Musique de Marie (la) Vol.1 - Actualité manga

Musique de Marie (la) Vol.1 : Critiques

Marie no kanaderu ongaku

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 04 Octobre 2012

Le jeune Kaï vit dans un monde de paix et d'harmonie, à la technologie peu avancée. Habitué à la présence de Marie, déesse mécanique qui apparaît dans le ciel, il perçoit depuis peu la musique qui émane d'elle. Troublé par le souvenir de la noyade à laquelle il a échappé, enfant, il sent que quelque chose lui échappe, à commencer par sa propre existence. Il découvre que la musique de Marie joue un rôle capital dans l'ordonnancement du monde. Mais quel place le destin lui a-t-il réservé, à lui ?

La musique de Marie est le premier titre de Usamaru Furaya paru en France chez Sakka, un auteur à qui désormais nous devons de nombreuses perles telles Litchi Hikari Club, l'âge de déraison ou encore le plus récent Genkaku Picasso. Reconnu pour faire des mangas dérangeants, parfois malsains mais souvent sur un fond lyrique, que peut on donc penser de La musique de Marie ? Nous allons voir ça tout de suite !

Furuya nous emmène dans un monde totalement différent du notre, un monde où règne la paix. Ici les gens se déplacent d'île en île pour faire leur course ou bien pour aller travailler. Chacune a ses propres traditions, comme la "Terre de Barau" qui est une île où les gens vivent dans les fruits d'arbres gigantesques. L'auteur a fait un travail remarquable sur son univers, proche de celui d'un film de Ghibli, où tout est différent de notre propre univers : les maisons, les habits, les métiers, la morphologie des villes ou même les coutumes; par exemple pour se marier, la femme à 18 ans doit choisir parmi ses prétendants qui viendront danser pour elle ou lui offrir un cadeau, le choix se faisant par le don d'un oeuf symbolique.
Nous nous promenons dans cet univers lyrique derrière les yeux de deux personnes : Kaï, jeune garçon qui perçoit tous les sons depuis son plus jeune âge et Phiphy, une fille du même âge qui a toujours été secrètement amoureuse de lui. Ceux-ci ont aussi des amis en tout genre et il faut savoir qu'il n'y a pas d'école, tous se préparent à reprendre le travail de leur père. Mais s'il y a bien quelque chose d'original dans ce monde, c'est Marie, la déesse mécanique qui flotte dans le ciel au-dessus des habitants. Mais qui est-elle réellement ? Il est intéressant de voir que la déesse est ici un automate, quelque chose de matériel, contrairement à nos religions.

Tout le tome nous berce donc dans un univers unique et étrange où l'on va suivre surtout l'obsession grandissante de Kaï face à cette déesse, le garçon commence à ne penser que par elle depuis qu'il peut entendre sa musique, cette mélodie douce et triste à la fois comme il l'a décrit. Malheureusement sa relation avec Phiphy va de plus en plus être bouleversée, elle qui fait tout pour le séduire, et il risque de se passer des choses bouleversantes par la suite...
La musique de Marie, c'est ce genre de titre qu'il faut lire comme un conte pour un adulte : les enfants et adolescents ne percevront sans doute pas la richesse du scénario offert par Furuya ni la profondeur de l'oeuvre, nombreuses sont également les anecdotes par rapport à notre monde. La force de ce premier volume est également de nous laisser imaginer de nombreuses suites tant elles pourraient être nombreuses et différentes, Furuya nous ayant habitué à de tout et n'importe quoi.

De plus, l'auteur a fait un travail spectaculaire au niveau du dessin et de la mise en page : les décors sont très riches en détail en tout genre, les lieux crées sont magnifiques et on trouve vite l'envie de suivre réellement nos héros. Les personnages ont également une personnalité très travaillée et cela fait plaisir quand on sait que parfois, c'est ce qui fait le point noir des oeuvres de Furuya.
L'éditeur nous offre également un travail remarquable entre livre de qualité (papier, impression, etc...) et une très bonne traduction.

La musique de Marie est donc un petit bijou et nous transporte durant toute notre lecture. Le tome se finissant sur un climax tendu, l'envie de lire directement la suite nous vient tant il est possible d'inventer plein de fins différentes. Une belle poésie qu'est ce manga donc, mais à ne pas mettre entre toutes les mains.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Kiraa7
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs