Monde transformé (un) Vol.1 - Actualité manga

Monde transformé (un) Vol.1 : Critiques

Ippen Sekai

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 25 Novembre 2019

En France, Ototo est devenu l'éditeur de mangas de fantasy par excellence. En cet automne 2019, c'est une nouvelle courte série du genre qui intègre son catalogue : Ippen Sekai, traduit par « Un monde transformé » chez nous. Celle-ci a connu une parution assez longue pour son format puisqu'elle fut prépubliée entre 2013 et 2018 dans le magazine Go Go Bunch de l'éditeur Shinchôsha, pour un total de trois volumes seulement.

C'est l'occasion pour nous de découvrir la mangaka Kanako Meiji, une autrice active depuis la fin des années 90 et qui a à son actif bon nombre de œuvres Une carrière variée aussi au niveau des genres, puisque l'artiste a dessiné de la fantasy, de la tranche de vie, du boy's love et même de l'érotique.

Un monde transformé nous projette dans une époque assez trouble, se déroulant quinze ans après une grande guerre. Autrefois important dans la politique du pays, le temple de Gardelan semble aujourd'hui désuet. Mais son activité demeure encore, notamment parce que la jeune Puryo y apprend afin de devenir la prochaine grande prêtresse. Une tâche ardue, surtout dans cet établissement où des événements mystérieux ont lieu. Dans ce temple bercé par une forêt aussi enchanteresse qu'étrange, peuplée de créatures singulières, la tâche de Puryo se révèlera parfois délicate, parfois décalée.

Avec Un monde transformé, du moins ce premier tome, la volonté de Kanako Meiji semble être de nous immerger dans un monde déroutant sans nouer de véritables attaches entre le lecteur et celui-ci. En effet, l'intrigue débute directement sur les déboires de Puryo dans cet univers très mystique, sans même qu'une contextualisation nous soit donnée. Les premières grandes informations de l'univers sont données en guise d'accroche au début du premier chapitre, et tout le reste sera progressivement dévoilé au compte goutte, au fil des aventures de l'apprentie prêtresse.

Une manière de faire qui aura de quoi perdre pas mal de monde sur les premiers chapitres. L'autrice y développe de petites péripéties du quotidien, en s'appuyant sur ce monde étrange, sans développer de réel enjeu. Il faut alors apprécier ce démarrage pour ce qu'il est, à savoir son ton particulièrement ton et ses intentions contemplatives. Car par le trait particulier de la mangaka, à la fois brouillon et fouillé, il demeure un quelque chose d'envoutant dans ces premiers chapitres très calme. Et plus globalement, le style de l'autrice restera un point fort de ce premier volume tant celui-ci sort du lot dans les œuvres de fantasy que nous avons l'occasion de lire actuellement. Il y a chez Kanako Meiji un véritable cachet dans le trait, un style qui donne forcément envie de la suivre.

Mais passé cette sorte d'introduction évasive concernant l'intrigue, le destin de Puryo se dessine peu à peu. Tandis qu'on se familiarise toujours un peu plus avec la fillette et le cadre dans lequel elle évolue, le temple de Gardelan, ses différentes rencontres et la mise en avant de personnages secondaires viendront préciser les enjeux de la série, les complots qui se trament dans la demeure mystique, et les objectifs de notre héroïne. Si ce premier volume conserve ce ton très léger, par exemple en traitant aussi le parcours et l'évolution d'autres prêtresses du temple, on sent clairement qu'une trame plus sérieuse se profile, chose qui se confirme avec les toutes dernières pages qui apportent davantage de sérieux, et permet à ce tome premier de se conclure sur un habile cliffhanger.

Ainsi, le premier volume d'Un monde transformé est une véritable succession de péripéties envoutantes mais aussi énigmatiques, dans un monde étrange, poétique parfois, mais aussi terrifiant, duquel nous ne savons que peu de choses. Mais ce cadre très isolé contribue aussi à l'ambiance de ce début de série, et il y a de quoi être curieux de découvrir comment Kanako Meiji va continuer à développer cet aspect, et où elle nous mènera au terme du troisième opus.

Du côté de l'édition, la copie d'Ototo se révèle de bonne facture, chose courante chez l'éditeur. Un papier un poil épais de bonne qualité, une couverture joliment imprimée sur un papier couché mât... il ne manque finalement qu'une page couleur pour améliorer la copie, chose qui incombe à l'édition japonaise et non à la version française.

La traduction a été confiée à Yoan Giraud, qui a fait ses preuves depuis un moment. Le texte qu'il nous propose est convainquant tant il s'adapte à la naïveté de certains personnages, tout en sachant apporter le sérieux nécessaire lorsque les situations l'exige.
   

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
15 20
Note de la rédaction