voit d'un mauvais œil, préférant rester solitaire et mépriser les autres de loin. Suite à une rédaction où il transcrit par écrit toutes ses pensées pessimistes sur la jeunesse, l'une des professeure du jeune homme se voit contrainte de le réprimander, via une punition qui aura pour but de secouer Hachiman : du volontariat dans le même club que Yukino Yukinoshita, une élève cynique et aussi très solitaire. C'est le début d'un véritable calvaire pour le jeune homme dont le caractère entrera en total opposition avec celui de Yukino...

Malgré une forme assez classique, My Teen Romantic Comedy est une comédie scolaire assez critique envers la société, d'une manière générale. Loin d'un récit lycéen basique, il était donc logique de voir paraître chez Ototo la version manga de l'histoire, afin de boucler la boucle maintenant que l'anime et le light-novel sont disponibles chez nous. L'occasion idéal pour les plus réfractaires aux anime et romans, de découvrir le quotidien tout particulier de Hachiman, un lycéen différent des stéréotypes que l'on peut souvent voir. Car d'entrée de jeu, le protagoniste nous est présenté comme asocial et complètement pessimiste au point de renier le concept même d'insouciance de la jeunesse, une entrée en matière pour le moins particulière et qui annonce une tonalité cynique qui ne faiblira jamais dans ce premier tome.

Un concept assez simple pour le moment, à savoir l'association de deux caractères socialement à part avec le binôme Hachiman x Yukino, mais qui annonce rapidement la couleur du titre. Car de son côté, la jeune fille semble détachée et volontairement en retrait d'autrui en plus d'avoir un certain goût pour le jugement d'autrui, amenant rapidement une relation principale conflictuelle mais qui ne se contente pas de ce simple état pour apporter au titre son humour. La paradoxe poussant les deux têtes d'affiche à gérer le club des volontaires, dont la raison d'être est d'agir pour autrui, apporte rapidement un nouveau décalage rendant tout le pitch du titre particulièrement cocasse, et forcément plus percutant.

La formule qui suit cette introduction n'est pas forcément révolutionnaire : les personnages montrant alors un semblant d'évolution tandis que des relations humaines se nouent entre les premiers protagonistes de l’œuvre. Mais la subtilité du titre vient surtout des différentes thématiques de ce premier volume qui traite avec une certaine ironie de la jeunesse en milieu scolaire. Les caractères de Hachiman et Yukino permettent ainsi au récit de tout remettre en question, y compris des concepts basiques d'amitiés et de relations amoureuses, ce qui a du sens lorsque l'intrigue parle des phénomènes de groupe qui peuvent, progressivement, mener au rejet. Bien que la série ait encore le temps de développer tout ce cynisme et de l'étendre à d'autres sujets (rapidement, la fin du tome se montre assez critique envers le classicisme de certains light-novel), ce simple premier volume plante remarquablement le ton. Entre cette critique de la société, pas mal de références à la pop-culture que les plus joueurs des lecteurs prendront le temps de reconnaître et des personnages originaux et dotés d'un tempérament bien marqué, la lecture se révèle prenante et beaucoup plus subtile qu'on ne l'aurait douté, avant ouverture du tome.

Sur le plan visuel, la patte de Naomichi Io se révèle très séduisante. Son coup de crayon est habile, expressif et particulièrement apte à dépeindre les différentes tonalités du titre. La narration fait correctement ressortir les phases humoristiques quand les moments plus graves, voire touchants, se démarquent par l'absence d'excentricité dans la mise en scène. Le niveau de l'auteur est même assez remarquable sachant que ce premier tome esl son premier ouvrage relié. La série ayant dépassé la dizaine de volume et Naomichi Io ayant désormais une autre série à son actif (I am Sherlock), sa marge de progression reste particulièrement importante sachant que son style est déjà très plaisant et maîtrisé.

Concernant l'édition, Ototo nous propose un excellent travail : un papier mât pour la couverture, toujours efficace pour donner du relief à un ouvrage, quelques pages couleurs et une qualité globale de papier très bonne. La traduction de Benjamin Moro est aussi très convaincante, vivante et sans fausse note.
  

Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Koiwai

14 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
15 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs