Mushoku Tensei Vol.1 - Actualité manga
Mushoku Tensei Vol.1 - Manga

Mushoku Tensei Vol.1 : Critiques

Mushoku Tensei - Isekai Ittara Honki Dasu

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 07 Juin 2017

Après le très plaisant The Rising of the Shield Hero l'année dernière, les éditions Doki-Doki nous proposent à nouveau de découvrir une aventure fantasy basée sur un light novel. A l'origine, Mushoku Tensei est donc une série de romans écrits par Rifujin na Magonote et illustrés par Shirotaka, qui a débuté sa publication en 2012 chez l'éditeur nippon Media Factory, mais avant cela il s'agissait d'un web novel. C'est en 2014 qu'une adaptation en manga est décidée. Suite à un petit concours pour sélectionner le mangaka qui dessinera la série, c'est Yuka Fujikawa qui est retenu. Actif depuis le milieu des années 2000, ce mangaka connaît ici sa première publication en France.


Dans notre monde, le héros de la série était un raté sur toute la ligne. Loser, neet, replié sur lui-même, doté d'un physique peu avantageux, incapable de faire le moindre effort, le voici désormais rejeté par sa famille, après ne pas être allé à l'enterrement de ses parents. Ses 34 années de vie sur Terre furent un désastre... mais c'est pourtant sur un bref acte de bravoure que cette vie va prendre fin : en poussant des ados sur le point de se faire écraser par un camion, c'est lui qui se fait renverser. Et à l'heure de dire adieu à la vie, les regrets l'envahissent et il aimerait tant avoir une deuxième chance... Il ne pensait sans doute pas que son souhait serait exaucé, mais dans un autre monde !


En effet, le voici plongé dans un monde fantasy, fait d'épées et de magie, où il renaît en tant que bébé. Désormais nommé Rudeus Greyrat, il va pouvoir grandir petit à petit entouré de parents aimants (Zenith, sa mère, et Paul, son père, tous deux anciens aventuriers), et apprendre peu à peu les arts du combat et des sortilèges, où dès sa jeunesse il se montrera étonnamment talentueux. Mais il a bout renaître dans ce monde, il a conservé les souvenirs de son ancienne vie... ce qui l'incite à vouloir donner le meilleur de lui-même, à ne jamais laisser tomber en cas d'échec, afin de ne pas répéter les erreurs de son existence antérieure.


Le coup du héros possiblement loser se retrouvant projeté dans un autre monde est loin, très loin d'être nouveau, peut-être même qu'il n'a jamais été autant à la mode quand on voit certains titres récents comme Re/Zero ou The Rising of the Shield Hero. Mais dans ce type de récit qui commence à être encombré, le scénario imaginé par Rifujin na Magonote a de quoi tirer son épingle du jeu, en premier lieu pour le choix de nous faire suivre Rudeus depuis sa naissance ! On le voit ainsi bébé, puis à 3 ans, à 5 ans, à 7 ans, chacune de ces périodes étant marquée par différentes étapes de son évolution et de son apprentissage. 


La perspective de suivre ainsi le personnage central au fil de ses années de vie est on ne peut plus séduisante, et l'intérêt se voit renforcé par le fait qu'il conserve tous ses souvenirs de sa précédente vie ! 


Cela sert notamment quelques notes d'humour, car on a donc un esprit adulte dans un corps d'enfant, et Rudeus a donc dès sa plus tendre jeunesse des pensées voire des façons d'agir et de parler assez mûres. A certains moments ça amène un décalage comique pas mal du tout, et à d'autres moments des réflexions fan-service qui pourront diviser les foules. Après tout, concernant ce dernier point, on a un héros qui a surtout 34 ans malgré son corps d'enfant, donc le voir fantasmer sur une loli-magicienne ou envisager de faire d'une gamine de 7 ans sa petite amie pourrait créer un petit malaise auprès de certains lecteurs. Mais heureusement, le manga n'appuie jamais beaucoup cet aspect, qui fait surtout ressortir le côté otaku que le héros avait dans son ancienne vie.


De ces souvenirs de son ancienne vie, on préfèrera surtout retenir les choses plus traumatisantes. Ainsi, avoir enfin une famille aimante dans ce Nouveau Monde le touchera beaucoup, il lui faudra faire des efforts pour parvenir à sortir à l'extérieur (lui qui était un neet avant) et pour passer outre certains autres petits traumatismes qui lui reviennent en mémoire... Mais il est désormais décidé à ne plus baisser les bras, à prendre ses responsabilités quand il le faut, à ne pas répéter les mêmes échecs que dans son ancienne vie.


C'est donc en prenant tout cela en compte que l'on suit, dans ce premier volume, les 7 premières années de sa nouvelle vie, de son éducation et de son apprentissage : son quotidien avec ses parents et leur domestique Lilia, sa découverte d'une magie déjà incroyablement développée en lui et laissant penser qu'il pourrait être un prodige, son apprentissage du combat à l'épée en compagnie de son père... sans oublier l'arrivée de premiers personnages secondaires intéressants. S'affichant sur la jaquette de ce premier tome, la jeune et jolie Roxy campe une prof particulière en magie réussie dans son rôle de mentor. Quant à Sylph, premier(e) ami(e) de notre héros dans ce monde, il/elle s'avère facilement attachant(e) et met bien en avant l'une des premières informations que l'on a sur ce monde : la méfiance des gens envers l'espèce des démons. De manière générale, le récit glisse déjà quelques petits éléments de background (le statut des démons, les origines de la magie...), pour l'instant suffisants, mais on attend surtout que ce background s'étoffe encore par la suite, ce qui sera sûrement le cas quand Rudeus grandira.


Si ce qui se met en place est très prometteur, il y a tout de même certains moments qui pourraient décontenancer un peu les lecteurs. Ce que l'on aura envie d'appeler des petites fautes de goût. Etait-il vraiment nécessaire d'évoquer la joie de Rudeus à l'idée d'aller zieuter en douce ses parents en train de copuler ? De voir Roxy déjà en train de les mater en y prenant visiblement du plaisir ? De traiter ainsi, un peu par-dessus la jambe, la tromperie de Paul ? Heureusement que ce ne sont que des détails (enfin, la tromperie de Paul a quand même une grosse conséquence) qui ne gâchent pas vraiment le plaisir de lecture.


Le dessin de Yuka Fujikawa, lui, fait le job en s'avérant bien fonctionnel. Son trait est expressif et agréable, ses trames et ses encrages suffisamment soignés, son découpage limpide... En somme, il y a tout ce qu'il faut pour entretenir un bon divertissement.


Sur son premier volume, Mushoku Tensei s'offre une introduction rapide (déjà 7 années de vie passées) et efficace dans la mise en place des choses. Le concept est suffisamment bien posé pour nous promettre un bon divertissement sur la longueur.


L'édition française est excellente : logo-titre soigné et fidèle au style du logo japonais, papier épais, souple et sans transparence, bonne impression en Italie chez Lego, 4 premières pages en couleurs, travail de lettrage soigné de la part du Studio Charon, et travail de traduction et d'adaptation bien vivant et fluide de la part de Jean-Benoît Silvestre.


En fin de tome, les lecteurs pourront découvrir une petite nouvelle inédite de 6 pages de l'auteur des romans, qui revient sur le père de Sylph.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs