Mon voisin le métalleux - Actualité manga
Mon voisin le métalleux - Manga

Mon voisin le métalleux : Critiques

Tonari no Metaller-san

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 20 Février 2023

Publié en France par les éditions Hana en juillet 2022, Mon voisin le métalleux fut la toute première parution dans notre langue pour Mamita, une mangaka que l'on vient tout juste de retrouver en ce mois de février avec la série Bienvenue chez Ginmokusei, toujours chez Hana. De son nom original Tonari no metaller-san (dont le tire français est une traduction littérale), ce récit a vu ses 5 chapitres être initialement prépubliés dans le magazine Chara de l'éditeur Tokuma Shoten dans son pays d'origine, avant que ceux-cis soient regroupés là-bas en un unique volume broché paru le 25 avril 2020. Ce tome fut agrémenté d'un chapitre épilogue exclusive de 20 pages, offrant par ailleurs l'unique petite scène érotique de l'oeuvre, pour un total de presque 210 pages. Dans son pays d'origine, ce manga fut la deuxième publication professionnelle de Mamita, mais auparavant la mangaka officiait depuis le début des années 2010 dans le monde du doujinshi, au sein du cercle Licca où elle a notamment dessiné plusieurs parodies érotiques de Tiger & Bunny.

Dans cette histoire, on commence par suivre Kento Sasaki, un étudiant homosexuel qui, suite au départ à l'étranger de son meilleur pote Ryûdô, a décidé de quitter la résidence universitaire pour se trouver son propre petit studio. Mais à force de rogner sur les prix, il se retrouve dans un logement un eu insalubre puisqu'il n'a même pas de chauffage, si ben qu'une fois l'hiver bien installé il manque de mourir de froid. Il ne doit son salut qu'à son voisin, Sôshi Ikematsu, qui le recueille et lui offre à manger alors qu'il était tombé dans les pommes.
Au départ, Kento est pourtant étonné par ce voisin un peu lugubre: il s'habille tout en noir, est fan de metal au point d'avoir des CD et des posters partout, n'est pas forcément avenant avec ses longs cheveux noirs retombant sur ses yeux, n'est vraiment pas loquace quand il s'agit de parler... Et pourtant, derrière cet aspect au premier abord froid et inaccessible, Kento va vite découvrir en Sôshi quelqu'un qui est d'une grande gentillesse, qui cuisine très bien et sait même tricoter, et qui a juste toutes les peines du monde à communiquer depuis toujours.
Un an plus tard, alors que Ryûdô est de retour de son séjour à l'étranger, il constate que Kento est devenu très proche de ce voisin à l'allure sinistre, d'autant plus que Sôshi aime beaucoup lui préparer de bons petits plats. Mais Ryûdô n'est pas dupe: ça se voit, au fil de cette année, l'amitié de Kento pour Sôshi a évolué en quelque chose de plus fort. Seulement, Kento osera-t-il avouer à Sôshi qu'il est gay, et que c'est lui l'élu de son coeur, au risque de tout perdre ?

C'est une histoire particulièrement douce que nous offre Mamita, grâce à différents éléments. Tout d'abord, une vision du metal sympathique avec un paquet de références (via des détournements de noms de groupes bien connus), quelques très rapides points culture dessus (l'autrice étant elle-même très cliente du genre) et un bon abord de ce que cette musique apporte à Sôshi, d'autant que Kento aura l'occasion de s'immiscer un peu dans l'univers de son camarade. Ensuite, une atmosphère assez chaleureuse entretenue notamment par la personnalité que cache Sôshi en lui (il cuisine à merveille, tricote, travaille dans la pâtisserie... des choses à des années-lumière de son allure, rappelant bien qu'il ne faut jamais juger les gens à leur apparence) ou par quelques notes d'humour efficace (la petite Michiko, gamine de grande section, est assez formidable se la jouant plus mature que son âge en amour !). Et enfin, le travail honnête effectué sur l'évolution de ses deux personnages principaux, notamment en alternant entre les deux personnages principaux côté narration: Kento osera-t-il être sincère et avouer son homosexualité, et Sôshi parviendra-t-il à dépasser ses craintes de toujours en communiquant mieux ce qu'il ressent ? On vous laisse découvrir les réponses, bien sûr.

Sur le plan visuel, la copie proposée par Mamita est plaisante dans l'ensemble, d'autant plus que son trait tend à se préciser, à s'enrichir, et donc à se bonifier un peu plus à chaque chapitre. Les décors intérieurs comme extérieurs sont assez présents quand il le faut, avec même quelques contrastes efficaces entre la froideur hivernale dehors et la chaleur des moments passés ensemble par nos deux héros en intérieur. Les designs sont soignés, en particulier celui de Sôshi évidemment. Le tout est expressif, plus encore quand l'autrice alterne entre entre des designs précis et des traits volontairement plus relâchés/caricaturaux afin d'apporter quelques notes comiques.

A l'arrivée, la découverte de cette mangaka en France est plaisant: Mamita livre une jolie petite histoire efficacement menée, douce, chaleureuse et facilement attachante, et qui est en plus servie dans une qualité d'édition tout à fait satisfaisante entre la jaquette roche de l'originale japonaise, l'honnête qualité du papier et de l'impression, la traduction emballante d'Angélique Mariet, et la présence de six premières pages en couleur.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15.5 20
Note de la rédaction