Mobile Suit Gundam - The origin (Pika) Vol.24 : Critiques

Avec le 23e tome de Gundam The Origin, Yoshikazu Yauhiko apportait un point final à l'adaptation (très largement enrichie) de la toute première série animée de la saga Gundam. Après avoir apporté un approfondissement conséquent à l'intrigue, à savoir un flash-back si dense qu'il aura droit à se propre adaptation animée, l'auteur se paie le luxe d'un volume supplémentaire constitué d'histoires annexes de quatre histoires annexes se déroulant avant et après la série. Un excellent moyen de pallier à la conclusion très abrupte du 23ème tome, une marque de fabrique de Yoshiyuki Tomino sur Gundam.

Les deux premières histoires se placent avant le récit. La première se déroule même juste avant les premières pages de The Origin (ou premières minutes de l'anime original, selon le support choisi), une manière pour l'auteur d'apporter une opposition entre le calme régnant sur Side-7 et la tempête qui s’apprête à être causée par l'escadron Zeon mené par Char Aznable. Dans la seconde histoire, on remonte bien plus loin dans le passé pour assister à deux événements phares : les étincelles de la révolte des spacenoïdes et la naissance de Char Aznable, légende s'il en est.

Alors, chacun des deux chapitres apporte un point de vue sur l'avant Gundam, sur différents axes temporels. S'ils n'apprennent pas grand-chose sur le déroulement du récit, l'adaptation de Yasuhiko nous ayant donné toutes les clefs, les focus apportés sont loin d'être inintéressants. Découvrir le quotidien de Frau a quelque chose de touchant quand on connaît le triste sort de la jeune fille, tandis que l'histoire se déroulant sur Side-3 montre quelque chose d'assez inédit et presque déroutant : les familles Zeon et Zabi avant l'apogée de leurs carrières politiques. Et c'est peut-être ce qui est le plus fascinant : découvrir dans un cadre hors guerre, presque dans la vie de tous les jours, des personnages qui deviendront militaires d'élite ou figures politiques à même de renverser l'équilibre mondial.

Puis, c'est en parfaite opposition que Yasuhiko nous livre deux autres histoires, mais cette fois tournée vers un futur plus que paisible. De l'aveu de l'auteur, la fin de Mobile Suit Gundam entretenait pas mal de questions concernant les personnages, aussi il essaie de répondre à certaines d'entre-elles, parfois en s'appuyant sur des récits publiés autrefois. Une belle manière de montrer le monde après le tome 23 et de dévoiler les répercussions sur la paix mondiale, malgré les tensions persistantes. La notion de paix est d'ailleurs développée de manière très symbolique, à travers une représentation souvent comique et absurde des quelques tentatives de révolte qui persistent, une belle manière de montrer cette paix gagnée au prix de nombreux sacrifices. L'auteur expose donc sa propre symbolique de la conclusion de Gundam tout en glissant quelques développements qui peuvent faire lien avec la suite directe de la série, l'anime Zeta Gundam, soit une très belle manière de conclure Gundam The Origin.

Enfin, l'image la plus belle réside dans le développement autour d'Amuro et Frau. C'est par eux que la série a commencé, et logiquement avec eux qu'elle se termine, en montrant leurs futurs respectifs. Mais leur histoire est très loin d'être finie puisque Zeta Gundam ainsi que le film Char contre-attaque viennent conclurent leur épopée, deux œuvres qui sont ou ont été disponibles en France.

Avec ces histoires particulièrement plaisantes, Gundam The Origin trouve un point final convaincant. L'heure est donc venue de faire notre adieu à la série après presque 12 années de publications en France, une parution laborieuse étant donné le très maigre succès du manga chez nous, mais que Pika a su mener au bout et honorer avec ce tome « bonus » qu'on ne pensait pas forcément voir paraître chez nous. La fin d'une grande aventure et d'une excellente mise à jour de la première œuvre Gundam. Avis aux intéressés, Gundam The Origin constitue peut-être l'un des meilleurs points d'entrée dans cette saga souvent jugée, à tort, inaccessible.