Murciélago Vol.6 - Actualité manga
Murciélago Vol.6 - Manga

Murciélago Vol.6 : Critiques

Murciélago

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 16 Avril 2020

Chronique 2

La rentrée des classes arrive pour Hinako et Rinko, qui vont dans le même établissement ! Tandis que Hinako retourne au lycée, RInko, de son côté, intègre l'école primaire où il lui faudra s'intégrer. Les choses semblent d'ailleurs bien commencer pour elle, puisqu'elle s'attire vite la sympathie et l'admiration d'une jeune camarade de classe... Mais rapidement, les choses dégénèrent quand une explosion retentit au coeur du lycée. Un attentat à la bombe vient d'être commis, d'autres sont déjà prêtes à exploser, et le coupable annonce qu'aucun élève ne doit quitter l'établissement sous peine de représailles... Qui appelle-t-on donc dans ce genre de cas pour résoudre l'affaire ? La polic... ah non, Kuroko. Et quand on lâche une telle tarée dans un établissement scolaire où pullulent les jeunes filles, inutile de dire que les choses vont vite partir en vrille...

Au vu de la toute fin du tome précédent, on s'attendait à revoir enfin sur le devant un certain personnage, mais malheureusement, ce n'est finalement pas le cas avec ce sixième volume qui part donc sur une tout autre affaire, celle d'attentats à la bombe dans un établissement scolaire. Sur le papier, les idées sont assez plaisantes: voir Kuroko agir en milieu scolaire féminin est quelque chose de quasiment inédit dans l'oeuvre et ne peut que faire des étincelles, et en filigranes la perspective de suivre la vie scolaire de Hinako ou l'intégration de la petite Rinko est assez plaisante... mais malheureusement, le tout s'avèrera un brin sous-exploité,e la faute à une intrigue trop éclatée.

En effet, en plus des différents aspects évoqués précédemment, ce tome s'axe sur deux autres problèmes plus ou moins connectés. D'un côté, l'énigme de la première bombe ayant explosé, avec à la clé la présentation de Minako Suô, la coupable, adolescente visiblement elle-même un peu fêlée, victime de brimades très brutales par le passé, et en même temps éprise de l'une de ses tortionnaires, la dénommée Fûri. D'un autre côté, une affaire dans l'affaire, car les menaces à la bombe révéleront une autre coupable ayant elle-même sa propre cible et sa propre folie (liée là aussi à un lien fort avec une autre femme). Et c'est là que Yoshimurakana s'égare: vouloir raconter tant de choses en seulement un tome, ça donne forcément un résultat trop facile et simpliste, jamais développé comme il se doit. Tout va trop vite, le mangaka tombe dans des deux ex machina et facilités. Par exemple, les nouvelles frasques de Hinako fonctionnent assez mal ici en plus d'être répétitives, les plans de la vraie coupable reposent sur des coïncidences (elle trouve par hasard une bombe, décide de s'en servir car elle est elle-même timbrée et veut accomplir sa vengeance personnelle... allons bon), le petit rôle de Rinko dans tout ça semble presque sortir de nulle part (et comme par hasard, la coupable est justement sa prof de sport), aucune des nouvelles figures de cette partie n'est réellement approfondie (leurs flashbacks/motivations sont balancés en 2-3 pages vite fait) si bien qu'on peine à s'immerger... Et puis, quelle drôle d'idée ont eue les supérieurs de Kuroko en la lâchant dans un cadre scolaire pareil, car forcément les choses ne peuvent que dégénérer.

Car oui, peut-être plus que jamais ici, Kuroko dégénère forcément ! Et cela donne lieu à une poignée de scènes qui vont plus loin que d'habitude dans le côté immoral et en roue libre de notre anti-héroïne, qui bousille "accidentellement" la virginité d'adolescentes, les fracasse (littéralement) jusqu'à les tuer sans en faire grand cas, suggère à une miss d'en violer une autre... Le résultat ne s'étire heureusement jamais plus de quelques pages, mais est malsain à souhait. On a envie de dire "pourquoi pas", car ça correspond au personnage: depuis le début de la série, on sait que Kuroko est une psychopathe se fichant de ce qui est bien ou mal, de ce qui est moral ou immoral, mais généralement une part d'humour s'y mêle or ici pas d'humour dans ces instants: l'auteur nous rappel avec choc que Kuroko est avant tout une psychopathe, une tarée, une sadique. Dérangeant ? Clairement, oui, et sans doute est-ce le but, d'autant plus qu'en fin de tome les "mauvais côtés" de Rinko reviennent aussi au galop, de façon bien barbare. En cela, c'est réussi. Mais le problème, c'est que ce genre de moments, ça se prépare, or ici Yoshimurakana se disperse sur tellement de choses à la fois qu'il n'a pas l'occasion de bien amener les choses, et que ça paraît la plupart du temps un peu trop gratuit. Et puis, au vu du massacre de certaines adolescentes par nos héroïnes, on peut légitimement se demander comment les supérieurs de Kuroko vont pouvoir camoufler des choses pareilles, mais ça on ne le saura probablement jamais.

En somme, on ne peut pas dire que le tome soit mauvais, car il reste assez rythmé et divertissant... mais il s'agit assurément, à ce jour, du moins bon volume de Murciélago, pas forcément autant pour les instants "trash" que pour les facilités, les côtés simplistes et le manque de consistance de l'affaire. Heureusement, après tout ça, Yoshimurakana vient nous ravir avec un petit chapitre bonus de 10 pages humoristique, où il imagine cette chère Hinako comme un petit animal de compagnie à élever.


Chronique 1

Rinko fait sa rentrée des classes, un premier jour d'école qui n'a rien d'ordinaire. Une explosion retentit dans l'enceinte du lycée et si celle-ci ne fait pas de victime, son auteur a des revendications formelles : aucun élève ne doit quitter l'établissement. Forte de ses compétences, Kuroko est appelée en renfort pour régler cette affaire, et va devoir utiliser son savoir le plus sadique pour faire la lumière sur ce complexe attentat...

Jusqu'à présent, Murciélago a su proposer un divertissement rythmé et décalé, tant dans la violence que dans l'érotisme proposé. Yoshimura Kana dosait comme il se devait les ingrédients, donnant un ensemble toujours très sympathique à parcourir. Pourtant, il semble que la balance ait totalement échappé à la mangaka dans ce sixième tome qui, malgré un pitch plutôt intrigant et permettant à Kuroko de mener une enquête dans un milieu lycéen, va laisser place à quelques dérives.

Ainsi, le sadisme de la protagoniste du titre atteint des sommets, amenant une scène de torture particulièrement gratuite et immorale, tandis que la suite propose ni plus ni moins un viol, sous couvert d'humour. D'une manière générale, toute la séquence de la réserve du gymnase est particulièrement dérangeante, tant Kuroko va loin dans les sévices imposées. On connait le personnage, sa psychologie et l'absence de scrupule chez la psychopathe, mais ce volume franchit des tabous qui a de quoi nous sortir de la lecture, pour ne pas dire nous écœurer totalement. Très mauvais point, donc, si bien qu'il était difficile de sauver l'ensemble après ça.

Reste alors quelques points de l'affaire qui se révèlent un peu plus prenants, notamment le climax qui met à l'honneur cette chère Hinako qui se confirme comme le personnage le plus drôle et le plus pétillant du titre. On apprécie aussi bien les petits développements de la lycéenne comme ses fracassantes entrées en scène, permettant de redonner un peu de teneur au volume pour sa fin.

Aussi, bien que ce soit un aspect traité en filigrane, toutes les séquences sur l'intégration de Rinko sont plutôt plaisantes. Entre quiproquos et amourettes entre jeunes lycéennes, la série montre un côté naïf plutôt amusant, et qui garantit quelques planches de bonne humeur.

Alors, que penser de ce sixième tome de Murciélago ? Il faudra être accroché pour passer outre certaines séquences sont le caractère immoral atteint des sommets, de quoi provoquer quelques remontées acides. Clairement, la mangaka est allée trop loin dans quelques passages de cet opus. Néanmoins, les autres aspects excentriques, voire simplets, du volume permettent à celui-ci de ne pas rester sur un total échec. Chacun sera évidemment juge de cette lecture, qui dépend plus que jamais des affects de chacun, mais difficile de ne pas voir que Yoshimura Kana tente de franchir certaines limites délicates.
  

Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Koiwai

11.25 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
10 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs