Monde haut en couleur (un) - Actualité manga
Monde haut en couleur (un) - Manga

Monde haut en couleur (un) : Critiques

Iromeki Dasu Sekai

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 12 Août 2021

Actif dans le milieu du hentai depuis une petite dizaine d'années avec à son actif 4 recueil parus au Japon à ce jour, Miyabi débarque pour la première fois en France aux éditions Hot Manga avec son dernier ouvrage en date. Paru dans son pays d'origine en 2019 chez l'éditeur Bunendo et sous le titre Iromeki Dasu Sekai (dont le titre français est une traduction assez proche), Un Monde Haut en Couleur est un recueil d'environ 190-200 pages se composant de six chapitres, pour un total de 5 histoires.

La première histoire est la plus courte: sur 14 pages dont 4 en couleurs, on suit les fantasmes et ébats d'un couple pimentant un peu plus les choses via quelques suggestions: alors que lui aimerait la voir dans son uniforme de l'époque du lycée qu'elle a conservé, elle refuse. S'ensuit un petit pari: le premier qui fait jouir l'autre aura le droit de demande ce qu'il/elle veut ! La recette est vraiment rafraîchissante, dans la mesure où l'on ressent une certaine complicité mêlée de taquinerie entre ces deux amoureux.

En tournant autour des 25-30 pages, les trois récits suivants sont un peu plus longs, et content des scénarios tout aussi charmants.
Dans le premier, un garçon timide faisant partie du club d'art se prend d'admiration pour sa voisine de classe, une superbe fille qui, derrière son allure un peu bimbo, est capable de s'entendre avec toutes sortes de personnes. Mais ce qu'il ne sait pas, c'est qu'à force de parler avec elle, la demoiselle est tombée amoureuse de lui sans trop savoir pourquoi ni comment, avec à la clé une déclaration d'amour nourrie de sexe où, en prime, l'auteur a la bonne idée d'offrir des dernières pages placées du point de vue de la fille et venant compléter certains moments sous un angle différent.
Dans le deuxième, voici qu'un professeur adepte de l'hypnose et impopulaire auprès des filles se rapproche d'une jeune fille qui est aussi sa "cobaye". Autrefois marquée par un traumatisme, celle-ci s'en est sortie grâce à l'enseignant, et a fini par tomber amoureuse de lui... Alors, ne serait-il pas temps pour elle de "récompenser" celui qu'elle aime ? Entre le côté badaud du prof qui ne capte pas tout de suite l'amour de la jeune fille, et cette dernière qui cherche à le lui faire comprendre, le récit mêle efficacement une pointe d'humour à une certaine tendresse.
Et dans le troisième, un karateka ne cesse d'être provoqué en défi par sa ravissante voisine chinoise, adepte d'arts martiaux de son pays. Jusqu'à ce qu'un défi en particulier ne pousse celle-ci à aller plus loin que jamais... En plus de cette ambiance de défi assez fun, Miyabi joue à merveille sur son héroïne, entre son look chinois (coiffure, robe...) à tomber, son caractère assez entreprenant et son côté sportif.

Le plus gros du recueil est toutefois à chercher dans la dernière histoire, la plus longue, qui s'étire sur deux chapitre et sur quasiment la moitié du livre. Lui est un salarié au bout du rouleau, qui voit le monde en gris. Elle est une jeune fille cachant elle-même un certain mal-être, au point d'avoir demandé à cet homme de la kidnapper. Au contact l'un(e) de l'autre, au fil d'une fugue où ils se ressourcent tous les deux par les confessions et les contacts charnels, leur terne monde reprend peu à peu de ses couleurs, pour un résultat vraiment bien mené, car même si les premiers moments érotiques semblent arriver rapidement dans la voiture, non seulement ils trouvent une explication plus tard puisque les deux amants se connaissaient déjà, mais en plus ils offrent une pointe de danger stimulant avec le risque d'être vus. Puis dès que démarre la fugue jusqu'au bord de mer, les moments de sexe se font plus intimes, coupés du monde, comme si les deux partenaires étaient seuls au monde. L'atmosphère est très réussie, de même que la narration où Miyabi, à certains moments, a la très bonne idée d'entremêler présent et passé, de présenter la façon dont ces deux-là se sont rencontrés parallèlement à l'un de leurs ébats.

Si le dernier récit est le plus marquant puisqu'il est le plus long et donc le plus abouti, chaque histoire profite vraiment d'une contextualisation soignée: les personnages sont assez travaillés, les situations sont soigneusement amenées... et pour sublimer le tout, Miyabi offre un rendu visuel aux petits oignons. En plus de décors omniprésents et bien différents qui participent toujours activement à l'ambiance spécifique de chaque histoire, les positions sont assez variées, le découpe est fluide, les choix d'angles sont très diversifiés, et chaque héroïne a vraiment un charme qui lui est propre. Surtout, Miyabi brille sur deux autres points: d'un côté les expressions de plaisir pendant l'actes qui sont très variées, et d'un autre côté la recherche d'un plaisir mutuel, comprendre par-là que les personnage ne pensent pas qu'à leur plaisir personnel mais bel et bien également à celui de leur partenaire, quitte à se titiller de plus belle entre eux. Ainsi, il y a autant de jouissance masculine que féminine.

Un Monde Haut en Couleur est un excellent recueil vanilla. Les histoires sont suffisamment travaillées, les moments de sexe possèdent de nombreuses qualités, le rendu visuel et narratif est vraiment soigné... Une excellente pioche, qui plus est servie dans une édition tout à fait satisfaisante avec ses premières pages en couleurs, sa bonne qualité de papier et d'impression et sa traduction convaincante.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16.25 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs