Monster Vol.1 - Actualité manga

Monster Vol.1 : Critiques

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 30 Décembre 2009

« Chaque vie n'a pas le même prix ».
« C'est faux, chaque vie compte sans distinction de valeur. C'est moi qui suis dans le vrai ! Des gens comme vous ne méritent pas de vivre ! »

1986, Düsseldorf, Allemagne de l'Ouest.
Kenzo Tenma est un chirurgien brillant d'origine japonaise. Alors qu'il vient encore une fois de sauver une vie, celle d'un chanteur d'opéra, son avenir semble tout tracé : fiançailles avec la fille du directeur de l'hôpital, carrière assurée, respect de ses collègues. Mais sa situation n'est pas aussi simple... Kenzo Tenma ne maîtrise pas tout. Il doit rédiger une thèse pour le directeur de l'hôpital pour maintenir ses relations, supporter la personnalité mesquine de sa fiancée et apprend que certains patients sont négligés par rapport à d'autres jugés prioritaires.
Une nuit, un ancien politicien est-allemand et sa femme sont assassinés. Leurs enfants, des jumeaux, sont amenés à l'hôpital. La jeune fille est traumatisée, le garçon atteint d'une balle en pleine tête.
Appelé pour pratiquer une opération complexe sur le jumeau, Tenma reçoit au contraire l'ordre, par le directeur, de prendre en charge le maire victime d'une thrombose cérébrale mais admis par l'hôpital bien après le jeune garçon.
Choisissant d'opérer le jumeau et d'ignorer les ordres, Tenma réussit son opération, tandis que ses collègues ne parviennent pas à sauver le maire, l'opération étant pourtant bien moins difficile.
Lâché par ses collègues, renié par le directeur, ignoré par sa fiancée, Kenzo Tenma sombre dans l'incompréhension et se confie à son jeune patient.
Plus tard, tout s'arrange pour Tenma. Malgré lui, les responsables de son malheur décèdent mystérieusement et Tenma récupère une fonction à responsabilité, tandis que sa fiancée lui refait la cour. N'est-ce qu'un pur hasard ? Que représente donc cet enfant ?
Les années passent... L'Allemagne est désormais réunifiée. Le docteur Tenma est toujours aussi bon dans l'art de la chirurgie.
Mais sa rencontre avec le jumeau, dans des circonstances particulières, va de nouveau tout changer...

C'est sur un premier tome mettant l'accent sur la vertu d'un jeune médecin face à l'arbitraire et le cynisme à leur paroxysme que s'ouvre Monster, le seinen à succès de Naoki Urasawa.

Si ce thème apparaît de prime abord comme très classique, un jeune héros doué et vertueux supportant les bassesses et les vices de l'être humain, ne vous y trompez pas : Monster révèle un très fort potentiel dès ce premier tome.
Le contexte politique et les dialogues entre les personnages sont saisissants de réalisme. Le parti-pris de faire évoluer le récit en Occident n'est pas anodin, ceci étant rare chez les mangakas.
Et, surtout, en quelques chapitres seulement, l'auteur sait instaurer un suspens qui ne cessera qu'en toute fin de série.

Urasawa introduit une palette de personnages qui semblent de même très classiques. Le jeune Docteur Tenma, idéal de vertu et de combativité. Sa fiancée Eva Heineman, fille à papa gâtée et opportuniste. Son père, directeur d'hôpital, immoral et autoritaire.
Mais ceci n'est qu'apparence trompeuse. On perçoit déjà la volonté de Urasawa de jouer sur les personnalités, d'explorer les différents sentiments des personnages. Les personnages sont attachants et charismatiques et cela est justement dû à cette richesse présente dès le premier tome : introduire des personnages réalistes car présentant de multiples facettes, des personnages aussi humains que le lecteur. De plus, l'auteur nous gratifie d'un personnage tout à fait génial, un des plus excentriques du manga tout genre confondu, rien que ça : le commissaire Runge, qui, lors de n'importe quelle discussion, dispose d'un trouble physique consistant à reproduire avec sa main les tapotements exercés sur un clavier ! Juste excellent !

Niveau graphique, on sent que l'auteur est encore hésitant. Il cherche le bon design pour chaque visage et tout reste un peu brouillon, mais demeure très plaisant.
Ce premier tome est déjà un véritable bol de fraîcheur par rapport au reste de la production nippone : on s'y croirait et on plonge dans ce manga sans aucune difficulté. Absence totale de cliché, aucun mauvais goût : ces notions ne nous viennent vraiment pas à l'esprit durant la lecture.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
RogueAerith
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs