My Sweet Boy Vol.1 - Actualité manga

My Sweet Boy Vol.1 : Critiques

Tama no Gohoubi

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 24 Juin 2025

Mangaka découverte en France aux éditions Akata avec les très sympathiques oeuvres Don't worry, Be happy!, Un petit coin de bonheur et Like a little star, Kaori Hoshiya a fait son retour chez l'éditeur à la fin du mois de mai avec sa dernière série en date, My Sweet Boy. De son nom original "Tama no Gohoubi", ce manga compte sept volumes à l'heure où ces lignes sont écrites, et suit son cours au Japon depuis 2018 dans le magazine Bessatsu Margaret des éditions Shûeisha, magazine auquel l'autrice est fidèle depuis ses débuts.

On découvre ici Kanoko Mikeda, une jeune fille qui, depuis l'enfance, a toujours été dans des écoles pour filles, si bien qu'elle n'a jamais été en contact avec le moindre garçon de son âge. Alors quand, à l'heure d'arriver au lycée, elle choisit un établissement mixte, cela semble moins être pour suivre sa meilleure amie Shizuka que pour rencontrer des garçons et vivre le grand amour ! Car Kanoko ne rêve désormais que de beaux mecs. En s'étant nourrie de nombre de séries romantiques clichées, et en laissant aller son imagination fertile, elle a déjà en tête une vision complètement idéale des choses: son voisin de classe sera un beau et avenant garçon avec qui elle va immédiatement se rapprocher et vivre un bel amour après un coup de foudre. Sauf qu'en lieu et place de son fantasme de mec idéal, elle découvre que son voisin et Yuito Tamao, un garçon à l'aura plutôt sombre, assez solitaire, que certains trouvent même étrange et flippant tant il n'est pas à l'aise avec les autres sans que ça le gène. Malgré la première impression bizarre, Kanoko cerne vite en lui un garçon en réalité gentil et très intelligent, mais simplement décalé, pas dans les normes, très terre-à-terre et dont il est très difficile de savoir se qu'il ressent vraiment au fond de lui, si tant est qu'il ressente quelque chose. Et si, au départ, l'adolescente semble capable de se sentir troublée par n'importe quel mec venant l'aborder, elle sent bien que ce qu'elle commence à ressentir au contact de Yuito est plus fort... Alors, saura-t-elle perce peu à peu sa coquille ?

Au vu du pitch et du début de la série, et même tout au long du tome, Kanoko est une héroïne qui semble on ne peut plus clichée de tout un pan de comédies romantiques adolescentes: naïve, étourdie, maladroite, pensant énormément à l'amour et aux garçons qu'elle idéalise, elle pourrait même agacer une partie du lectorat, d'autant plus que Kaori Hoshiya nous avait jusque-là habitués à des héroïnes au caractère un peu plus trempé. Et pourtant, il y a bien une chose qui pourrait finir par rendre cette jeune fille mine de rien attachante, et il s'agit de sa manière de souvent partir dans son imagination fertile et dans ses nombreux fantasmes, sous les yeux assez circonspects de son amie Shizuku et, plus encore, sous le regard très neutre et pragmatique de son bien-aimé Tamao ! Se laissant aller dans ses délires sans faire grand cas du regard des autres (ce qui pourrait finir par lui jouer des tours et lui donner une fausse image de fille facile courant après les mecs), cette jeune fille certes un peu simplette a alors, malgré tout, quelque chose de très naturel, et dégage une légèreté rafraichissante que ses nombreuses bouilles rigolotes renforcent assez bien.

Pour le reste... eh bien, il faudra voir comment la mangaka compte développer exactement les choses autour du lien que Kanoko va bâtir avec Tamao, un garçon capable lui aussi d'être assez amusant et attendrissant dans sa façon d'être largement en décalage avec la plupart des adolescents de son âge. Dans l'immédiat, pour le moment Kaori Hoshiya se contente de jouer sur des événements (fête sportive, sortie scolaire...) et imprévus (en tête l'erreur de chambre, le plus gros des poncifs) classiques, mais derrière il y a non seulement une tonalité détournant un petit peu ces clichés, mais aussi voire surtout une découverte de plus en plus prononcée du vrai fond de Tamao. On sent bien que Kanoko, porté par son désir de mieux le connaître et de se rapprocher de lui, parvient petit à petit à ouvrir le monde du jeune garçon, et c'est suffisant pour toucher et donner envie de découvrir la suite... d'autant plus que le tout reste porté par le dessin doux, expressif et riche en émotions qui est assez typique de l'autrice.

Affaire à suivre, donc, pour cette série dont les débuts, bien qu'ils aient de quoi laisser un peu circonspects au départ, finissent par dévoiler un certain charme. Notre attachement pour les précédentes oeuvres de cette mangaka nous donnent envie de croire en cette nouvelle série qui, à son tour, semble plutôt bien partie pour affirmer ses qualités, sans forcément chercher à renouveler quoi que ce soit dans le monde des comédies romantiques adolescentes.

Et côté édition française, comme toujours Akata livre une copie très soignée: on a droit au petit format shôjo habituel de l'éditeur avec un papier souple et assez opaque, à une qualité d'impression convaincante, à une traduction claire et efficace de Diane Durocher, à un lettrage propre d'Alexia Dupont, et à une jaquette soigneusement adaptée de l'originale japonaise par Matice Nazih ( "matice•design" ).


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
14 20
Note de la rédaction