Monstres & Cie - Actualité manga

Monstres & Cie : Critiques

Monsters Inc.

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 19 Février 2014

A l'occasion de la sortie en salles en juillet 2013 de Monstres Academy, la suite de Monstres & Cie, les éditions Pika nous amenèrent l'adaptation manga de ce dernier, dans le cadre de leur collection Disney. Reprenant fidèlement la trame du film, ce manga prend donc place à Monstropolis, une ville peuplée de monstres chargés de récolter les cris des enfants qu'ils effraient pour s'en servir comme énergie. Dans l'élite des monstres, on retrouve Bob, petit cyclope tout rond, et Sulli, sorte de gros nounours tut doux capable de se changer en effrayant monstre quand il le faut. Partagés entre la rivalité avec l'infâme lezard Léon et l'amourette de Bob avec la dénommée Célia, nos deux compères poursuivent jour après jour leur mission... jusqu'au jour où débarque à Monstropolis Bouh, une petite fille humaine qui se prend d'affection pour Sulli. Mais le hic, c'est que les enfants humains sont réputés toxiques pour les monstres, qu'il est interdit d'amener à Monstropolis le moindre objet humain, et que la fillette va donc semer la zizanie en ville...

Reprenant tous les ingrédients du film, le manga aurait pu avoir le même charme que celui-ci... si seulement tout n'y était pas aussi expéditif et aussi laid !

L'un des principaux problèmes du manga vient de sa brièveté, puisqu'il fait à peine 100 pages. Dès lors, quasiment tout ce qui faisait le charme du film est ici très mal développé. L'effroi normalement totalement loufoque que Bouh provoque chez les monstres reste ici très basique, et l'attachement que Sulli développe normalement peu à peu pour la fillette arriver sans nuances, soudainement. L'amitié entre Bob et Sulli, normalement mise à mal avec un peu d'émotion par l'arrivée de Bouh, est une épreuve expédiée ici en deux pages. La rivalité avec Léon est mise en place de façon très sommaire pour aboutir à la fin sur le fameux complot, qui sort de nulle part et n'est même pas expliqué. Quant aux personnages secondaires, ils sont sous-exploités : les colères de Germaine sont absentes, et Célia, qui apparaît peu, ne sert à rien.

Bref, pour qui n'a pas vu le film, le manga est d'ores et déjà dépourvu d'intérêt, puisqu'il développe très mal tous les ingrédients du long métrage. Mais il risque également d'échouer à divertir celles et ceux qui ont vu le film. En ayant en tête le film, on aurait pu trouver un moyen basique mais sympathique de prolonger le plaisir avec le manga, si celui-ci n'était pas aussi moche. Sérieusement, Sulli n'a jamais deux fois la même tête, Bob a rarement une forme vraiment ronde et possède un oeil totalement disproportionné, et le design normalement adorable de Bouh devient ici une tentative désespérée de rendre la gamine en façon "manga", avec des yeux improbables et des mimiques plus effrayantes que mignonnes. Les décors sont minimes, les angles de vue sont peu astucieux (Bouh est encore plus inégale de profil), le découpage est confus, la narration va beaucoup trop à l'essentiel en passant souvent du coq à l'âne...

Avec le double de pages, Montres & Cie aurait peut-être pu offrir un prolongement sympathique au film, en exploitant comme il se doit tout ce qui fait normalement le charme du long métrage. Mais en seulement 100 pages, l'oeuvre papier de Hiromi Yamafuji ne fait que tout survoler sans apporter le moindre plaisir, pas même visuellement. Là où d'autres manga Disney comme Raiponce s'en tirent très honnêtement, Monstre & Cie se présente comme le prototype même du produit marketing bâclé, qui ne mérite aucunement d'être acheté à un prix aussi fort que 7,20€. Sérieusement, 7,20€ pour 100 pages, avec une impression moyenne et quelques fautes d'inattention dans la traduction ?


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
5 20
Note de la rédaction