Miyo - Le manga du dico des filles - Actualité manga

Miyo - Le manga du dico des filles : Critiques

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 06 Octobre 2010

Après de nombreux reports, c’est enfin que Miyo débarque en France … pour en repartir aussi sec. En effet, la jeune japonaise a vécu toute son enfance à Paris, s’y est fait des amis … et se voit obligée de retourner sur son archipel d’origine. En effet, son père doit souvent se déplacer pour son travail, et c’est à regret que Miyo apprend que la France, c’est fini pour elle. Elle se doit de retrouver Tokyo, une ville où elle n’a que de vagues souvenirs, à peine un petit voisin qui chantait bien. Le plus dur sera sans doute de quitter ses amis, et surtout Nicolas pour qui son cœur bat un peu trop fort, elle en est convaincue. Sauf que, peureuse comme elle est, Miyo n’osera pas avouer ses sentiments, se laissera entrainer par de nouveaux dans ce pays qui porte sa culture et ses passions. Arrivera-t-elle à s’intégrer parmi tous les curieux, et à se faire de véritables amis ? Miyo navigue entre ses découvertes au Japon et son mal du pays lorsqu’elle se sent un peu trop loin d’Aurore et Nicolas. Le manga, très simple donc, va marquer l’adaptation du jeune fille après un changement important dans sa vie … sans se montrer très pertinent.

En effet, on aurait pu s’attendre à bien plus de réticences de la part d’une fille de quinze ans qui doit quitter le garçon qu’elle aime, surtout pour s’éloigner autant. On n’attendait pas des parents une aussi facile complaisance dans le choix de leur fille, en lui proposant finalement de faire comme bon lui semble. Mais par-dessus tout, on ne sait pas trop quoi bien retirer du manga, si ce n’est que le cœur d’une adolescente est fragile et changeant, et que les sentiments de Miyo peuvent être trompeurs. Ajoutons à cela des personnages secondaires agréables lors de la lecture mais franchement insipides pris à part, le manga n’apporte pas grand-chose de solide. Alors oui, c’est tout mignon les voisins amoureux qui se retrouvent mais en lisant le résumé on savait très bien de quoi il retournerait. Aucune surprise, aucune émotion assez réaliste pour se montrer poignante … Bref, une lecture sympathique sur le coup qui se fait immédiatement oublier et que l’on range sans hésiter dans un coin de sa bibliothèque. Les retournements de situations ne sont d’aucune finesse et la fin est diablement précipitée pour une amourette adolescente, si bien que tout survient en même temps sans que l’on puisse prendre celui de se poser et d’apprécier le romantisme d’un premier « Je t’aime ».

Par contre, les dessins sont réussis. Dans le plus pur style shojo, certes. Mais le décalage de certains regards et la forme de certains visages nous rappelle vaguement la sympathique originalité de l’auteur d’Hot Gimmick, pour un style un peu (à peine) moins brillant et parfait que pour les autres œuvres de ce genre. Pour un one shot, le trait est plutôt bien travaillé avec des personnages typés dans les soupirants de la belle, bien qu’eux aussi soient très stéréotypés. On regrette cependant les décors un peu vides et les trop nombreuses cases où le texte est simplement accompagné d’une trame de fond et des icônes des personnages qui prennent la parole : un peu lourd, à force, et peu intéressant à part pour suivre le discours des intervenants. Des cases parfois plus hautes auraient donc été les bienvenues. Au niveau de l’édition de Kana, c’est là une petite déception qui nous attend. Sous une couverture très épurée et attirante par ses couleurs printanières, on se retrouve avec une vignette de pub (Le manga du dico des filles) indécollable, ce qui est encore plus gênant que celles qui se décollent mal (chez Panini récemment par exemple). C’est une mode d’assez mauvais goût qui gâche totalement le travail de couverture. Ensuite, ce one shot qui n’est pourtant pas bien épais, coûte excessivement cher pour sa taille : il ne viendrait pas à l’esprit de nous faire payer un tome de Naruto à ce prix, et pourtant le nombre de page est le même. Plus d’un euro cinquante de différence, c’est du grand n’importe quoi … Surtout pour autant de retard et pour un travail qui ne justifie ni l’attente ni le coût : onomatopées non adaptées et gênant la lecture par exemple … Un énorme « paf » sur la moitié d’une page, sur fond blanc, et dont l’équivalence japonaise prend à peu près six ou sept fois plus de place. Et tout ça pour quoi ? Pour exprimer un bruit. Désolant.

Bref, un petit manga servi par une édition décevante, des reports incessants et pour une qualité de finale acceptable mais très limite.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
NiDNiM
13 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs