Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 15 Juillet 2013

Au beau milieu de sa maison, un petit garçon très très peureux a la trouille face à la moindre chose bizarre : le frigo qui grogne, l'escalier qui grince, la tâche au plafond des toilettes qui ne semble jamais être au même endroit, la lampe qui clignote... Il se fait une peur de tout. Alors quand l'heure de se coucher arrive, il est plus trouillard que jamais. Bien enfoncé dans son lit, caché sous la couette, il a l'impression que tous les objets qui l'effraient sont là, autour de lui, prêts à fusionner pour devenir... le Mons'trouille ! Le petit garçon sera-t-il assez courageux pour l'affronter ?

Après Mon Voisin Masuda qui abordait de fort jolie manière les questions de la tolérance et de l'intégration en classe, Miho Takeda évoque cette fois-ci un autre sujet fort du quotidien enfantin : la peur, tout simplement, de tout ce qui nous entoure, l'impression que tout autour de soi est un danger éventuel.
Pour aborder ce thème, l'auteure adopte une narration à la première personne : c'est le petit garçon qui parle, et les jeunes lecteurs connaissent alors à ses côtés ses différentes peurs, et peuvent alors très facilement s'identifier à lui. Dans le Mons'trouille, chaque bruit ou forme bizarre devient le possible sujet d'une crainte, Takeda s'attarde pendant quelques pages à accumuler ce genre de petites peurs, qui finissent par se rassembler lors du moment le plus effrayant pour un enfant : l'heure de se coucher, seul dans la nuit noire.
Apparaît alors le Mons'trouille, issu de l'imagination débordante du petite garçon, cette imagination propre aux enfants, qui leur permet de donner vie à tout et n'importe quoi... y compris à leurs plus grandes peurs !

Cette faculté qu'a l'enfant à se faire une peur de tout, ne serait-ce que par la force de son imagination, et qui prend sa forme ultime dans le monstre qui donne son nom à l'album, Miho Takeda se fait alors un plaisir de la dédramatiser de façon humoristique en la tournant en ridicule, en utilisant savamment cette même imagination enfantine, qui fait du petit garçon un tout autre être ! Le ton se veut résolument optimiste d'un bout à l'autre, les couleurs sont vives et le trait est enfantin et épais de manière à rendre les objets plus ridicules qu'effrayants, et le mélange de couleurs ainsi que la forme relâchée du Mons'trouille consolident l'aspect plutôt amusant.

En abordant avec humour et couleur les peurs propres à l'enfant, Miho Takeda dédramatise de façon très habile son sujet et offre une jolie leçon de courage aux bambins. il faut aussi souligner ce nom de Mons'trouille, nom facile à retenir et très bien trouvé qui représente à lui seul les peurs enfantines, tout comme il faut saluer le gros travail sur les textes français, qui s'intègrent parfaitement aux dessins, comme les "ouin", "j'ai peur" ou "tadaam" qui font partie intégrante de l'impact graphique.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16 20
Note de la rédaction