Mizuno et Chayama Vol.1 - Actualité manga
Mizuno et Chayama Vol.1 - Manga

Mizuno et Chayama Vol.1 : Critiques

Mizuno to Chayama

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 20 Novembre 2023

Certes moins prolifique que la collection Yaoi de l'éditeur, la gamme Yuri occupe toujours une belle place chez Taifu Comics. Aussi, le dernier titre en date paraît en ce mois de novembre 2024. Intitulé Mizuno to Chayama, la série est un seinen initialement publié dans la revue Comic Beam des éditions Kadokawa. Elle est signée Yûta Nishio, un auteur à la carrière plutôt récente, celle-ci ayant débuté en 2015. Le mangaka a à ce jour quatre titres à son actif, avec une place particulière accordée à la romance entre femmes.

Dans une bourgade de campagne, Mizuno et Chayama appartiennent à des camps diamétralement opposés. La première est la fille d'un politicien à la notoriété montante, très engagé pour l'écologie. Chayama, elle, est la fille de producteurs de thé, une économie qui fait le prestige de la petite ville, mais qui s'est attiré les griefs de la population. Pour ces "raisons", la lycéenne est harcelée et persécutée par les autres filles de sa classe, tout l'inverse de Mizuno qui est respectée. Lorsque cette dernière fait la rencontre de Chayama, elle découvre une adolescente qui pourrait la comprendre, toutes deux partageant beaucoup plus qu'elles ne pouvaient le croire. En secret, leurs réunions intiment pimentent leurs quotidiens respectifs, et leur donnent une lueur d'espoir à chacune...

Rapidement, ce premier tome de "Mizuno et Chayama" nous emporte par son atmosphère très particulière, à la fois tendre et mélancolique, reposant sur son cadre rural comme sur ses deux héroïnes qui se montreront toujours plus marquées par leurs sentiments respectifs et réciproques. Leurs différentes sociales font d'elles un couple presque digne de Roméo et Juliette, chose soulevée par les persécutions dont Chayama est la cible. Toutes deux sont opposées, mais voient en l'autre une véritable échappatoire, un moyen de leurs milieux qui les hantent chaque jour de leur vie.

Et pour développer cette histoire, Yûta Nishio apporte une narration frêle et épurée, à l'instar de son trait léger et ravissant. Alors, les sujets graves nourrissent de vrais instants de mélancolie, sublimés lors des introspections de Mizuno qui rejette catégoriquement ce qui l'entoure, à l'exception de Chayama. Cette dernière, plus effacée, ne manque pourtant pas de nous toucher, que ce soit par ses émois vis-à-vis de sa camarade et sa force morale par rapport aux brimades qu'elle subit.

L'atmosphère est donc importante dans ce premier ouvrage. Elle repose à la fois sur ses deux héroïnes, sur l'esthétique de l'œuvre, et sur les thèmes importants soulevés. Ceux-ci sont fortement liés à l'adolescence, des jeunes gens en pleine évolution qui cherchent à s'émanciper de leurs ainés afin de trouver leur propre voie. Ou du moins, ceci concerne Mizuno, beaucoup plus développée psychologiquement, ce qui pourrait potentiellement laisser la voie à un deuxième tome davantage centré sur Chayama.

Finalement, on tiquera surtout sur le traitement du harcèlement scolaire par l'auteur. Celui-ci fait de ce sujet de société, particulièrement grave, actuel et universel, une manière d'identifier Chayama comme une victime. Sur une scène précise, on le soupçonnera même d'apporter des justifications à l'une des bourreaux. L'écriture est assez légère à ce sujet, même si on entrevoit une volonté de faire des brimades une résultante de l'héritage de la demoiselle, tout comme Mizuno doit son mal-être à l'influence de son père. À voir sur quelle voie le deuxième et dernier tome nous mènera.

Envoutant et sensible, ce premier opus a largement de quoi charmer, sauf en ce qui concerne la notion du harcèlement scolaire traitée de manière superficielle. Reste que par son atmosphère douce sur fond de tranche de vie rurale, "Mizuno et Chayama" touche quelque chose chez nous, ce qui est suffisant pour pousser à la lecture du prochain volet qui aura aussi pour charge de conclure l'histoire. À voir ce que celui-ci donnera !


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
15 20
Note de la rédaction