Mon copain le Kappa Vol.1 - Actualité manga

Mon copain le Kappa Vol.1 : Critiques

Kappa no Sanpei

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 13 Octobre 2010

Shigeru Mizuki reste l'un des mangaka phares de l'histoire du manga au Japon, et les éditions Cornélius l'ont bien compris en continuant de publier régulièrement des oeuvres de cet auteur unique et incontournable au pays du soleil levant. Ici, c'est à une oeuvre en trois tomes centrée sur un jeune garçon et son ami kappa que nous nous intéresserons, et plus précisément au premier volet de cette série, intitulé Mon copain le kappa.

Au Japon, dans la campagne profonde, là où peu d'humains pénètrent, vit le jeune Sampei, dans la maison de son grand-père. Abandonné par ses parents il y a plusieurs années de cela, le voici aujourd'hui en route pour sa première journée à l'école. Après 10 kilomètres de marche à pied, il arrive à l'école, où les choses ne se passent pas exactement comme prévu, puisque ses nouveaux camarades de classe commencent vite à se moquer de son physique, et notamment de sa coupe de cheveux qui rappelle beaucoup celle d'un kappa, ces espèces de diablotins anthropomorphes vivant dans les rivières et issus du folklore japonais.
Passablement irrité en rentrant chez lui, Sampei part à la pêche et s'endort dans sa barque. Surpris par des kappa qui le prennent pour l'un des leurs, il est conduit de force dans le monde de ces êtres fantastiques, qui, en découvrant qu'il est un humain, en font un objet de foire. Finalement, après des déclarations de Sanpei sur un monde humain qui semble avoir beaucoup changé depuis leurs dernières études là-bas, les kappa décident de libérer le jeune garçon et de renvoyer avec lui dans le monde humain un jeune kappa chargé d'étudier l'humanité.
Pour Sanpei, c'est le début d'aventures complètement folles et décalées, pendant lesquelles il rencontrera de nombreuses créatures fantastiques et sera confronté à certaines étapes, douloureuses ou non, de la vie.

Shigeru Mizuki a toujours montré un goût prononcé pour les univers fantastiques fourmillant de yôkai, ces êtres surnaturels peuplant les contes populaires japonais, et ce n'est pas Mon copain le kappa qui prouvera le contraire, car une nouvelle fois, l'oeuvre regorge de créatures en tous genres, témoins d'un folklore japonais d'une grande richesse que l'auteur prend toujours autant de plaisir à représenter. Des kappa, des tanuki, des petits hommes, un envoyé de la mort... autant de créatures tantôt joviales, tantôt mesquines, toujours malicieuses, qui vous influer sur le cours de la vie de Sampei, jeune garçon pas très futé et attachant, au cours d'aventures d'une imagination sans limites, dotées d'un esprit souvent décalé et amusant. L'humour est bien présent, flirtant un peu sur plusieurs genres, du burlesque le plus pur à un humour "pipi-caca" jamais vulgaire et très inventif. Une inventivité admirablement servie par les dessins de l'auteur, où la beauté, la densité et la grande richesse des décors, principalement naturels ou fantastiques, contraste de manière saisissante avec des personnages aux designs volontairement très simplistes et caricaturaux. L'ensemble ne dépareille pas, bien au contraire, puisqu'il contribue à apporter à l'oeuvre cette ambiance toute particulière qu'ont les oeuvres de Shigeru Mizuki.

Au coeur de ces aventures souvent farfelues, le mangaka va infliger à son héros des épreuves bien plus réalistes, comme la mort du grand-père, puis celle du père retrouvé, l'absence d'une mère, le quotidien à l'école et les compétitions sportives qui vont avec... épreuves qui vont se faire le témoin de son évolution et de l'attachement qu'il a pour le kappa, chez qui il trouvera bien souvent une forme de consolation. Tout ceci sans que le récit ne tombe jamais dans quelque chose de larmoyant. Pendant plus de 300 pages, le ton reste globalement le même, le lecteur se contentant de suivre avec un certain ravissement les différentes péripéties des personnages.

L'univers de Shigeru Mizuki est décidément unique, extrêmement riche, bourré d'inventivité et, au final, attachant, et ce n'est pas Mon copain le kappa qui nous montrera le contraire. Voici assurément une très belle oeuvre, pour petits et grands.

L'édition de Cornélius est, comme toujours, excellente. La traduction jouit d'un soin particulier, et les notes en fin de volume sont pertinentes.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
17 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs