Moriarty Vol.8 - Actualité manga
Moriarty Vol.8 - Manga

Moriarty Vol.8 : Critiques

Yûkoku no Moriarty

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 05 Mai 2021

Derrière Jack l'Eventreur se cachait en réalité un groupe de personnes recherchant une chose: monter les policiers de Scotland Yard et les citoyens du comité de vigiles de Whitechapel les uns contre les autres, afin de provoquer le chaos et d'enclencher une révolution. Un plan pas si éloigné que ça des propres ambitions de William, à ceci près que notre héros ne peut en aucun cas tolérer ces méthodes où les faibles et démunis, qualifiés de "déchets" par ce groupe, sont sacrifiés. Ainsi, bien aidé par ses complices (Jack Renfield en tête) qui ont évité le pire en ralliant police et citoyens face à leur ennemi commun, Liam a eu le temps de dénicher les vrais coupables, et l'heure est ainsi venue de les punir...

Et si cette partie s'achève quand même un peu vite, elle est vraiment intéressante sur plus d'un point. Bien sûr, pour l'opposition de valeurs que Moriarty montre face à ce groupe de méchants, ou encore pour l'interprétation particulièrement convaincante de pourquoi le mystère Jack l'Eventreur est resté irrésolu et pourquoi le tueur en série a soudainement disparu de la circulation. Mais aussi pour des petits détails comme l'arrivée d'un "nouveau" majordome (et surtout d'un nouveau compagnon) dans la maison Moriarty, pour la brève apparition d'un nouveau futur ennemi (Charles Augustus Milverton, tiré d'une des nouvelles de Sherlock Holmes écrite par Conan Doyle), ou pour la manière dont notre héros teste une nouvelle fois Holmes: quand celui-ci aura compris la vérité sur Jack l'Eventreur, que choisira-t-il ? Dire la problématique vérité au risque d'envenimer les choses, ou dire un mensonge qui l'arrange ? Et, enfin, pour une donne découlant directement de cette affaire, et qui va occuper la moitié suivante du volume...

Car face à l'affaire qui vient d'avoir lieu et où Scotland Yard n'a pas pu coincer Jack l'Eventreur, les pontes de la police et en particulier l'inspecteur général Arterton ne peuvent pas perdre la face, et ont besoin d'un coupable... quitte à l'inventer en piégeant un innocent. Moriarty et Holmes peuvent-ils laisser faire ça ? Il va de soi que non, et donc que l'heure est sans doute venue de mettre en lumière la face pourrie de la police. Dans les faits, cela donne une petite partie rythmée, bien qu'un peu trop rapide voire facile. Entre autres, on aurait facilement aimé voir un peu plus en détails la phase d'infiltration de James... Néanmoins, le résultat est prenant, que ce soit pour les rôles de certains visages comme Patterson et le très droit Lestrade, pour l'évocation de ce qui pourrissait les hautes sphères de la police, pour la façon dont les deux camps Moriarty/Holmes progressent de leur côté... et pour ce que cette nouvelle affaire permet au détective dans son analyse du "prince du crime".

Et ce dernier point est l'un des enjeux du dernier chapitre, où, au travers d'une attendue nouvelle rencontre entre Moriarty et Holmes, on a droit à un échange des plus intéressants, avec à la clé une décision que doit prendre le détective, qui a désormais conscience que le "prince du crime" agit pour des valeurs qui semblent louables. Et en filigranes, on appréciera le nouveau personnage qu'est Bill Hunting, dont le nom est sans aucun doute un clin d'oeil au film Will Hunting de Gus Van Sant, au vu des nombreuses similitudes entres les deux personnages. Tout en promettant de devenir un nouveau personnage récurrent, Bill permet de souligner encore une autre inégalité sociale, via les études cette fois-ci.

Malgré quelques aspects trop rapides et paraissant alors trop faciles, la lecture reste, alors, toujours aussi intéressante, tant globalement le scénariste semble savoir où il va.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs